Le bus laisse les 23 randonneurs des « Jolis Pas » ce dimanche 10 avril dans la Plaine des Sables. Chacun met sa polaire, son coupe-vent certains ont même prévu les gants, le ciel est brumeux, le vent souffle. Hélène, la secrétaire, fait « un ti kozeman » pour présenter le doyen des marcheurs et les nouveaux venus, et expliquer le parcours de la journée.
LE PITON CHISNY
Après avoir pris quelques forces et du café chaud, tous s’apprêtent à gravir le premier piton de la journée : le piton Chisny, dont l’éruption est récente (1000 ans). Peu à peu le ciel se dégage, on voit nettement devant nous l’énorme tas de scories rouges qu’il va falloir escalader. Nous contournons le piton par la droite.
En contournant le Piton par la droite
Devant nous des blocs qu’un géant doit avoir jeté ici ! Nous quittons bientôt le balisage de pierres marquées d’un trait blanc (très pratique en cas de brume) que nous suivions jusque là pour nous élancer à l’assaut de cet ancien volcan ( car chaque piton est un reliquat de volcan déjà entré en éruption). Montée très escarpée, au milieu de quelques touffes de branles. Parfois on aperçoit à nos pieds des touffes de flouves odorantes, de petit bois de rempart...
vue sur la Plaine des Sables, ses remparts et le littoral
Nous nous retournons pour admirer la Plaine des Sables et les remparts qui l’entourent. La Plaine lunaire est tachée à certains endroits de scories rouges, signe que les scories ont refroidi à l’air libre. La vue est complètement dégagée. Mais le vent souffle toujours. Les remparts plongent à gauche vers le littoral . Nous voilà arrivés.
La vue change constamment : d’abord voilé par des nuages le Piton de la Fournaise progressivement se dessine parfaitement à notre droite.
A notre gauche, un autre paysage se déroule à nos yeux : le Piton des Neiges dans toute sa splendeur se découpe à l’horizon.
Nous continuons à avancer prudemment en admirant en contrebas les « Cratères Aubert de la Rue », cuvettes au contour inégal. Les B.F ( Brevets Fédéraux)titulaires sortent de leur poches leur altimètre : Ti Yab annonce « 2460 » et Jean Paul déplie sa carte iGN pour nous préciser « 2439 mètres ». Quant à elle, Claire, la stagiaire annonce « 2450 mètres ». Puis c’est la descente sur l’autre versant.
Cratères Aubert de la Rue devant le Piton de la Fournaise
Qui a la bonne altitude ?
Devant nous se profilent les deux autres pitons qu’il va falloir escalader : le Demi Piton et le Piton Hauy.
Descente vers les deux pitons suivants
Le DEMI PITON
Nous traversons la route du Volcan puis nous retournons que le Piton Chisny.
Puis nous faisons un petit arrêt au pied de ce nouveau « monticule » haut de 2315 mètres qu’il va falloir franchir derechef ! Là, l’air se charge de volutes blanches, ça y est nous sommes dans le brouillard, mais restons disciplinés et suivons la tête (Ti Yab) en file indienne.
Deux ascensions non balisées à ne pas tenter sans guide ...
Il nous recommande de bien rester en ligne pour traverser la crête très étroite, une crête battue par les vents. Ce piton âgé de plus de 4700 ans a une forme de croissant. Dommage que nous ne puissions profiter du paysage ! Mais le chemin à lui seul vaut le coup : on a l’impression qu’on marche sur l’arête d’un gâteau pointu dont la croûte se serait soulevée et aurait éclaté : à notre gauche des murs de lave se dressent obliquement.
Puis nous descendons dans des scories, ça glisse, et là, les bâtons de marche ne sont pas inutiles. Au pied de ce piton, on y voit davantage, le décor est plus tourmenté, de gros blocs bordent notre chemin, et bientôt nous distinguons une formation rocheuse à notre droite : c’est la « Griffe du Diable ». Nous parcourons une courte distance sur le Sentier Josémont, un GR, avant de reprendre une direction non matérialisée, en nous fiant à nos guides, parfaitement renseignés sur la topo des lieux.
Le PITON HAUY ( anciennement nommé « PITON DU CIRQUE)
Et nous voilà maintenant à la conquête du sommet du Piton Hauy. Tous suivent aveuglément les spécialistes qui auraient aimé nous faire apprécier les points de vue fabuleux sur les rampes et le dénivelé de la Rivière de l’Est mais la brume n’est pas décidée à se lever. De temps à autre le voile de lève et la vallée se découvre : vertigineux ! L’éruption de cet ancien cratère s’est déroulée en tre 1000 et 4700 ans. Il est égueulé vers le fond de la Rivière de l’Est. Je serais bien incapable de refaire cette ascension seule, parce que le piton avait une configuration plus complexe que les précédents. Je pense qu’il faudrait aussi le refaire par temps clair !
Sur ce piton, nous avons remarqué un emplacement où poussaient de petites orchidées rose pâle, il s’agit de « satyrions gracieux » (satyrium amoenum)
A SUIVRE !