Le litchi, appelé « letchi » sur l’île est le fruit de la saison, le fruit de Noël ! Son mûrissement signale l’arrivée des fêtes et s’invite à toutes les tables des Réunionnais. Les arbres couverts de ces délicieux fruits rouges sont un spectacle !
Ils peuvent atteindre 20 mètres et la cueillette des letchis peut s’avérer compliquée, mais les Réunionnais imaginent des gaffes à rallonges pour atteindre leur récolte. On ne peut concevoir une veillée de Noël sans letchis…
Lien : préparation de fruits pour l’exportation vers la métropole
A noter que « fré » en créole ne signifie pas « frais » mais « froid ». Et à la Réunion « lézard » correspond à « gecko». On appelle d’ailleurs le caméléon « gros lézard »
Le margouillat est un petit lézard familier des cases… On trouve aussi sur l’île « le lézard des colons », encore une espèce invasive.
Il existe 2 espèces endémiques de lézards à la Réunion : le lézard de Manapany (, le lézard vert des hauts ou gecko vert des hauts
Deux espèces introduites et envahissantes se multiplient dans l’île: le lézard vert à poussière d’or et le lézard vert malgache
Tout le monde connaît « la bibe » à la Réunion : c’est cette belle araignée qui peuple les jardins créoles et les forêts , et même les chouchous… La bibe ou « néphile dorée » a de jolies pattes noir et jaune.
Le mot « bibe » viendrait du malgache « bibi » (petite bête)
Une autre « bib » lui fait concurrence et s’invite aussi dans les jardins et vérandas créoles : c’est une bière artisanale fabriquée dans l’atelier de brassage du même nom à Entre Deux !
Parfois, à la Réunion, on entend dans la conversation : « Je vais chez l’occuliss, j’ai rendez-vous chez le dentiss, tu connais cet orthophoniss ? ou encore « Dauphin est un accordéoniss…, guitariss…, bassiss… trompettiss..»
Une habitude à la Réunion : les Créoles ne prononcent pas totalement le suffixe « iste ».
Tout l’orchestre est ainsi amputé de quelques lettres, ce qui n’empêche pas les joueurs de finir la partition, à condition qu’ils en aient une ! Il est vrai que sur l’île, on aime jouer sans filet !
En revoyant ma collection de photos faites à la Réunion, je retrouve une série de photos de billets qu’une tresseuse des Calbanons de la Cafrine m’avait montrée en 2022. C’était selon elle, une nouvelle formule pour payer les denrées avec une monnaie péi !
« Ti Kat sou » signifie petite monnaie en créole. Une formule qui n’a pas dû séduire grand monde. En cherchant davantage de renseignements je vois que l’entreprise qui avait imaginé cet échange est définitivement fermée. Un flop pour cette idée dite innovante...
Ils avaient la particularité de représenter des nombreuses facettes de la Réunion : des moments d’histoire, des paysages, des personnages réunionnais !
Une belle vitrine de la Réunion qui n’a pas suffi à convaincre.
Tous les spectateurs ont déjà entendu le nom du journaliste « ENILORAC ». Remettez le nom à l’endroit en commençant par la dernière lettre et vous obtenez… Caroline !
Récemment j’ai entendu parler d’un certain THEBAZILE…Refaites l’opération et vous obtenez… Elizabeth !
Ces patronymes qui sont en fait des prénoms s’expliquent : beaucoup de Réunionnais sont issus d’unions de « Gros Blancs » et d’esclaves. Or les géniteurs ne reconnaissaient pas leur progéniture et l’enfant à l’état civil n’avait pas le nom du père. On lui donnait un prénom et le prénom de la mère devenait son nom de famille.
En effet sur l’île on trouve très fréquemment les patronymes, ou plutôt les « matronymes » : « Suzanne », « Félicité », « Luce »…
Il est très vraisemblable que certains aient fait transformer ces « noms -prénoms » pour gommer leur origine et ont donc tout simplement opté pour l' inversion l’ordre des lettres…
Pour entreprendre des recherches généalogiques sur l'île, une adresse : www.cgb-reunion.fr
Dessin aperçu sur un mur à Terre Sainte. Il faut le dire à voix haute pour le comprendre : « le gros poisson il becque sur le tard ». D’autres écriront même en phonétique « gro pwason i bèk si lo tar ».
Comprenez « les gros poissons mordent plus tard ». C’est dire qu’il faut s’armer de patience…
Un proverbe qui laisse entrevoir de l’espoir.
Belle vérité quand on voit que nos jeunes générations désormais veulent tout dans l’instant, la richesse, le pouvoir … et très souvent l’obtiennent sans effort : plus question d’attente, ou de patience !
Il est loin le temps où on s’achetait sa voiture ou on se payait son permis avec des économies personnelles. Rares sont encore ceux qui sont eux-mêmes les artisans de leur bonheur. Crédits, subvention, aides des anciens, gains sur les réseaux … les moyens de parvenir à ses fins appartiennent à un monde où tout semble apparemment plus facile.
Ce mot que l’on peut entendre parfois en tendant bien l’oreille est utilisé par les anciens Réunionnais. Il ne s’agit pas d’une tribu, ni d’une insulte… rien à voir avec le yack non plus…
rébus :
« an poundiak » équivaut à l’expression « bon peu » … Toujours pas sur la piste ?
En fait, l’expression signifie « beaucoup ».
« merci an poundiak se traduirait par « un grand merci »
« en pondiaque, en poundiaque » est une locution adverbiale rare. L’expression serait pour certains d’origine tamoule, pour d’autres d’origine bretonne. On pourrait la traduire par « en grand nombre »
Ne vous y méprenez pas ! Quand on parle à la Réunion de « pistaches » il s’agit en fait d’arachides ou de cacahouètes…
Autrefois, raconte Dauphin, à Petite Ile, sa maman récoltait les pistaches pour M. Gonthier, un riche propriétaire : à ce travail fastidieux, long, s’associaient souvent les marmailles.
Les pistaches sont d’abord « tirées » du sol, les plants se détachent relativement bien sauf si de mauvaises herbes s’y sont fixées. On coupe les feuilles vertes pour ne garder que les racines.
Une fois sorties de terre les branches encore remplies de terre sont étalées et on en arrache les fruits.On les étale par terre au soleil pour les faire sécher. Puis on les met en sacs.C’étaient des ballots très lourds de ces fruits qui étaient chargés sur des camions.
Mais aujourd’hui ce n’est qu’un sac que mon hôte a rapporté de son petit terrain où il avait planté les arachides Et assis sur la varangue, à trois, nous séparons les branches des fruits. Une belle récolte !
Le Réunionnais aime manger les pistaches grillées, mais aussi bouillies…
Une partie importante sera réservée aux futures plantations et il faudra les faire sécher au soleil.
Marie Ange en prélève quelques poignées qu’elle jette dans une cocotte-minute remplie d’eau salée et les fait cuire. Un régal ! Toute la famille s’est jetée sur les délicieuses pistaches encore tièdes.