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« Kouto pandiyé »
( Un couteau qui pendille)
C’est un fruit qui pendille : il pousse sur le « tamarin » ou « tamarinier ». C'est le TAMARIN, fruit de l'arbre du même nom !
Les randonneurs qui s’en vont dans le cirque de Mafate à la Nouvelle depuis le Col des Boeufs, passent inévitablement par « La Plaine des Tamarins », un endroit impressionnant ! Les arbres qui la peuplent séduisent les enfants qui aiment à grimper sur leurs branches, et les marcheurs qui profitent de leur ombre pour pique-niquer …
Le fruit est délicieux quand on ôte sa coque pour prélever le « grain » ou (noyau) pour en sucer la chair. Il est également excellent en jus, il facilite la digestion, régule le transit. Un moyen très naturel pour lutter contre la constipation !
L'arbre :
« Trant si malbar sir in mans pioch »
( Trente six malbars sur un manche de pioche. )
Réponse : La grappe de raisin
Les trente six malbars représentent les 36 grains noirs du fruit et le manche de pioche, le pédoncule. Le « malbar » à la Réunion est un descendant d’un groupe ethnique indien dont la peau est sombre. Autrefois le raisin qu’on plantait dans les hauts, notamment à Cilaos avait des grains noirs, c’était la variété « isabelle ».
À une époque où il faut se méfier des mots qu’on emploie, on court le risque de gêner certains qui taxeront l’expression de "raciste" …
Je me rappelle cet événement qui m’a déstabilisée quand j’enseignais le français dans un collège de la Réunion. Je disais à une élève que j’avais du mal à évaluer sa rédaction car la syntaxe était « du petit nègre », je venais d’utiliser là une expression dont je n’imaginais pas la portée.
Levée de boucliers ! j’étais devenue une "enseignante raciste", moi qui étais très proche de Réunionnais de toutes origines, d’horizons divers, dont la couleur de peau ne m’importait absolument pas. Et mes trois enfants ont tous été élevés dans cet esprit de tolérance et de partage. J’ai dû m’expliquer et la polémique n’a pas enflé. Comme quoi il faut peser tous ses mots…
« Kas serkey pou manz le mor »
( Casse le cercueil pour manger le mort)
Réponse : la pistache (cacahuète)
Humour noir ? Non, simplement une image : l’enveloppe de la cacahuète (ou pistache à la Réunion) rappellerait un cercueil, par conséquent le fruit qu’on en extrait est assimilé à un mort. Non grillée, la cacahuète est encore blanche…
N’empêche que ce mort-là, on l’aime bien. Les Réunionnais raffolent de la pistache : ils la cultivent, la récoltent, la grillent et même la font cuire dans l’eau
« Le koko mon grand père
Lé plin la gal »
(La tête de mon grand père
est pleine de gale)
réponse : Le jaque, fruit du jaquier
C’est sa forme (tête) et l’aspect de sa peau ( hérissé) qui lui valent ces attributs. Une grosse tête pleine de gales, de vésicules ou boursouflures plutôt… c’est ça le « jaque ».
Vert, il se consomme comme un légume, en cari. Plus mûr, on le consomme comme un fruit. Trop mûr, il pue et reste immangeable.
Il a la particularité de pousser tout près du tronc du jaquier…
(Vrai qu’il ressemble même au vecteur de la gale vu au microscope… de quoi couper l’appétit. Mais à l’époque de la création des devinettes, on parlait plutôt de ce qu’on voyait de ses yeux, sans microscope !)
L’appellation « cathédrale » pour l’église de Saint Denis (à la Réunion) m’a amusée dès mon arrivée sur l’île. Pas étonnant ! L’image que nous nous faisons d’une « cathédrale » en métropole est celle d’un bâtiment colossal, aux sculptures et mobiliers exceptionnels. Chartres, Reims, Metz, Paris, par exemple, ont des cathédrales somptueuses.
Mais l’architecture gothique est bien absente de l’île et pour cause : la Réunion n’a pas connu de « moyen-âge », vu qu’elle a été habitée bien après !
Si l’église de St Denis s’appelle ainsi c’est que la définition de « cathédrale » est « église épiscopale d’un diocèse ». Eh oui, un évêque, un diocèse, une église et tout est réuni pour que l’édifice mérite ce nom. Il faut faire table rase de nos a priori.
La cathédrale de St Denis au XIXe
P.130,131,132 « Album de l’île de la Réunion » 1878-1883 Ed Orphie
La cathédrale en 2017
« Kan lé sir in pié d’boi *
mon rob lé ver,
kan moin lé ater
mon rob I vient noir »
( Quand je suis sur un pied de bois
ma robe est verte,
quand je suis à terre
ma robe devient noire)
*« pied de bois » signifie « arbre »
Réponse : l’avocat
Allusion à la peau de ce fruit qui est verte quand il est encore sur l’arbre et qui noircit quand le fruit est à terre.
Une idée : pour faire mûrir l'avocat, le mettre au contact de bananes
L’expression « pied de riz » !
Les pieds de riz nourrissent la famille (cf article précédent). Mais quand on dit d’un Réunionnais qu’il a « un pied de riz », ce n’est pas forcément flatteur ! C’est que l’individu a trouvé quelqu’un, notamment une femme, qui le nourrit. Alors que lui mène joyeuse vie…
Si on veut ne pas être sexiste, on peut aussi dire d’une Réunionnaise qu’elle a trouvé « un pied de riz » quand elle a flairé l’opportunité de se faire entretenir !
Plantation de pieds de riz
Dans une chanson cocasse interprétée par Michel Adélaïde, : « Mon pied d’riz », on raconte le quotidien d’un insulaire qui profite dans vergogne des revenus d’une institutrice.
https://youtu.be/jTwB40CNdCI?si=DBlNZTA68r9jjt4W
« Moin lé rouz dans mon bonèr
moin lé noir dans mon malèr »
(Je suis rouge dans mon bonheur
Je suis noir dans mon malheur)
Réponse : le café
Marie Ange trie les grains
séchage du café au Domaine du Café Grillé
Il reste de la place pour ce moment avec la conteuse Natacha Praene à Montvert les Hauts ce vendredi 20 décembre à 14h. N'hésitez pas à les appeler au 0262 32 62 18 ou au 0692 91 01 48 ou par retour de mail ! C'EST GRATUIT !