Au parking de l’aéroport Roland Garros, les traces du passage de Garance sont encore visibles. Des palmiers ont carrément été déplumés ou étêtés, d’autres arbustes et arbres littéralement cassés.
Rien à voir avec les dégâts subis dans le Sud de l’île. Ici au Nord, à Ste Marie, Ste Suzanne des rafales de plus de 200 km /h n’ont pas épargné les arbres !
Garance, un trouble-fête qui a aussi fortement impacté les vols et donné du tourment aux voyageurs : vols annulés, reportés, affluence de passagers souvent mal informés …
Zéro pointé à l’attention de la compagnie Air Austral qui était tout simplement « injoignable ». Pas d’interlocuteur, pas d’info pendant 2 jours, est-ce normal ?
Après le passage de cyclones, les Réunionnais ont coutume de nettoyer leur jardin où les rafales de vent ont fait des ravages. Les papayers ne résistent pas et beaucoup de plantes fragiles perdent leurs palmes, leurs feuilles et leurs branches.
Devant les cases s’entassent alors de gros tas de végétaux que les camions viendront chercher…
Avec le réchauffement climatique, on pourrait s’attendre à ce que les municipalités gardent des oasis de verdure et de fraîcheur au lieu de les détruire !
Le cas flagrant est celui de la place située à côté de l’ancienne gare ferroviaire de Saint Pierre : un dallage sombre qui attire la chaleur a remplacé une zone où poussaient il y a encore quelques années des arbres qui offraient de l’ombre à toute la population ! Cette place est impersonnelle, froide…ou plutôt très très chaude. Pas un pet d’ombre ! Les quelques palmiers qu’on a alignés là font triste figure. Jamais ils n’offriront l’ombre souhaitée…
Descartes qui disait « Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée » lui qui croyait que la raison était supérieure, douterait aujourd’hui, comme bon nombre d’entre nous, de l’intelligence humaine !
photo archives Pêcheurs Golet (calbanons de la Cafrine)
La feuille du vacoa (ou pandanus) a la particularité de posséder des épines à la nervure centrale et sur les deux côtés.
Les tresseuses qui travaillent cette feuille ont toujours au préalable le devoir d’enlever avec un couteau ou des ciseaux ces épines coupantes pour pouvoir tresser en toute sérénité.
Signification de l'expression "vacoa coupe trois côtés » : on désigne ainsi celui qui mange à plusieurs râteliers.
Un savoir-faire enseigné aux Calbanons par les gramounes de Grand Bois : Marie Rose, Renée, Marie Rose...
C’est sa forme (tête) et l’aspect de sa peau ( hérissé) qui lui valent ces attributs. Une grosse tête pleine de gales, de vésicules ou boursouflures plutôt… c’est ça le « jaque ».
Vert, il se consomme comme un légume, en cari. Plus mûr, on le consomme comme un fruit. Trop mûr, il pue et reste immangeable.
Il a la particularité de pousser tout près du tronc du jaquier…
(Vrai qu’il ressemble même au vecteur de la gale vu au microscope… de quoi couper l’appétit. Mais à l’époque de la création des devinettes, on parlait plutôt de ce qu’on voyait de ses yeux, sans microscope !)
Souvent le sol est jonché de graines de filaos au pied de ces arbres qui grandissent sur les plages ou le long des sentiers de rando. Ça fait de jolis parterres. Et la collecte de ces graines est aisée. Et gratuite !
Et ces graines sèches sont du plus bel effet sur une table de fête ! Il suffit de les bomber avec de la peinture dorée ou argentée et de les éparpiller sur les nappes de Noël pour donner une note festive à la table !
On peut aussi les utiliser dans des compositions florales, ou en faire des boucles d’oreilles, des pendentifs... La Nature est un réservoir inépuisable d’idées pour la créativité …
Immuables, les flamboyants qui se parent de couleurs pour Noël. C’est un ravissement pour les yeux, que ce soit le long des routes, dans les jardins créoles, et même dans les ravines ! Au même titre que les letchis, ces arbres pittoresques sont indissociables de la Fête de Noël à la Réunion.
La chanson de Jacqueline Farreyrol rend hommage à ces arbres qui font toujours partie de la fête !
Quand tu passeras par notre île
Pour toi ce sera plus facile
Il n'y a pas de cheminée
Tous les jours ici c'est l'été
Si tu ôtes ton capuchon
Garde ta robe vermillon
Car pour te cacher des enfants
Tu auras tous nos flamboyants
Refrain
Papa Noël
Descends sur ton nuage
Tu feras le plus beau voyage
Viens chez nous pour fêter Noël
Papa Noël
Tu diras aux rois Mages
Qu'ici tous les enfants sont sages
Et ils t'attendent pour fêter Noël
Noël en plein océan
Noël sous les flamboyants
Noël en rouge flocons
Noël à La Réunion
Noël en plein océan
Noël sous les flamboyants
Noël en rouge flocons
Noël à La Réunion
Dans ma chambre j'ai préparé
Des fruits que tu n'as jamais goûtés
Des letchis d'un rouge vermeil
Comme il n'y en a pas dans le ciel
Je t'attendrai toute la nuit
Je veux te raconter ma vie
Dans ce pays où le soleil
Brûle encore plus fort à Noël
Il est des endroits à Saint Pierre où j’aime flâner. Ils sont de moins en moins nombreux, il faut l’avouer…Ainsi quand je traverse le pont de la rivière d’Abord à Terre Sainte en venant de la ville, je peux rester de longues minutes à regarder cette baie qui était le cœur historique de la ville.
Question architecture du patrimoine, il ne reste guère que le bâtiment des TAAF, qui était autrefois un entrepôt de Kerveguen, et pour la végétation, il subsiste des banians magnifiques, hélas toujours en sursis … Peut-être que ceux-ci seront épargnés pour continuer à défier le réchauffement climatique…
C’est vers les banians, ces ancêtres, que j’aime diriger mes pas pour m’éloigner du bruit de la ville. L’endroit est encore agréable et calme. De là on peut parfois voir les clubs de kayak s’entraîner…
C’était là qu’abordaient autrefois les embarcations d’où ce nom de « Rivière d’Abord » : ( pensez à « abordage ». Et « rivière » parce que l’eau de la montagne, la rivière d’Abord, se déverse ici). Autrefois, un pont la traversait, aujourd’hui un radier fait place à ce pont.
Dessin de Caroline Viard : Pont sur la Rivière d’Abord. (dessin extrait du JIR « C’était Hier page 4 du 17.2.2009 », vu aussi dans l’ouvrage de M.Vaxelaire « Histoire de la Réunion »)
…s’élève dans le cimetière du Père Lafosse à Saint Louis. Il serait peut-être urgent de le classer pour lui éviter d’être tronçonné un jour !
Peut- être n’est-ce pas l’usage de protéger de vieux arbres à la Réunion, à moins que…
Ce tamarin qui donne toujours des fruits et de l’ombre trône au milieu des tombes, non loin du petit sanctuaire du Père Lafosse.
J’ai toujours regretté la disparition de l’arbre à palabres à Entre Deux et du bel arbre qui poussait devant le Moulin à Café à La Ravine des Cabris.
Quelques pistes pour classer un arbre :
Un arbre peut être classé « monument naturel » par décret en Conseil d'État, sur initiative ou après avis de la Commission Supérieure des Sites, Perspectives et Paysages.
Un arbre classé doit répondre aux critères suivants : la rareté, l'authenticité, l'intégrité et la représentativité.
Comment demander le classement d'un arbre remarquable ? La protection de l'arbre est une volonté politique. Le régime des espaces boisés classés permet de protéger des arbres isolés, publics ou privés
Le grenadier, cet arbrisseau de petite taille (3m maximum) est présent depuis longtemps à la Réunion… Il vient d’Asie. Cet arbre ornemental, on le retrouve fréquemment dans les jardins créoles. Il aurait même été naturalisé dans les hauteurs de Saint Leu. Sa culture ne nécessite que peu d'eau : une terre sèche et rocailleuse peut lui convenir.
La grenade est le fruit du grenadier (Punica granatum) de la famille des Lythracées. Elle est riche en vitamines C et favorise la digestion. Ses graines (arilles) peuvent être consommées. Pour savourer ce fruit, le couper en deux avec un couteau bien aiguisé et déguster les graines rosées avec une cuillère.