Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 septembre 2009 6 05 /09 /septembre /2009 18:00



Nous avons participé à une visite guidée organisée par les Portes du Sud au sujet des traditions funéraires des communautés qui peuplent l’île. La conférencière, férue d’histoire des religions, nous a fait redécouvrir cette nécropole. On y trouve des tombes catholiques, indiennes, chinoises, une tombe musulmane, et aussi des tombes mixtes où sont plantés à la fois des croix chrétiennes et des symboles tamouls.

Les rites tamouls


                                                    Toutes les communautés réunies dans un même cimetière*

Comme il serait trop long de raconter cette visite de deux heures, commentée par Rachel, je vais m’attarder aujourd’hui sur le culte indien.

« Le tamoul naît trois fois : une fois de sa mère, une seconde fois par le mariage, une troisième fois par le bûcher ( à sa mort). Mais la crémation est interdite à la Réunion. Donc, on enterre le défunt ! Le premier jour on bénit sa tombe, le lendemain on revient sur sa tombe pour lui dire qu’on lui pardonne et la prière permet de se prémunir du retour des morts, trois semaines plus tard suit un autre rituel pour le célébrer , enfin 18 mois plus tard on mange les plats qu’aimait l’ancêtre. C’est la fin du deuil. Et pour chacune de ces étapes, on revient au cimetière pour prier.

Depuis une dizaine d’années, le cimetière de Saint Pierre a vu se multiplier les signes tamouls sur les tombes, on ose de plus en plus afficher sa religion, raison pour laquelle la couleur jaune fait désormais partie du paysage de ce cimetière. La couleur jaune est celle de la sagesse, le jaune et le vert sont d’ailleurs les couleurs du drapeau indien.

   


On aperçoit des "daclons", ainsi que des « tridents » ou « soulons » signes de Shiva,  symboles qui permettent de savoir que le défunt avait fait des « marches sur le feu » pour se purifier, on peut aussi voir le « vel » qui révèle que le défunt vouait un culte à Mourounga, le dieu des armes et fils de Shiva,Le vel est une lance dont les trois parties (tige, partie large du fer et pointe) représentent la puissance, l’intelligence et la victoire. » Voilà ce que j’ai retenu, j’espère ne pas avoir trahi les propos de la conférencière.

Une Créole a ajouté qu'elle avait des amis tamouls dont les enfants étaient baptisés , et qui participaient néanmoins aux fêtes indiennes. On va indifféremment au temple et à l'église. Une belle leçon de vie et de tolérance !

* une seule tombe musulmane en réalité : les autres sépultures de cette religion sont dans le cimetière attenant, pour des raisons d'orientation des tombes... à voir une autre fois !

 

Partager cet article
Repost0
16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 21:04

 

Vous n’avez plus aucun usage de vos béquilles… plusieurs solutions s’offrent à vous : vous les rapportez au magasin qui vous les a vendues, vous les offrez à des connaissances qui en auraient besoin dans l’immédiat, soit vous les remisez au fond d’un placard au cas où un membre de votre famille viendrait à se faire une sale entorse.

A la Réunion, il existe  une autre solution ! Vous vous rendez à la première grotte dédiée à Saint Expedit et vous y déposez ces accessoires devenus inutiles. C’est ce que nous avons vu ce dimanche en descendant  dans la Ravine, près du Ouaki.


Cela nous paraît surprenant à nous mécréants, et relève de la superstition !

Mais c’est bien plus sérieux que ça ! Pour les adeptes du culte de Saint Expédit, il s’agit sûrement d’une manière de remercier le bienfaiteur d’avoir redonné l’usage de ses jambes au propriétaire de ces accessoires. A savoir maintenant quel sera le sort de ces béquilles…

Partager cet article
Repost0
15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 00:59

Ils sont innombrables sur l'île. Ils sont hauts en couleurs et riches en statues. Ils peuvent être de dimension très modeste, mais aussi avoir des proportions importantes. Chaque sanctuaire mériterait un article. Voilà quelques temples photographiés à St Pierre, à St André, à Piton St Leu,  et à Trois Mares...

                                 
                                                              Temple Karli  à Saint Pierre

   
Le Colosse à Saint André                                                   Autre temple à Saint André

  
 Temple de Piton St Leu                                                               Petit temple à Trois Mares

Partager cet article
Repost0
3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 15:16
Depuis deux jours nous entendons dans notre quartier de Trois Mares des battements de tambours provenant de la rue Mondon où est édifié un petit temple tamoul. En y passant avant – hier avec Marion et Guillaume, nous avons remarqué des tamouls assis dans le sanctuaire récitant des prières à voix haute, et à l’extérieur des musiciens rythmant la cérémonie.

La nuit, ces battements se poursuivaient, ainsi que le lendemain. Pauvres riverains… Nous pensions qu’il s’agissait là d’un enterrement ! Mais non, erreur…


Ce matin, en nous rendant au musée Stella Matutina de Piton Saint Leu, sur le parking, une foule colorée, encore des battements de tambour, des spectateurs en tenue de cérémonie, près d’un char fleuri des femmes vêtues de saris jaunes ou blancs , des enfants aux habits parés de fleurs, coiffés de vases dorés .


Un fidèle nous a expliqué qu’il s’agissait là d’une cérémonie dédiée à Marliemen, ou Mariemen (Mâryammâ en sanskrit). Des participants m’ont précisé qu’on lui offrait du lait- ce qui expliquait la présence de pots sur la tête des filles.

                              
La fête a lieu chaque année à pareille époque, c'est-à-dire en mai. Les Chrétiens également célèbrent Marie au mois de mai… Après quelques recherche approfondies, j’ai appris l’origine du nom « mâryammâ » : ammâ signifie « maman « et « mâri »signifie « la variole et la pluie ». C’est en fait la déesse protectrice. Elle est celle qui guérit les maladies infantiles et protège les récoltes. On l’emmène en procession au chevet des gens malades.
Partager cet article
Repost0
10 avril 2009 5 10 /04 /avril /2009 19:04
A la Réunion, les fêtes religieuses sont l’occasion de grands rassemblements. Si les tamouls célèbrent le Dipavali, les musulmans l’Aid el Kbir, les catholiques eux ont coutume de célébrer la passion du Christ, et de faire le chemin de Croix le vendredi-saint. Les prêtres demandent aux enfants d’être présents. Même certains enseignants posent des congés pour convenance personnelle pour assister à la célébration. Les maires de Saint Pierre, Cilaos et Saint Louis  décidé la fermeture des écoles le vendredi saint… Aujourd'hui les églises devaient être bondées, vu que nos classes ne comptaient que la moitié des effectifs.
Ainsi, nous les Mosellans et Alsacsiens ne sommes pas les seuls privilégiés à bénéficier de ce jour férié. N’empêche que les autres communes de la Réunion n’ont pas pris cette décision, qui d’ailleurs serait plutôt du ressort de l’inspection académique… Autres pays autres coutumes !
Dimanche dernier des fidèles revenaient de l’office avec des bouquets de Rameaux, ou des feuilles de palmier qu’ils avaient fait bénir. Quand je les ai croisés je voulais les photographier mais par pudeur, je n’en ai rien fait.
Partager cet article
Repost0
22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 15:09

Avec Anne Laure, j’ai visité samedi un temple hindou, l’un des plus beaux de l ’île, le  Shri Badra Karli à la Ravine Blanche  à Saint Pierre. Ce temple construit en 1972 et restauré en 1988, dédié à la déesse Karli se situe non loin du front de mer. Grâce à une conférencière des Portes du Sud, nous avons été initiés à une culture que nous ignorions complètement .  Nous avons par exemple appris que l’architecture du temple représentait la déesse,  la porte étant les pieds. Dans cette religion, le Brahman est l’élément le plus puissant, puis viennent  Brahma, le créateur, Vishnu  le préservateur et Shiva le destructeur. Les quatre piliers de l’hindouisme  sont le profit, le plaisir, le devoir et la libération de l’âme.

 

En entrant dans ce sanctuaire on nous a rappelé la nécessité de ne pas avoir de cuir sur soi, puis , il nous a fallu nous déchausser, nous laver les pieds. Puis notre guide nous a présenté le temple, son architecture, les fresques et leur signification. Nous avons appris, par exemple, que Ganesh a eu une tête d’éléphant parce que son père l’avait giflé trop fort de sorte que la tête s’était arrachée et qu’il a fallu la remplacer, ce qu’on fit en prenant la tête d’un pachyderme qui passait par là. On nous a demandé de ne pas photographier si on voyait un croyant en prière. La discrétion était de rigueur.

 

Karli ou Kali est une représentation de la déesse mère Shakti. On la voit dominant la porte de l’entrée, avec six bras, et une main levée qui signifie la mise en garde « Attention, vous entrez dans un sanctuaire ! »Sur cette même porte plusieurs strates : l’ego, le passé et les illusions. L’édifice qui suit cette porte représente le nombril de la déesse. On y voit un tigre – lion.


Partager cet article
Repost0
8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 14:14

 Nous sommes arrivés à St Joseph à l’heure où les ouailles sortaient de l’office dominical… à 8 heures du matin ! Ceux qui habitaient de l’autre côté de la Ravine Langevin regagnaient leur maison par une superbe passerelle en bois. C’est tout à fait par hasard que nous avons découvert ce pont…

La messe est le moment des retrouvailles. Les hommes mettent leur chemise blanche et leur chapeau, les femmes sont très élégantes. Et après l’office « on cass un blag » sur le parvis.

L'église, très vaste, aux peintures intérieures blanches et bleues, est d'une grande sobriété. Au retour de notre expédition à Longue Mare, nous nous sommes arrêtés à la Marine de St Joseph, là une créole se recueillait aux pieds de la statue de la vierge, dressée au milieu des vacoas. La religion catholique est très vivace sur l’île.


Partager cet article
Repost0
27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 13:03

A l'occasion de la marche sur le feu qui a rassemblé la communauté tamoule et  leurs proches dans la rue Epidaure Hoareau, on a tué le cabri. Comme la place de la cérémonie était très réduite,les gens s'étaient agglutinés au grillage, d'autres étaient montés sur un toit en tôle. La plupart étaient venus deux heures plus tôt pour avoir une place et voir les pénitents marcher sur le feu. Les tambours sacrés ont résonné, la foule a poussé des cris, Impossible de se faufiler, mais au moment du sacifice les rangs se sont éclaircis. Une chèvre noire a été amenée sur les lieux du culte, un grand sabre a été béni et la tête de l'animal a été tranchée, élevée dans les airs et placée sur un plateau d"offrandes à l'angle du brasier préparé la veille pour la marche sur le feu.

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 15:47

 Nous avons  croisé ce matin, dans la rue Baudelaire de Trois Mares, un cortège haut en couleurs qui avançait au son de tambours.Un jeune homme vêtu de jaune tenait un plateau où brûlait une flamme, trois hommes portaient des « karloms », pyramides de fleurs jaunes, offrandes à la déesse Pandialé. Des jeunes filles tenaient à la main des rameaux verts. Je me suis renseignée sur cette fête et une dame tamoule du défilé m’a confié qu’une fête plus belle encore suivrait dans deux semaines :  « la marche sur le feu ». Aujourd’hui avait lieu la « préparation à cette marche ». Celle-ci aura lieu chemin d’Epidaure et on pourrait y assister sans être de leur communauté.

Le défilé que  nous avons vu  signalait le début  du carême végétarien, qui signifie une période de méditation  et de prières, période pendant laquelle les hommes font aussi vœu d’abstinence. Le respect du carême, qui fortifie l’âme et le corps, protègera les fidèles qui choisiront de faire cette marche sur le feu de la morsure des flammes.

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2008 7 02 /11 /novembre /2008 17:51

 

Nous avons déjà évoqué le poids des croyances et des superstitions de cette île. On trouve souvent au bord des routes et des sentiers de petites chapelles dédiées à Saint Expedit, le saint qui guérit tous les maux. Ce sont des niches blanches à la façade peinte en rouge vif, niches qu’on fleurit régulièrement et devant lesquels on brûle force bougies, preuve en est la grande quantité de cire qui dégouline sur les marches et le sol noirci par la fumée.
Et le plus surprenant est que le nom de ce saint serait dû à un malentendu. Des religieuses attendaient un colis de Rome avec des reliques pour leur nouvelle chapelle et sur le paquet était marqué « Expedito », les religieuses avaient en avaient conclu qu’il s’agissait du nom du saint. N’empêche que ce saint Expedit est partout, même dans les noms de rues et beaucoup de Réunionnais le vénèrent…




Près de la petite chapelle blanche du sentier de la Pointe du Diable, un autel dédié à Saint Expedit.

Partager cet article
Repost0