A la Réunion aussi, épargnée jusqu’alors, le varroa s’est invité dans les ruches voilà 3 ans ! Une plaie pour tous les apiculteurs de l’île : le pou qui détruit les colonies a vraisemblablement été introduit par un apiculteur réunionnais… acheter une reine et l’introduire sur l’île avec un petit essaim a dû être un jeu d’enfant pour échapper ainsi à la vigilance des douanes en 2017. Et qui dit larves contaminées, dit varroa qui prolifère de façon exponentielle.
Et comme l’abeille n’hiverne pas, contrairement à ce qui se passe en métropole, le comptage de varroas et un traitement régulier pendant de longs mois s’imposent…
A l’occasion d’un stage, nous avons appris à faire le comptage de ce pou décimateur qui se fixe déjà sur les larves dans les alvéoles ouvertes.
Pour ce faire il faut : du sucre glace, un bocal fermé par un couvercle grillagé, une balance ménagère, et une bassine.
Le matériel est installé sur le toit d’une ruche fermée : on verse du sucre glace dans le bocal. On pèse !
Dans les ruches où on veut faire un comptage, on prélève un seul cadre, en veillant à isoler la reine si elle s’y trouve pour l’éloigner de l’expérimentation, on secoue les abeilles dans la bassine et aussitôt, on les verse dans le bocal contenant le sucre glace.
On pèse une deuxième fois : cela donnera le nombre d’abeilles piégées (on sait qu’une abeille pèse environ 1 g. Alors si le poids du bocal a augmenté de 120 g on sait que ce sont 120 abeilles qui sont tombées dans le piège.
On ferme le bocal et on l’agite 30 secondes. Les pauvres abeilles roulent dans le sucre… mais restent bien vivantes, un peu groggy. Puis on saupoudre le sucre sur le toit de la ruche et dans cette masse de poudre on remarque de petits points sombres qui bougent : ce sont les varroas !
Supposons qu’on ait fait l’essai sur 200 abeilles ou 200 g d’abeilles ( chaque abeille pèse 1 g) et qu’on trouve dans la solution 6 varroas, on fait un produit en croix : (100 X 6 ): 200 = 3%
A partir de ce taux, il convient de s’inquiéter et de traiter…
Les abeilles-cobayes, un peu sucrées mais débarrassées de leur pou reprennent le chemin de la ruche, aidées par l'apiculteur...
commenter cet article …