Jolie balade hier soir vers 18 h, au coucher du soleil, au port de Saint Pierre. Avant de diriger nos pas vers la jetée où se pressait une foule de touristes et de familles réunionnaises, nous avons longé le port où un amateur de petits voiliers télécommandés faisait voguer ses engins sur une mer d’huile.
Le ciel s’est soudain obscurci et les sommets ont disparu sous les nuages. Bientôt un superbe arc-en-ciel entre Saint Pierre et l’océan. Un spectacle qui méritait qu’on vienne ici …
On a coutume de dire que la saison cyclonique apporte son lot de désagréments et que février est un mois très pluvieux à la Réunion. Mais cette année plus que les années précédentes, disent unanimement tous les Réunionnais, jamais on n’a vu ça ! Le mois de janvier était très arrosé déjà et ça ne fait que continuer.
On observe du brouillard à Petite Ile et même parfois à la Ravine des Cabris ; Quelques chose est détracté sous nos cieux…
Avant-hier un jeune médecin urgentiste de La Rivière St Louis a été emporté dans un radier inondé, un homme de Petite Ile qui sortait d’une soirée a aussi été emporté par les eaux.
Prendre la route devient un pensum dans le Sud : comme beaucoup de routes sont fermées en raison de radiers submergés, tout le monde emprunte les mêmes axes. Des écoles inondée sont fermées…
Sur la 4 voies reliant Grand Anse à Grand Bois les deux voies étaient bouchées en direction de St Pierre : des heures de patience ! Quelle galère pour les gens qui doivent se rendre au travail ou à un rendez-vous médical…
Pour les touristes rien de très pittoresque et les sentiers de randonnées sont impraticables. Pour profiter de la vie réunionnaise, se faire inviter pour manger un carry pattes cochons avec des brèdes chouchou et du maïs peut être un bon plan. C’est ce que j’ai eu l’occasion de faire chez Hélène à St Jo ce midi.
Et c’était aussi l’occasion de découvrir un jeu de dés, le jeu des 10000 avec Dauphin, Marie Ange, Hélène et Irène. La pluie battante n’a pas arrêté.
Mais les bouchons de Manapany où un glissement de roches avait bloqué la circulation le matin, s’étaient résorbés à notre retour.
Nous voilà depuis hier soir en alerte "jaune". Devrions bientôt passer en alerte orange ! Le temps commence à se dégrader. Bourrasques de vent, de pluie...
Les voyageurs attendent que les compagnies leur signalent les conditions de report de vol, les écoliers se préparent à rester quelques jours de plus en vacances, la route de la corniche risque d'être fermée à la circulation...
Les décisions sont dans les mains du préfet qui suit l'évolution de la situation avec les météorologues..
Batsiraï a laissé des branchages, inondé les plantations et les chemins, arraché des câbles… Le cyclone a continué sa course sur l’île de Madagascar et voilà qu’une nouvelle tempête tropicale menace La Réunion…
Il s’agit d’une tempête tropicale encore modérée qui prendra bientôt le nom d’Emnati ! Elle s’intensifie et risque de marquer la Réunion de son passage …
Rien d’étonnant, sous nos tropiques nous sommes en saison cyclonique et il faut être parés … En attendant, restons philosophes…
Un pétrolier mauricien, victime d'une panne de moteur, aurait été surpris par le cyclone et jeté sur la côte réunionnaise. Les pompiers du Sud ont sauvé les 11 membres d’équipage… et l’armateur devrait prendre des nouvelles des marins...
Cet incident, j’aimerais en parler pour plusieurs raisons.
D’abord, le reportage sur l’événement me laisse perplexe.
Sur Réunion 1ere, au journal du soir du 4 février, nous avons eu droit au même moment à trois reportages juxtaposés, avec des redites, des reprises de vidéos, des vues du maire de St Philippe à divers moments de la journée, au sec, sous la pluie, avec les mêmes commentaires. Les journalistes seraient-ils incapables de faire une bonne synthèse avec un montage judicieux ?
Puis des questions n’ont pas trouvé de réponse : que faisait donc ce pétrolier dans les eaux tumultueuses alors que les marins avaient eu vent (c’est le cas de le dire) des prévisions météo ? Et combien de pétrole y avait-il réellement dans la soute ? On nous rassure sans nous donner de vrais chiffres…
Enfin, il reste le problème du remorquage ou du démantèlement éventuel de ce cargo. Gros point d’interrogation ! Il y aura de quoi écrire sur le sujet, mais s’il vous plaît, messieurs et mesdames les professionnel(le)s, préparez-nous cette fois-ci un montage explicite et non redondant !
La prudence est toujours de mise jusqu’à ce que les routes soient déblayées et que les fils électriques aient été réinstallés.
Après la levée de l’interdiction de circuler, le 4 février, après 9h du matin, j’ai enfilé mon K-way pour me promener.
Dans le secteur du Vieux Domaine, il y a plusieurs radiers : deux d’entre eux étaient fermés. De nombreux automobilistes visiblement non informés devaient faire demi-tour sur la ligne Cambrai pour prendre un autre chemin.
En matière de communication, il y a encore du chemin à parcourir. Là, je me dis qu’à l’heure de l’internet, on pourrait mettre en place un site officiel avec une carte concernant les barrages les lendemains de cyclone ! On sait ce qui se passe en direct à Pékin mais pas à côté de chez nous …
Dans le radier de la Ligne Cambrai, l’eau descendue de la Ravine coulait bien, un gros arbre déraciné et des branchages arrachés en obstruaient une partie.
Toujours sur la même route, les trottoirs et caniveaux étaient jonchés d’une quantité incroyable de mangues tombés à terre.
Une masse de fils électriques pendaient à deux mètres du sol et dans la rue Lucien des fils électriques étaient à terre…
Alors qu'on pouvait penser que le cyclone allait poursuivre sa course, voilà qu'il semble stationnaire et n'en finit pas de décharger des trombes d'eau sur la Réunion. Des torrents déferlent dans les ravines mais seuls les journalistes nous font partager les images impressionnantes des radiers qui débordent (le Ouaki est submergé, le radier de St Jo a été emporté...), nous sommes toujours tenus de garder la case jusqu'à 10 heures demain matin, sinon plus... Les centres d'urgence accueillent les gens victimes des intempéries... Personne ne peut rester dehors sous ces rafales continues et les masses d'eau qui s'abattent.
Ce qui peut sembler paradoxal, c'est que la population à certains endroits n'a plus d'eau : toujours le même problème !
La prévention n'est pas le fort de tous les insulaires. Sur Antenne Réunion, les gens ne cessent de se plaindre, d'en vouloir aux politiques qu'on charge de tous les maux, et de demander déjà des compensations pour les pertes de récolte... ce qui a le chic d'indigner quelques auditeurs. On répare sous les bourrasques, au lieu de prévenir... Les coupures d'électricité sont importantes sur toute l'île et on ne peut envoyer les techniciens sur le terrain à cause de l'alerte rouge ! Et si on avait élagué les arbres menaçant les fils avant le cyclone, si on avait enterré davantage de câbles...et si les propriétaires n'avaient pas construit tout au bord des ravines ... On a du mal à tirer les leçons des cyclones passés...
Batsiraï est à 750 km des côtes réunionnaises. Nous passerons bientôt de l'alerte jaune à l'alerte orange. C'est l'occasion de rappeler les consignes de prévention.
Nombreux sont les Réunionnais qui suivent l'évolution du cyclone sur les sites Windy ou Mtotec .Des bourrasques de vent annoncent déjà son arrivée ... et tous se demandent en rentrant les pots de fleurs et en révisant les fixations de volets si Batsirai passera sur l'île ou si on aura droit à sa queue ...et même dans ce dernier cas il faudra nous attendre à de belles trombes d'eau et à des rafales...en attendant la vigilance est de mise et les sorties - découvertes sont annulées...