On les appelle « brèdes paillaterre » à la Réunion. La déformation des termes d’origine est très courante. Sur l’île. Ici les Petits pois deviennent des « tipois », les choux de Chine on les appelle « choutchines , on pourrait citer bien d’autres exemples…
Jolie l’image de plantes « paille à terre » ! Ces brèdes accompagnent souvent les caris sur l’île. Un jour, Véro et Olivier, mes amis du Tampon ont fait une fricassée de ces brèdes qu’ils avaient cueillies dans le Parc des Palmiers. Il paraît que ces plantes poussent très bien sur le continent. En fricassée cuites avec du beurre et de l’ail, c’est un régal.
Une cuisson à l'eau durant 10 minutes est conseillée pour éliminer les oxalates. Il faut jeter l’eau on peut consommer les feuilles, les pousses et les tiges tendres comme potage, dans les sauces ou les soupes, cuites avec d'autres légumes, avec un plat principal ou seul…
Préparer un ananas est une tâche à laquelle il faut être familiarisé. Les Réunionnais savent ôter les « yeux » de ce fruit, après l'avoir épluché, pour qu’il soit plus facile à consommer. Certains excellent dans cet art, en utilisant un couteau à large lame, d’ailleurs les vidéos sur ce sujet sont légion sur le net ; chacun y va de sa technique.
D’autres achètent des ustensiles plus sophistiqués pour prélever les parties dures du fruit. Vu au marché de Saint Pierre !
Pour aller au travail, aux champs par exemple, on emportait son carri ! Ce récipient a trois étages pour une raison bien précise. On l'appelle ici "garde-manger"
Un étage est réservé au riz, le second aux grains, le troisième au carri ! Ainsi les ingrédients ne se mélangent pas.
Si les anciens étaient en fer blanc, les plus récents sont en inox…
En évoquant cette découverte, j’ai eu un éclairage supplémentaire d’une amie qui a travaillé en Nouvelle Calédonie.
Il existait sur cette île « un service de gamelles », service effectué par des particuliers, des traiteurs, qui préparent les repas pour la semaine et le client va la chercher pour l’emporter au travail, mange son contenu, rapporte "la gamelle" et plus tard reprend la suivante… Et là chaque étage de ce contenant est réservé à l’entrée, au plat principal et au dessert…
On appelait d’ailleurs ce récipient fabriqué par les Chinois « la gamelle ». Ce sont aussi vraisemblablement les Chinois qui ont introduit cette "gamelle" à la Réunion. Plus écologique que les barquettes en plastique qui inondent l'île, c'est sûr !
Un jour que j’ai rendu visite à M. Petit, la connaissance d’une amie, celui-ci m’a montré une collection d’objets incroyables, bien conservés. Leur propriétaire ne se lassait pas de raconter l’histoire de chacun d’eux, comme le faisait autrefois le collectionneur du Musée du Bon Roi Saint Louis à St Philippe (musée qui hélas n'existe plus !).
Parmi tous ces objets, une belle pince métallique a attiré mon attention. Il m’explique qu’il s’agit là d’une « pince à sel ».
Il faut savoir qu’autrefois on achetait des pains de sel, des gros cônes et il fallait avoir chez soi des instruments robustes pour casser ces pains (hachettes, marteaux, pinces à découper, râpes…) Il en allait aussi ainsi pour le sucre qui était vendu en bloc. Il fallait taper, cisailler, écraser pour réduire cette masse et pouvoir la consommer.
Photo extraite de « C’était hier » volume 3 de Vaxelaire p.160
Finalement, cette pince pouvait peut- être aussi être une pince à sucre…
Invitée chez mes amis Olivier et Véro à Trois Mares, j’ai eu droit à un festin ! La légine est un poisson très fin des mers australes qui se déguste à la Réunion : c’est un morceau de choix dans les assiettes. Je n’ai aucun souvenir d’avoir mangé de la légine sur le continent…
Le poisson était accompagné de brèdes pariétaires « paille à terre » comme on dit ici, et de tranches de fruit à pain. Un délice. Mes hôtes en avaient cueilli le matin dans le Parc des Palmiers où ils ont coutume de marcher.
Et pour couronner le tout en dessert des letchis qu’ils avaient mis sous vide et qui avaient encore leur belle couleur rose…Un joli cadeau de bienvenue !
L’Association Pêcheurs Golet de Grands Bois a repris ses activités et en partenariat avec la municipalité, elle accueille des dizaines d’invités lors de la Journée « Découverte du Patrimoine Local. » En général une à deux fois par mois.
Demain, ce seront une vingtaine de jeunes de la Mission Locale qui auront la chance de vivre cet instant à la Cafrine, après avoir visité les Calbanons sous la houlette de Willy.
Un repas sera partagé et des animations (ateliers de tressage, de cuisine) seront proposées par l’association à l’issue du déjeuner.
Pour ce faire, la journée précédant l’arrivée des convives, c’est toute une troupe de bénévoles qui s’affaire aux Calbanons dans la « salle verte » pour préparer ce moment convivial. Ils étaient une dizaine ce matin à répondre présents à l’invitation de Nicole Abriel, cheville ouvrière des projets.
Il fallait préparer les samoussas, les bonbons piments, les carris, la salade de fruits, les jus de fruits (tamarin, citron…) …assembler les couverts dans des serviettes, nettoyer les tables…
Les danseurs de Francine Folio ont répété la semaine dernière pour être au point, parfois des musiciens se joignent au groupe…
Pour donner le goût vanillé aux pâtisseries, yaourts, fromages, on a coutume d’ajouter du sucre vanilliné acheté dans le commerce.
Or, il est tout à fait possible de faire soi-même son sucre vanillé : on prend une seule gousse de vanille, on la laisse entière ou on la fend en deux et on met le tout dans un kilo de sucre dans un pot hermétique : l’odeur de la vanille se diffusera. On attend quelques semaines et le tour est joué ! Une belle économie et un produit sain !
Il y en aura pour un an ! alors pourquoi acheter des paquets qui contiennent des additifs chimiques ?
Remarque :
La vanilline est obtenue par oxydation chimique de la lignine avec de l'oxyde de cuivre, du nitrobenzène ou de l'oxygène en milieu alcalin, cette dernière étant la plus employée pour ses avantages économiques et écologiques.
Avant que le riz ne soit le féculent le plus utilisé sur l’île, les Réunionnais cultivaient le manioc et le maïs. De nombreux champs étaient plantés de manioc dès les années 1730.
Le sieur de la Bourdonnais aurait fait cultiver, non sans mal, le manioc rapporté du Brésil dans les deux îles (Madagascar et Réunion) afin de prévenir les disettes si fréquentes… « Il fallut même des ordonnances pour assujettir l’habitant à planter 500 pieds par tête d’esclavage. »
Pour en savoir davantage sur l’introduction du manioc à la Réunion,
Une fois le tubercule de manioc récolté, il fallait le râper… Et pour ce faire, les habitants confectionnaient eux-mêmes l’accessoire avec du bois et du métal qu’ils trouaient…ou l’achetaient plus tard dans la « boutik chinois ». On trouve de ces râpes dans différents musées de l’île, notamment dans celui de Grand Bois.
C’est ainsi qu’on appelle ces deux poissons qu’on retrouve régulièrement sur les étals des poissonniers réunionnais.
Quand la mer est démontée les pêcheurs ne partent pas en mer mais quand ils le peuvent, ils reviennent avec de belles prises.
Le ti jaune est le nom local du vivaneau à raies bleues (ou perche à raies bleues). Le ti rouge est un poisson qu’on cuisine aussi fréquemment en cari. Mais à la poêle, il est également excellent !
Quoi de meilleur qu’un poisson frais préparé très simplement, salé poivré, et fariné puis poêlé dans du beurre !
Cette semaine, au retour d’une promenade à Grand Bois, nous avons récupéré des pommes latanier que des propriétaires étaient en train de poser au bord du chemin avant le ramassage des déchets verts.
« On peut en faire un des meilleurs rhums arrangés », prétendent mes amis Brigitte et Yoland. Et ils expliquent aux gens qui s’en débarrassent comment procéder pour confectionner le breuvage.
Achat de rhum au passage et le travail commence en cuisine : pas facile ! Il faut couper les pommes en deux, extraire au couteau les morceaux de pulpe, gratter la peau rose qui les couvre pour ôter l’amertume. Il nous faut deux bonnes heures pour préparer les fruits qui comptent pour un tiers de la bouteille.
On ajoute du sucre de canne, ou du sirop da canne, une gousse de vanille, et évidemment du rhum blanc, et on entrepose à l’ombre pendant trois mois…