Ce dimanche, avec les Jolis Pas, nous étions 46 marcheurs à partir du Barachois à St Denis pour couvrir une vingtaine de kilomètres.
Après un solide petit-déjeuner partagé devant la Préfecture, sur la Place La Bourdonnais, - nous avons traversé la RN et longé la Côte Est « per pedibus » pendant près de 7 heures ! Je vais vous présenter cette promenade dominicale en trois étapes : de St Denis au Cimetière des Lépreux – du Cimetière à Sainte Marie – de Sainte Marie à Sainte Suzanne.
Saint Denis :
du Barachois au Cimetière des Lépreux
Ne passez pas, il y a quelque chose à voir… Déjà au départ de la marche, nous voilà devant les canons qui retracent une autre période triste de l’Histoire : la prise de l’île par les Anglais en 1810.
A l’Est du Barachois se dressait la Batterie. La toute première avait été équipée avec les canons du vaisseau … la « Paix », coulé au large de la Grande Chaloupe. Au début du siècle, la batterie était hors d’usage et la butte servait aux marmailles, de repaire pour de longues parties de « loup caché ». Les canons aperçus seraient-ils ceux du bâtiment « La Paix » ou ceux de "la Royale" ?
Plus loin, un mémorial du Barachois arborant la "Croix de Lorraine" attire nos regards : encore des rappels aux combats ayant coûté la vie aux insulaires. C’est un hommage aux Réunionnais morts au champ d’honneur pour la France Libre.
Voilà ce qu’on peut lire sur les deux plaques :
« Ici débarquèrent au matin du 23 novembre 1942 les FNFL du Léopard qui sous le commandement du capitaine de Frégate Richard Evenou rallièrent l’île Bourbon pour la France Libre. »
« Aux Réunionnais croisés à la Croix de Lorraine tombés pour l’honneur, la libération, la Victoire de la France Libre 19 juin 1940- 8 mai 1945 ».
Nous voilà maintenant près des snacks du Barachois, encore peu fréquentés à cette heure matinale. Mais vers midi ça grouille de monde ici, on y propose des carris, des rougails, des salades… et c’est une foule de Dionysiens et de touristes qui s’y retrouvent.
Le chemin pédestre est agréable, il longe l’océan qui mouille les galets gris. Nous croisons des joggeurs et de nombreux cyclistes.
Devant nous les anciens bâtiments de la Gare et les rails coupés dans leur élan... Cela nous laisse sans voie, pardon, "sans voix"
Cet abandon du réseau ferré me laisse toujours perplexe ! Quelle idée d’avoir laissé quelques irresponsables décider du sort de toute une population : aujourd’hui le déplacement serait bien plus aisé sur l’île et certainement moins coûteux si on avait conservé ce moyen de transport !
Continuons… Notre groupe s’arrête pour voir un pêcheur ferrer sa ligne et sortir une belle prise. C’est un tonnerre d’applaudissements qui surprend agréablement le brave homme !
Plus loin, voilà la Gare Routière d’où partent les Cars Jaunes et le quartier de la Pagode et du Temple. Le sentier est jalonné de panneaux descriptifs, tout neufs, remarquablement faits : les distances, durées et lieux y figurent.
Un parcours jalonné de panneaux explicatifs.
Bientôt la troupe arrive dans le secteur des cimetières : d’abord un cimetière militaire, puis le Cimetière de l’Est.
Halte au cimetière militaire
Aux trois entrées faisant face à l’océan on a installé des panneaux d’information, pas sur le parcours restant à effectuer… mais sur les précautions à prendre pour éviter les maladies : mises en garde contre la dengue, le chikungunya et le paludisme… nécessité de remplacer l’eau des vases par du sable humide pour éviter la prolifération des moustiques.
Nous voilà repartis … et si Gérard n’avait pas attiré mon attention sur les arbres gigantesques, centenaires, sous lesquels nous passions, je n’aurais jamais su qu’il s’agissait là de « banians », arbres emblématiques sous lesquels on a coutume de trouver des temples indiens. Autrefois il en existait un sous ces arbres…
Les banians
Ces arbres remarquables ont des racines aériennes qui tombent vers le sol et se renforcent à son contact.
Pour mieux comprendre la symbolique du banian, un lien vers une conférence intitulée "symbolisme des fleurs et des plantes dans l'hindouisme" http://www.indeenfrance.com/reunion.php/2009/04/15/le-symbolisme-des-fleurs-et-des-plantes
Nous quittons le sentier pour suivre Hélène et nous diriger vers un sous-bois qui abrite un cimetière de dimension modeste où reposent des Réunionnais de cultes différents frappés par la lèpre. Une tombe à droite est ornée du daclon, là repose un tamoul. Sur une autre tombe, un verre de rhum, des cigarettes... preuve qu'on ne les a pas tous oubliés !
( à suivre...)