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Photo J.Dallem
Voilà le détail de l’enquête publique que peu de gens prennent le temps de lire :
« Les différents aménagements projetés sont les suivants :
- La reconstruction et la prolongation de la digue marine existante en enrochements naturels sur une longueur de 170 m pour doubler quasiment l’actuelle zone de baignade avec une surface devant atteindre 6400 M2 (aménagement d’une piste d’accès provisoire dans le bassin
- La création d’une fosse de natation creusée dans le bassin (déroctage d’une superficie de 650 m2 avec une profondeur maximale de 1,50m.
- La mise en place d’une canalisation d’une longueur d’environ 120 m sous la plage et le platier de baignade pour dévier les eaux d’un talweg naturel et les rejeter dans un exutoire en mer hors de la zone de baignade
- La construction d’un poste de secours MNS de 45 m2 sur le belvédère existant d’arrière- plage avec une partie réservée aux personnes à mobilité réduite PMR
- La destruction partielle du mur du belvédère et son remplacement par un talus végétalisé.
L’enquête publique est terminée, depuis le 7 août 2024 mais Greenpeace appelle toujours à la mobilisation contre ce projet alléguant le fait que le récif corallien serait menacé. Et l’accroissement de la fréquentation n’est pas souhaitable dans ce site. Cf associations opposées au projet :
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Photo Jacqueline Dallem
Voilà ce qu’on lisait dans la presse locale en septembre 2024
Pour les associations, les travaux d’extension du bassin de baignade impacteront fortement la biodiversité.
Ce sont principalement les travaux, et plus particulièrement leurs impacts sur la biodiversité marine, qui inquiètent les associations et les scientifiques. Car si des mesures sont effectivement prévues pour limiter les dégâts, des doutes persistent. Tant pour le récif que pour les habitants du bassin de baignade. Pour bien comprendre les enjeux, il faut savoir que Grande Anse abrite un récif corallien parmi les plus préservés de l’île. Un récif très sensible aux perturbations, en particulier à la turbidité de l’eau. Autrement dit, aux matières en suspension qui seront émises lors du chantier. Notamment lorsqu’il s’agira de creuser une fosse de natation au beau milieu du bassin ou de déplacer d’énormes blocs de basalte.
« Un pari très risqué »
« Le corail se nourrit principalement de lumière. Si le milieu s’opacifie, les coraux se retrouvent en stress alimentaire », explique Léo Broudic, en thèse de doctorat en écologie, en poste actuellement à l’association Arbre (Agence de recherche pour la biodiversité à La Réunion). Des mesures sont prévues pour limiter la turbidité, qu’il juge « un peu légères ».
En plus de cette turbidité générée par le chantier, Léo Broudic met le doigt sur un élément à ses yeux particulièrement problématique : le nouvel enrochement. Le «mur » extérieur du bassin, actuellement de trois mètres de large pour un mètre et demi de hauteur, fera au final dix de large et deux de haut. Une véritable « barrière physique » qui va modifier les conditions à l’intérieur du bassin. « Avec un tel enrochement, le renouvellement de l’eau se fera moins bien. Les paramètres vont fluctuer et la biodiversité récifale ne va pas apprécier ». Dommage, car le bassin contient une « biodiversité remarquable », comme des hippocampes.
« On peut avoir des doutes sur le maintien de la biodiversité dans le bassin et sur son retour. Le maire l’assure, mais il ne s’appuie sur aucune étude scientifique pour le dire. Il compare avec la création du bassin, en 1985, mais ce n’est pas pertinent», poursuit Léo Broudic.
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