Jeudi 16 février. Le temps est radieux. Nous montons vers la route forestière du volcan de la Fournaise et laissons la voiture au parking « Aire d’accueil du Vallon Nez de Bœuf », non loin des kiosques. Depuis cette aire de stationnement, on peut monter au Nez de Bœuf, ce promontoire qui domine la Rivière des Remparts.
On chemine sur un sentier étroit qui traverse d’abord une zone arborée puis la végétation se raréfie. L’ascension est un peu raide et les bâtons sont bien utiles dans certains passages. Quelques endroits peuvent être sujets au vertige. Touristes en sandalettes s’abstenir !
Les vues sont magnifiques : vues sur l’aire de stationnement, le Commerson, les crêtes, les réservoirs, le Piton des Neiges.
Au sommet, on a une vue à 360 degrés sur la Rivière des Remparts, la Plaine des Cafres, le littoral…
On apprécie d’autant plus que nous sommes parties tôt. Ce genre de sortie nécessite un départ avant que le soleil ne chauffe et que les nuages ne s’amoncellent, gâchant la vue. Nous avions quitté le Tampon vers 7h15 pour démarrer du parking vers 8h10…
J’ai souvent fait un tour du côté du gouffre à Etang Salé pour admirer les vagues se fracassant contre la roche noire, mais jamais je n’avais réalisé qu’à proximité, dans des bassins naturels, des gens venaient faire trempette !
Je pensais que l’océan était trop capricieux et que nager ici c’était s’exposer à un danger. Or, vu le nombre de baigneurs, je dois être dans l’erreur…
Batsiraï a laissé des branchages, inondé les plantations et les chemins, arraché des câbles… Le cyclone a continué sa course sur l’île de Madagascar et voilà qu’une nouvelle tempête tropicale menace La Réunion…
Il s’agit d’une tempête tropicale encore modérée qui prendra bientôt le nom d’Emnati ! Elle s’intensifie et risque de marquer la Réunion de son passage …
Rien d’étonnant, sous nos tropiques nous sommes en saison cyclonique et il faut être parés … En attendant, restons philosophes…
Incompréhensible ! Comment peut-on laisser les vandales détruire les belles choses qu’on installe avec l’argent du contribuable dans le domaine public ?
On laisse faire, on ne verbalise pas, on reconstruit… toujours avec l’argent de ceux qui travaillent pendant que d’autres prennent un malin plaisir à saccager…
Ici sur le Sentier Pêcheurs à Grand Bois, j’ai halluciné : les pieds des bancs étaient coupés, les rampes qui protégeaient de la chute le long des falaises ont été simplement volées ou brûlées sur place ? Allez savoir, il traîne même de ces morceaux de bois dans les barbecues…
S’il vous prenait l’idée de vouloir pique-niquer ici, apportez vos chaises …et vos tables…
Ce lieu, si agréable il y a encore quelques mois , a piètre allure… On n’a même plus envie d’inciter les gens à y faire un tour…
Après le passage du cyclone Batsiraï, les municipalités ont vu la taille des déchets végétaux croître au bord des routes. Tous les Réunionnais ont nettoyé leurs jardins et le jour du ramassage ce sont 4 fois plus de branchages, palmes, qui se sont accumulés. Appel a donc été fait aux agriculteurs pour prêter main forte aux communes et ce sont des tracteurs avec des griffes, et des remorques qui ont sillonné les chemins de la Réunion.
Parfois il fallait même trouver un endroit de dépôt intermédiaire… Et ce n’est pas encore fini… Il reste encore des rues encombrées…
Avec Jocelyn, animateur de Kokopat, nous étions un groupe d’une demi-douzaine d’explorateurs occasionnels à investir la Grotte Bleue.
Ce tunnel de lave, découvert au hasard de travaux de terrassement – l’engin était tombé de plusieurs mètres dans une cavité- est situé sur un terrain privé près de Bois- Court dans les hauts de Pont d’Yves.
Rudy, responsable de Kokopat, a eu l’idée de signer un contrat avec le propriétaire des lieux et depuis plusieurs années, il est habilité avec son équipe de spécialistes à faire découvrir le site.
Bien équipés (casque avec lampe frontale, gants, genouillères) nous sommes entrés dans cette antre pour en ressortir près de 2h30 plus tard. La découverte commentée vaut le détour. Certains passages obligent les visiteurs à se plier, parfois à ramper… le sol peut être tranchant et notre équipement a été d’une grande utilité.
Pendant notre cheminement, Jocelyn veillait à ce que l’environnement ne soit pas dégradé par imprudence : le seul contact avec des stalactites ou d’autres roches peut détruire ce que la nature a mis de siècles à construire.
Nous n’avons pas vu le bout du tunnel car sur 100 mètres il faudrait ramper et riquer de tomber de la falaise dans la Rivière St Etienne. Les spéléos professionnels s’y étaient hasardés mais la friabilité des roches risquait de les mettre en grand danger. D’où l’impossibilité de s’y risquer. Après être restés une dizaine de minutes dans le noir absolu à écouter les gouttes d’eau tomber autour de nous, nous sommes revenus par le même chemin, toujours avec des commentaires éclairés de Jocelyn.
A l’issue de cette expédition, nous avons rangé le matériel, bavardé autour d’une boisson et notre guide nous a dit comment accéder à toutes les photos de la sortie sur le site.
Une sortie à conseiller à tous les amateurs de volcanisme, et à ceux qui aimeraient mieux connaître les faces cachées de leur île.
Le long de l’arboretum de l’Entre-Deux, un maçon est à pied d’œuvre. Comme il voit mon intérêt pour la technique de construction, il nous parle de son travail.
Il lui faut assembler des moellons (gros cailloux) sur une largeur de 40 cm.
Au préalable, avec une masse il casse les gros galets puis les taille pour donner une face plate à ceux qui seront sur le devant. Pour les assembler, il utilise un mélange de ciment et gravier. Ici le travail est complexe parce qu’il lui faut insérer de plus petits galets entre les gros de manière à ce qu’il y ait davantage de roches.
Chez lui à La Possession, les galets seraient plus faciles à utiliser car ils se superposent mieux et il n’a pas besoin de faire des rajouts. Le mur de soutènement qu’il construit actuellement pour lui a un mètre de largeur , mais il le fait à son rythme…
Après l’agencement des pierres, il faudra coffrer le haut pour finir par une plaque de protection en béton.
Cette tâche est assez pénible à la Réunion car il faut supporter les grandes chaleurs, mais M. Dijoux aime ce métier qu’il exerce depuis 40 ans et qui le fait vivre.
Cette semaine, Nathalie attire mon attention sur une grosse mangue qui pousse sur une liane de stéphanotis (jasmin de Madagascar).
Effectivement, c’est le fruit du jasmin, il a mis un an pour grossir. Mais il a pompé toute l’énergie de la plante et par conséquent a réduit la floraison de la liane.
Nous en aurions volontiers prélevé les graines, mais il paraît que le bouturage de la plante donne de meilleurs résultats que les semis.
Ce phénomène de fructification ne se répèterait que les 3 ou 4 ans. Ne mangez pas cette mangue : elle n’est pas comestible !
C’est possible dans le Sud, au village de l’Entre-Deux !
Découverte intéressante hier dans ce village pittoresque. Avec Micheline, j’entre dans l’espace « Vavang’Art » situé à droite du parking de l’église, endroit où se prépare la fête du week-end. C’est un lieu animé où se déroulent des ateliers…
Nous remarquons justement plusieurs personnes en train d’observer une cuve qui fume. David, l’un des animateurs de cet atelier, s’approche de nous et nous explique qu’il s’agit là d’un atelier de brassage de bière qui a lieu sur une demi-journée… À l’issue de cette activité, on passe à la dégustation de bières artisanales. Plus tard vous pouvez venir récupérer vos propres bouteilles de bière…
Il nous explique aussi que l’on peut vous proposer un kit de brassage de bière, pour essayer de fabriquer la bière chez vous…
Dans un article précédent, j’évoquais la présence des gouzous au musée Stella Matutina. Un deuxième article sur le sujet s’impose : l’artiste a profité de cette vitrine intéressante qu’est le musée pour illustrer les expressions créoles.
Il y expose ses dessins ou croquis ainsi que les œuvres achevées.
On y trouve les expressions que connaissent bien les Réunionnais comme « ti hache i coupe Gros Bois » (petite hache coupe le gros bois), « foutan y angrès cosson » (la paresse engraisse le cochon, ou l’oisiveté est la mère de tous les vices) « dan blan, kèr noir » (dents blanches cœur noir, ou se méfier du sourire qui cache la noirceur), « kass l’armwar » (casser l’armoire, ou se mettre sur son trente et un )…
Une belle contribution de Jace à la diffusion de la langue créole, quand on sait que le musée est un incontournable, souvent au programme de tous les touristes venus découvrir l’île…