Ceux qui ont encore un petit lopin de terre à la Réunion aiment y planter des piments, parfois de la patate douce et du thym mais aussi des arachides ou « pistaches », qui leur rappellent leurs jeunes années.
Enfant, Dauphin avait coutume d’aider sa maman qui récoltait des pistaches pour un propriétaire à la Ravine du Pont, au -dessus de Petite Ile. Voilà ce qu’il m’avait confié quand nous avons écrit le récit de son enfance ;
« Trier les pistaches était un emploi réservé aux femmes. Maman faisait ce travail. Je me souviens bien, elle était payée à « la balle » c’est à dire au « goni ». On arrachait les arachides, puis on les faisait sécher à même le sol. Une fois sèches, les pistaches étaient chargées sur un camion et déversées dans la cour du propriétaire. Là, elles effectuaient le tri des gousses et les conditionnaient dans des sacs en toile de jute. »
Quelques années ont passé, mais notre ami plante désormais des pistaches pour sa consommation personnelle. Après la récolte et le tri, il récupère les fruits qui germent pour les replanter…
Humour noir ? Non, simplement une image : l’enveloppe de la cacahuète (ou pistache à la Réunion) rappellerait un cercueil, par conséquent le fruit qu’on en extrait est assimilé à un mort. Non grillée, la cacahuète est encore blanche…
N’empêche que ce mort-là, on l’aime bien. Les Réunionnais raffolent de la pistache : ils la cultivent, la récoltent, la grillent et même la font cuire dans l’eau
Il est connu que depuis des lustres, pendant l'été austral, les Réunionnais fuient la côte et les grandes chaleurs pour se réfugier dans les hauts.
Mais tout le monde ne peut pas se permettre ce dépaysement et avoir une résidence secondaire ou louer une case dans les Hauts, et les citadins obligés de rester sur le littoral doivent subir ! A Saint Pierre, on souffre !
Et voilà qu’on rajoute de la chaleur à la chaleur ! Il est certain que les clims installées dans les immeubles de St Pierre participent à ce réchauffement : la climatisation rafraîchit l’intérieur mais la chaleur générée se diffuse à l’extérieur ! Circuler et vivre en ville devient problématique.
Autrefois, les Réunionnais construisaient des cases avec des varangues et l’air passait de l’arrière du bâtiment vers l’avant ou vice-versa. Une ventilation naturelle… Le bon sens prévalait. Ce qui n’est plus le cas. On pense que l’innovation facilite la vie, à tort !
Incroyable ! Si certains fruits à la Réunion ne se trouvent qu’à certaines périodes, il en est plusieurs qu’on peut se procurer tout le long de l’année, comme l’ananas et la banane, le coco et la papaye, le fruit à pain…
Les autres se voient à des périodes bien délimitées : les mangues d’octobre à février, les avocats de février à septembre, les bibasses (ou nèfles) d’avril à septembre, les caramboles de février à juillet, les fruits de la passion de décembre à juillet, les longanis seulement de février à mars, les sapotes et sapotilles de mars à septembre… Impossible de faire le tour de tous ces délices…
Le Réunionnais a bien de la chance ! Il vit dans un petit paradis où la terre et les arbres font des merveilles !
Il reste à espérer que les produits phytosanitaires ne dénaturent pas cette belle récolte !
Comme on fête la Saint Guillaume aujourd’hui le 10 janvier, on peut consacrer un article à ce nom propre qui est aussi un nom commun !
A la Réunion quand on parle du Guillaume, avec un G majuscule, c’est pour désigner un lieu situé au-dessus de Saint Paul. Près de 19000 habitants y vivraient.
Dans les petits musées de la Réunion, on peut encore trouver des « guillaumes », commençant par un m minuscule : il s’agit de ces outils à main très utilisés qui servant à raboter le bois.
L'expression créole « ti son » désigne le « maïs »( à prononcer "maï"). La base du gâteau ti son est la farine de maïs. Cette pâtisserie se servait le dimanche, aux fêtes, aux grandes occasions, accompagnée d’un petit verre de liqueur.
Ingrédients
300g de farine de maïs
250 g de sucre
1 paquet de levure chimique
4 œufs
200 g de beurre
100 ml de lait
trois bouchons de liqueur (anisette) ou de rhum.
35 min de cuisson
Verser 300 g de farine de maïs dans un saladier.
Ajouter la levure chimique puis 250 g de sucre semoule.
Casser 4 œufs. Les ajouter à la préparation.
Faire ramollir le beurre et l’ajouter. Compléter par 100ml de lait froid.
Bien pétrir tous les ingrédients jusqu’à obtention d’une pâte homogène, y verser un bouchon de liqueur.
Beurrer un moule.
Y verser la pâte.
Enfourner, laisser cuire. Avec une lame de couteau vérifier : la pâte ne doit pas rester collée.
Démouler, laisser refroidir et déguster. On découpe le gâteau en petits cubes.
Quand on vous présente du gâteau sur l'île, ce sont la plupart du temps des petits cubes. En général, on cuit la pâte dans des moules rectangulaires et on la découpe à la sortie du four.
On pourra vous proposer du gâteau manioc, du gâteau ti son (maïs), du gâteau patate, (patate douce), gâteau conflore, du gâteau rouroute, ou encore du gâteau chouchou…
Ils sont délicieux, et comme ils sont plutôt « étouffe- chrétiens », c’est à dire très compacts et riches, l’idée de les couper en petites parts s’avère judicieux.
photo archives Pêcheurs Golet (calbanons de la Cafrine)
La feuille du vacoa (ou pandanus) a la particularité de posséder des épines à la nervure centrale et sur les deux côtés.
Les tresseuses qui travaillent cette feuille ont toujours au préalable le devoir d’enlever avec un couteau ou des ciseaux ces épines coupantes pour pouvoir tresser en toute sérénité.
Signification de l'expression "vacoa coupe trois côtés » : on désigne ainsi celui qui mange à plusieurs râteliers.
Un savoir-faire enseigné aux Calbanons par les gramounes de Grand Bois : Marie Rose, Renée, Marie Rose...