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24 mars 2024 7 24 /03 /mars /2024 13:51

Tous les spectateurs ont déjà entendu le nom du journaliste « ENILORAC ». Remettez le nom à l’endroit en commençant par la dernière lettre et vous obtenez… Caroline !

Récemment j’ai entendu parler d’un certain THEBAZILE…Refaites l’opération et vous obtenez… Elizabeth !

Ces patronymes qui sont en fait des prénoms s’expliquent : beaucoup de Réunionnais sont issus d’unions de « Gros Blancs » et d’esclaves. Or les géniteurs ne reconnaissaient pas leur progéniture et l’enfant à l’état civil n’avait pas le nom du père. On lui donnait un prénom et le prénom de la mère devenait son nom de famille.

 En effet sur l’île on trouve très fréquemment les patronymes, ou plutôt les « matronymes » :  « Suzanne », « Félicité », « Luce »…

Il est très vraisemblable que certains aient fait transformer ces « noms -prénoms » pour gommer leur origine et ont donc tout simplement opté pour l' inversion l’ordre des lettres…

Pour entreprendre des recherches généalogiques sur l'île, une adresse : www.cgb-reunion.fr

 

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9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 13:06

Dessin aperçu sur un mur à Terre Sainte. Il faut le dire à voix haute pour le comprendre : « le gros poisson il becque sur le tard ». D’autres écriront même en phonétique « gro pwason i bèk si lo tar ».

Comprenez « les gros poissons mordent plus tard ». C’est dire qu’il faut s’armer de patience…

Un proverbe qui laisse entrevoir de l’espoir.

Belle vérité quand on voit que nos jeunes générations désormais veulent tout dans l’instant, la richesse, le pouvoir … et très souvent l’obtiennent sans effort : plus question d’attente, ou de patience !

Il est loin le temps où on s’achetait sa voiture ou on se payait son permis avec des économies personnelles. Rares sont encore ceux qui sont eux-mêmes les artisans de leur bonheur. Crédits, subvention, aides des anciens, gains sur les réseaux … les moyens de parvenir à ses fins appartiennent à un monde où tout semble apparemment plus facile.

 

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27 février 2024 2 27 /02 /février /2024 19:21

Ce mot que l’on peut entendre parfois en tendant bien l’oreille est utilisé par les anciens Réunionnais. Il ne s’agit pas d’une tribu, ni d’une insulte… rien à voir avec le yack non plus…

rébus : 

« an poundiak » équivaut à l’expression « bon peu » … Toujours pas sur la piste ?

En fait, l’expression signifie « beaucoup ».

« merci an poundiak se traduirait par « un grand merci »

« en pondiaque, en poundiaque » est une locution adverbiale rare. L’expression serait pour certains d’origine tamoule, pour d’autres d’origine bretonne. On pourrait la traduire par « en grand nombre »

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22 février 2024 4 22 /02 /février /2024 09:16

Ne vous y méprenez pas ! Quand on parle à la Réunion de « pistaches » il s’agit en fait d’arachides ou de cacahouètes…

Autrefois, raconte Dauphin, à Petite Ile, sa maman récoltait les pistaches pour M. Gonthier, un riche propriétaire : à ce travail fastidieux, long, s’associaient souvent les marmailles.

Les pistaches sont d’abord « tirées » du sol, les plants se détachent relativement bien sauf si de mauvaises herbes s’y sont fixées. On coupe les feuilles vertes pour ne garder que les racines.

Une fois sorties de terre les branches encore remplies de terre sont étalées et on en arrache les fruits.On les étale par terre au soleil pour les faire sécher. Puis on les met en sacs.C’étaient des ballots très lourds de ces fruits qui étaient chargés sur des camions.

Mais aujourd’hui ce n’est qu’un sac que mon hôte a rapporté de son petit terrain où il avait planté les arachides Et assis sur la varangue, à trois, nous séparons les branches des fruits. Une belle récolte !

Le Réunionnais aime manger les pistaches grillées, mais aussi bouillies…

Une partie importante sera réservée aux futures plantations et il faudra les faire sécher au soleil.

Marie Ange en prélève quelques poignées qu’elle jette dans une cocotte-minute remplie d’eau salée et les fait cuire. Un régal ! Toute la famille s’est jetée sur les délicieuses pistaches encore tièdes.

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6 février 2024 2 06 /02 /février /2024 18:06

Eh oui, on aime à utiliser ce mot sur l’île. On trouve qu’il n’existe pas assez de mots en créole, alors on s’amuse à en créer, c’est ce qu’on appelle des « néo-logismes ». Et on fait croire à la population qu’on parlait ainsi à la Réunion… à moins que le mot ait réellement existé mais n’aurait pas été vulgarisé…


En bavardant avec Brigitte née à la Plaine des Palmistes et Yoland né à Entre Deux, je réalise qu’ils s’offusquent à l’idée qu’on veuille à leur âge leur apprendre le créole, leur propre langue… Ce mot ils ne l’ont jamais employé… Peut-être qu’il était usité dans certaines sphères mais pas par le Créole du terroir.

Pour désigner une personne âgée qu’on a toujours eu coutume d’appeler ici « gramoun » on vient d’inventer ou de remettre au goût du jour (de certains initiés) un mot issu du registre architectural. On se plaît désormais à appeler l’ancien un « arcboutant » un « zarcboutant », ou un « zarboutan ».

Mais qui sait que le mot « arcboutant » désigne une structure en arc qui sert à soutenir un mur, une voûte ? C’est effectivement une pièce maîtresse dans la maison. D’où la volonté des littéraires à vouloir absolument faire de l’ancêtre un soutien …

En fait la personne âgée devient un pilier, même si c’est plutôt elle qui aurait souvent besoin de piliers pour la soutenir…

        Les contreforts (ou arcboutants) de la Collégiale de Munster en Lorraine...

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22 novembre 2022 2 22 /11 /novembre /2022 08:19

L’appellation de l’Etang du « Gol » ou de l’usine « du Gol » m’a toujours interrogée. Et c’est en déambulant au musée de Stella Matutina que j’ai eu l’explication de l’origine de ce nom.

Si certains pourraient penser que c’est une déformation du mot « Golf » au vu de la proximité de cet espace, c’est se méprendre sur l’ancienneté du mot.

En réalité, la carte de l'île Bourbon de Bellin du XVIIIe siècle (1763) entrevue à Stella mentionne une Pointe de « Gaule « ! Et tout autour, de nombreux toponymes font référence à des endroits connus en métropole. Rien que sur la côte Ouest on peut lire des appellations aujourd’hui remplacées : Pointe d’Orléans, Pointe de Bretagne, Pointe de Bercy, Pointe de Bourgogne, Pointe Dauphine…

Inutile de chercher plus loin : l’étymologie de GOL est « GAULE »… et c’est bien l’administration française qui a fait ce choix.
 

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14 novembre 2022 1 14 /11 /novembre /2022 09:35

            Vu non loin de la rondavelle à Saint Leu, près de la poissonnerie… On est tous d’accord … on sourit… puis...

on se dit qu'après réflexion, l'affirmation pose quand même un problème de société : si la fréquence s’inscrit dans la durée, être saoul, peut aussi rendre « con », voire incontrôlable ! Régulièrement les faits divers des quotidiens de l’île en font état dans leurs colonnes.

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6 novembre 2022 7 06 /11 /novembre /2022 12:41

L’orthographe fantaisiste à la Réunion me fait toujours sourire. Mais les autochtones qui ont toujours vu les mots écrits ainsi ne s’en offusquent pas… D’ailleurs, il n’est pas utile de savoir lire pour comprendre ce que sont les légumes ou fruits exposés…

Ainsi les « Pois ronds » qui désignent ce que nous métros appelons « petits pois » ont été réduits au substantif « POIRON »

 

Vu hier au marché couvert de Cilaos !

« Poirons »
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23 mars 2022 3 23 /03 /mars /2022 11:59

Ce surnom la rend sympathique et ça fait très local à la Réunion !

Cette fougère de la famille des Polypodiaceae. Le phymatosorus scolopendria pousse dans les basses altitudes, il est indigène à la Réunion. « On peut la trouver dans des situations variées, en terre ou épiphyte, en sous-bois forestier ou en zones exposées, en milieux humides et relativement secs. » explique Edmond Grangaud qui a répertorié toutes les fougères des Mascaraignes en fait une description très précise dans son Guide des Fougères (p.334)

Voilà sa description du limbe : « Limbe vert, uniforme, entier sur les jeunes individus devenant ensuite profondément découpé en grands lobes pennés… »

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1 mars 2022 2 01 /03 /mars /2022 12:55

L’exposition temporaire sur les Pirates au Musée Stella Matutina est riche en découvertes. On y apprend tout sur les six pirates qui ont marqué l’île de leur passage.

 

Et ce qui m’a particulièrement intéressée, c’est le travail effectué par les généalogistes. Ces derniers ont répertorié les noms des passagers de ces bateaux-pirates, et il est à parier que de nombreux Réunionnais ignorent qu’un de leurs ancêtres avait peut-être été un malfrat…

Le premier pirate, un dénommé Henry AVERY arrivé en 1695 était accompagné de marins nommés HUET, TURPIN, BOUCHER… Ils ont pris femme sur l’île et certaines épouses portaient les patronymes de MAILLOT, HOAREAU, COLLIN, LEBEAU… Des noms très familiers à la Réunion…

Et voilà précisément l’équipage de Thomas WHITE en 1706. On y trouve entre autres un BOYER, un DUCHEMAN, un FONTAINE …

La même liste a été dressée pour l’équipage de Christopher CONDENT en 1721, CLAYTON débarqué en 1724, La BUSE en 1730..

Pour qui aimerait en savoir plus, il est encore temps de faire un tour à Stella Matutina le temps de l’exposition !

 

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