Nous avons encore quelques souvenirs de nos grands-parents et de nos parents qui tuaient les poulets, les plumaient et les vidaient pour les faire dorer au four le dimanche.
Depuis, on nous a facilité la tâche et notre génération achète des poulets tout prêts, chez le boucher ou au supermarché.
Mais ici, à la Réunion il existe encore des pratiques traditionnelles. De nombreux Réunionnais élèvent leurs poules, coqs, canards, oies et pintades.
Ceux qui n’en ont pas les achètent au supermarché ou au marché. Et c’est assez surprenant pour nous, de voir qu’ au marché, ils achètent la volaille sur pied. Et c’est avec un bouquet de poules - toutes encore en plumes, têtes en bas,- qu’on rentre chez soi. Au moins on est sûr que le produit est frais !
"Où va donc ce coq sportif d'un pas alerte ?..."
Autre curiosité, chez les bouchers, la volaille plumée est encore en possession de ses pattes et de sa tête ! Elle a été vidée, et on a remis dans son ventre le gésier bien nettoyé et le foie. J’ai donc préparé la bête selon la recette du "Poulet à la crème et aux champignons" - recette pas très créole, je l'avoue- mais SANS la tête et SANS les pattes, extrémités peu engageantes que j’ai laissées au frigo avant de leur trouver une destination.
Âmes sensibles s'abstenir....
M. Hoareau, le voisin aujourd’hui âgé de 82 ans et qui a partagé notre repas, nous a dit que souvent c’était à la personne la plus respectée dans sa famille qu’on laissait ces morceaux. Il nous a raconté qu’on le faisait en carry, qu’on faisait cuire la tête et les pattes avec la chair et que l’on pouvait tout consommer… que c’était très bon.