HUNEZ, PIERIBATTESTI : de l’alambic à l’extracteur…
En 1982, les deux hommes s’étaient déjà associés pour concevoir un alambic nouvelle génération destiné à la distillation du géranium et du vétyver.
1984 L’invention d’un extracteur innovant par les deux chercheurs présente un intérêt commercial mondial.
Un contrat est bientôt signé en 1984 entre les concepteurs du projet d’extraction et la SOCIETE BOURBON INTERNATIONAL B.V représentée par Jacques de CHATEAUVIEUX.
« Les deux partenaires reconnaissent que le procédé d’extraction développé par les inventeurs représente un moyen original susceptible d’être utilisé industriellement pour la production de jus, ou d’essence de fruit, légume, ou autre produit… »
Dans ce contrat il est stipulé que « les inventeurs ont développé un procédé d’extraction pour leur propre compte et de manière à ce que leur pleine propriété de ce savoir-faire ne puisse être mis en doute… »
Le titre de propriété industrielle est délivré aux inventeurs.
Le groupe CHANE NAM est également très intéressé par ce procédé d’extraction (cf doc de presse avril 1984)
Dans le petit Musée de Grand Bois, Jean Paul, collectionneur d’objets lontan et de souvenirs, rend hommage à son oncle Julien ABRIEL, homme polyvalent !
Il en fait une figure marquante de Grand Bois. L’homme, comme tous ses congénères, ne rechignait pas à la tâche. On n’avait pas d’allocations de chômage à cette époque, et fallait travailler pour gagner sa vie. Quand on perdait un emploi, on en recherchait aussitôt un autre pour nourrir sa famille.
La biographie de « Gros Jilien »
Dans la biographie qu’en fait son neveu, tous ses états de service sont mentionnés. Et un volet est réservé à sa fonction de « gardien de canal », texte accompagné d’un schéma.
Extraction des huiles essentielles à la Réunion : déjà 42 ans !
Deux chercheurs de la Réunion s’intéressaient déjà en 1982 au développement d’un volet de l’économie qui allait devenir prometteur pour l’île.
C’est ainsi que M.Pierribattesti, universitaire, bientôt rejoint par Marcel Hunez, professeur de lycée, s’inscrivent dans cette démarche du développement des huiles essentielles.
Ils s’intéressent déjà à la distillation du vétyver en 1982. Le maître-assistant de l’université de la Réunion et l’enseignant très motivés impliquent les élèves du Lycée Amiral Lacaze dans leur démarche.
M. Sisco, assistant parlementaire de Wilfrid Bertile, en février 1983 demande au commissaire de la République, à titre exceptionnel, une subvention pour permettre à M. Pierribattesti de participer au IXe congrès international des Huiles Essentielles et d'y faire une communication sur le « Lantana Camara » (Corbeille d’or) pour l’intérêt qu’il représente sur le plan chimiotaxonomique. Georges Sisco précise dans son courrier que « la recherche sur les plantes à parfum revêt un caractère très important surtout dans la promotion des richesses naturelles du département."
En avril 1984 M. Pierribattesti et M. Hunez travaillent de concert avec des lycéens et déposent un brevet pour une invention révolutionnaire concernant l’extraction de la vanille à la vapeur d’alcool. En août 1984 un autre brevet est déposé concernant les jus de fruits et les légumes...
Très vite le projet suscite un engouement et un protocole d’accord est proposé à l’Industrielle sucrière de Bourbon en août 1984. Et l’aventure ne s’arrête pas là …(à suivre)
Cette biographie encore incomplète est née d’un assemblage de toutes les informations glanées sur internet ! (cf sources à la fin de l’article)
Son enfance
Sully fête ses 102 ans. Fils d’une couturière et d’un charpentier, il voit le jour le 7 février 1922 à Saint-André.
Il perd son père à l’âge de 6 ans, et la jeune veuve retourne vivre chez sa propre mère. Il apprend les rudiments de l’écriture et de la lecture dans une petite école non officielle tenue par sa marraine, Blanche Robert, à la Rivière-des-Roches (Bras-Panon). Petit, il aime déjà les livres. "Un livre représente les connaissances. C’est un bel objet, mais aussi un objet qui nous permet d’apprendre. J’aime lire depuis que je suis enfant. Ma marraine m’a appris à lire dans « son école marron » quand j’avais 5 ans." En 1936, il obtient son certificat d’études primaires.
Années d’apprentissage
À 14 ans, il devient apprenti artisan relieur. En 1936, le « Certificat » passé, il faut travailler. Sa mère le confie à M. Vénérosy, un artisan-relieur de Saint-Denis. Le gamin de 14 ans se passionne toujours pour le livre !
Après quatre années d’apprentissage, il se met à son compte. Grâce à la générosité du boulanger Jean Gautier, parrain de sa sœur, il ouvre son atelier de reliure le 4 juin 1940, à la rue du Four-à-Chaux à Saint-Denis.
La guerre
Le monde est en pleine Seconde guerre mondiale, et les Réunionnais ont d’autres préoccupations et d’autres priorités que la reliure. Faute de clients, il met la clef sous la porte et cherche éperdument du travail pour survivre.Il manque de matériel pour travailler. Alors, pour s’en sortir il a dû travailler comme maçon, sur les rails, mais également pour des ouvrages du célèbre Hippolyte Foucque.
Retour à la vie de relieur
Il reprend son activité de relieur dans les années 50. En 1952, le ciel s’étant dégagé dans une île devenue département français depuis 1946, Sully Argand retourne à ses premières amours
Durant toute sa vie de relieur, il a formé un nombre incalculable d’apprentis. Beaucoup d’amoureux des beaux livres reliés ont eu recours à ses services et en gardent le souvenir d’un travail remarquable par un homme exceptionnel.Il redonne vie et beauté aux ouvrages et documents divers ; il est autant artiste qu’artisan dans la dextérité déployée. Il pousse la curiosité à les ouvrir, à les compulser et à s’instruire. Il prend des notes et rédige son livre, de tous les savoirs glanés de La Réunion.
le travail de relieur exige minutioe, soin, précision, patience
La retraite : C’est en 1995 qu’il prend sa retraite.
La reconnaissance de l’Etat
Neuf ans plus tard, le 6 janvier 2004, il reçoit un télégramme du ministère des Outre-Mer qui l’informe qu’il va recevoir la Légion d’honneur, la reconnaissance suprême de la République . C’est René-Paul Victoria, député-maire de Saint-Denis, qui lui remet la croix de chevalier. "Je ne m’attendais pas. J’étais très surpris, mais très touché. Mi té tré fier", laisse-t-il échapper.
"Je n’ai plus une très bonne santé. Je reste à la maison, je lis la bible et je prie. Pour le reste, seul Dieu le sait."Photographie, timbres, généalogie, bibliophile...et plein d’autres plus intéressantes les unes que les autres. Il a publié son ouvrage " Fragments d’une mémoire centenaire", qui retrace plus de cent ans de fragments d’histoire commune. Sa mission était : "Transmettre les valeurs de l’épopée de la France dans l’île lointaine".
Une mémoire intacte
Son voisin le décrit comme un homme vif d’esprit dont la mémoire est toujours intacte. "C’est un passionné de photographie. Il a fait beaucoup de photos de monuments. Il a même immortalisé la venue de Charles de Gaulle sur l’île dans les années 1950. Il collectionne également des timbres et il est aussi un fervent catholique", souligne-t-il.
En plus de sa passion pour redonner un second souffle aux livres, Sully Argand a beaucoup écrit sur sa machine à écrire. Un livre contenant tous ses fragments de vie a été tiré à une centaine d’exemplaires...
Son secret de longévité ? Il nous l’explique par une très bonne hygiène de vie et une croyance inébranlable. Toujours en pleine forme et très bavard, la transmission de l’histoire et de la culture pour les générations futures est primordiale pour lui.
Le long de l’arboretum de l’Entre-Deux, un maçon est à pied d’œuvre. Comme il voit mon intérêt pour la technique de construction, il nous parle de son travail.
Il lui faut assembler des moellons (gros cailloux) sur une largeur de 40 cm.
Au préalable, avec une masse il casse les gros galets puis les taille pour donner une face plate à ceux qui seront sur le devant. Pour les assembler, il utilise un mélange de ciment et gravier. Ici le travail est complexe parce qu’il lui faut insérer de plus petits galets entre les gros de manière à ce qu’il y ait davantage de roches.
Chez lui à La Possession, les galets seraient plus faciles à utiliser car ils se superposent mieux et il n’a pas besoin de faire des rajouts. Le mur de soutènement qu’il construit actuellement pour lui a un mètre de largeur , mais il le fait à son rythme…
Après l’agencement des pierres, il faudra coffrer le haut pour finir par une plaque de protection en béton.
Cette tâche est assez pénible à la Réunion car il faut supporter les grandes chaleurs, mais M. Dijoux aime ce métier qu’il exerce depuis 40 ans et qui le fait vivre.
Hier soir, en revenant de la Brasserie de la Gare, nous avons rencontré des bénévoles de la croix Rouge- agence locale de St Pierre- qui étaient en service sur le front de mer.
Leur véhicule était garé le long de la rue Hubert Delisle et des nécessiteux avaient droit à un repas.
Nous avons bavardé avec les bénévoles qui nous expliquaient qu’ils étaient « en maraude * trois fois par semaine (le lundi, le mercredi et le vendredi). Le nombre d’indigents serait en nette augmentation. De plus en plus de femmes sont aidées.
Le champ d’action de la Croix Rouge est vaste : ils agissent à Grands Bois, à Terre Sainte, Bassin Plat, au Tampon, à St Pierre. On se relaye. Ainsi l’une des présentes nous confie qu’elle est là le lundi et que la Croix Rouge non seulement est sur le terrain pour apporter une aide alimentaire, mais elle collecte aussi des vêtements…
Le seul nom de bénévole que nous ayons pu connaître était celui du responsable : Michel. Les autres agissent en toute discrétion. Tout honneur à eux.
Bravo à ces braves qui donnent de leur temps pour venir en aide à leurs semblables.
*maraude : à la Réunion, on appelle ainsi les déplacements des organisations humanitaires en quête de public nécessiteux.
Un soir, alors que nous nous promenons, nous apercevons non loin de la route un boug du Tampon et son fils en train de "casser" (cueillir) des mangues vertes avec un cueille-fruit. Comme les grappes sont haut perchées la récupération semble difficile.
Aussitôt notre ami Yoland grimpe comme un singe sur le manguier. Pieds nus, il progresse avec agilité. Je crains le pire quand il s’approche de branches plus fines. Mais il est à l’aise et compte bien participer à la cueillette.
Il récupère le cueille-fruit et attrape les mangues les moins accessibles. Tous sont ravis ! et le butin sera partagé. Du beau travail !
Emmanuel, le Tamponnais, va pouvoir en faire profiter 3 familles et Yoland lui aussi rêve déjà aux bons rougails qu’il va pouvoir préparer. Comme quoi, on sait encore partager et avoir du plaisir à grimper dans les arbres à la Réunion.
Le long de l’ancienne Nationale qui remonte vers le Tampon, travaille toujours un « capitonneur ». Il doit être un des derniers de l’île à s’être spécialisé dans ce savoir-faire.
Christian HUET a été initié à ce métier par son père. Cela fait 40 ans qu’il exerce cette profession.
On fait appel à lui de toutes parts : les concessionnaires automobiles, pour remettre des sièges à neuf, des praticiens hospitaliers pour faire la réfection de tables de consultation, des kinésithérapeutes pour réparer leur mobilier, mais aussi des particuliers pour couvrir des divans, des fauteuils… Ces derniers clients plus souvent lui apportent la matière dont ils souhaitent voir couverts leurs sièges…
Son atelier est un fouillis de chutes de cuir, de mousse… Il travaille sur deux machines à coudre avec une dextérité peu commune.
L’homme est important, car même l’arrêt des cars qui a été installé un peu plus haut s’appelle « Arrêt Capitonneur ». Souhaitons à M. Huet de travailler encore de longues années sinon il faudra débaptiser l’arrêt de bus et surtout se passer d’un artisan habile.
Très bricoleur, Jeanick Baïri de Grand Bois s’est découvert une passion pour le recyclage. Avec une pince il découpe cannette, boîtes de conserves et réalise des objets utiles ou décoratifs.
Par exemple il réalise des porte-photos à partir de boîtes de soda, il leur donne l’allure de chemises, de robes…
Il s’attelle à la confection de barques à partir de boîtes de conserve, les équipe de bancs, les peint…
Faire des gobelets est un jeu d’enfant pour lui…
Quand il attend le visiteur au Musée de Grand Bois, il s’occupe en recyclant ce que d’autres jetteraient.
Les systèmes d’ouverture des cannettes deviennent des accessoires pour fixer des objets, le fond devient boîte pour punaises, ou cendrier, rien ne se perd…
Rencontre inévitable que celle de Léon, quand on visite ce cimetière situé à une encablure de l’usine du Gol à Saint Louis.
L’homme originaire de Saint Louis, fils de père mauricien et mère Saint louisienne, s’occupe de veiller sur le cimetière depuis 2006. Pour ce retraité, cette activité est bénévole. Ce sont les employés communaux de St Louis qui entretiennent les espaces verts de la nécropole.
Quand on aborde l’homme, il est communicatif. Je pense qu’il voit très peu de gens, le cimetière étant bien caché derrière la piste de kart et le panneau de direction, explique-t-il, a été emporté par le mauvais temps…
Il nous raconte le jour où la chapelle a failli prendre feu à cause d’une bougie placée à mauvais escient près du drap qui recouvrait la tombe.
Le plan du cimetière aurait été dessiné par des enfants de l’école. Selon lui 200 croix sont présentes au cimetière. Il le ferme actuellement tous les soirs à 17h30.
J’ignore si c’est lui qui est à l’origine de tous les écrits placardés au mur, dont des interdictions de faire ses besoins dans cet endroit… Ecriture naïve et surprenante !
Nous lui demandons aussi la nature des fruits ronds et verts vus sur un arbre près de l’allée centrale à quoi il nous répond qu’il s’agit de « vavangues ». Il en trouve un très mûr tombé à terre et nous l’ouvre.
Le moustique se plaît ici. Nous demandons à M. Bundi pourquoi il ne vide pas les récipients où l’eau stagne… Mais il affirme que les moustiques sont là de toute façon à cause d’une mare située à proximité… Nous ne resterons qu’une dizaine de minutes avant de reprendre la piste rejoignant la route de Bel Air.