Pour faire un lien avec l'article du blog publié hier, (cf blog 2025/01/16) qui concernait le raisin, parlons un peu de vigne ! Peu de gens savent qu’autrefois on produisait du vin au Tampon.
Noé Rivière, originaire de Bras Sec, écart de Cilaos avait quitté le cirque de Cilaos pour s’installer au Tampon où il a planté des vignes sur l’actuel parking de la grande surface de la Châtoire.
La première fois que je l’ai rencontré, en 2016, Noé m’a emmenée dans sa cave où était stockée une foule d’objets datant de cette époque : bonbonnes, bouchons, pressoirs, tonneaux, écouvillons…
Puis, de son bar, il a extrait une bouteille qui atteste l’existence de cette vigne !
Voilà un extrait du roman autobiographique que j’avais écrit pour lui, avec lui, avant qu’il ne décède.
Des Vignes au Tampon de 1974 à 1990
« Je plante des vignes. Je suis déjà installé, et mes vignes produisent quand Paul Badre, maire de l’époque classe la propriété en « zone verte ». Les ceps poussent en partie à l’endroit investi actuellement par la ZAC de la Châtoire. Quelques pieds d’Isabelle mais surtout des plants hybrides couvrent une surface de 10 000 mètres carrés.
Là est installé un chai de 500 mètres carrés où sont entreposés pas moins de 80 tonneaux que j’ai fait descendre de Cilaos ! La vigne donne annuellement 8000 bouteilles de vin ! Je possède aussi un terrain devant l’école militaire, terrain occupé aujourd’hui partiellement par un parking de supermarché.
L’élection d’un nouveau maire au Tampon en 1983 sonne le glas de cette activité viticole. La municipalité décide en 1990 de m’exproprier.
Après avoir perçu un dédommagement (qui me rembourse la clôture, les tuteurs, la récolte, les tuyaux, et tous les autres investissements …) , je quitte les lieux, le cœur gros. Auparavant, il me faudra, lors du passage de deux agents de la Répression des Fraudes vider 8 barriques de vin de ma récolte. Et cela, le jour de mon anniversaire ! La presse a compati et plusieurs articles intitulés « les Raisins de la Colère ».
Dans ma cave, au Tampon, sont encore entreposés les vestiges de cette époque révolue : des tonneaux (dont un énorme de 600 litres), un pressoir, des dames -jeannes …
Je suis nostalgique quand je revois les bouchons à l’effigie des « Rivière » et cet écouvillon en a rincé des bouteilles… »
/image%2F1450628%2F20250117%2Fob_14f50a_y-riviere-louis-noe.jpg)
commenter cet article …