Du cimetière des Lépreux à Sainte Marie.
Nous avons laissé Saint Denis et ses faubourgs, et quitté le Cimetière des Lépreux.
Nous avons ensuite traversé un radier où passaient encore un peu d’eau et des cyclistes « non éclabousseurs », très respectueux des promeneurs.
Dans les hautes herbes sur notre droite, Alix nous a fait remarquer la présence d’un caméléon femelle à la robe orange clair. Il a écarté les feuilles pour qu’on puisse mieux observer la progression lente du reptile dans la végétation. Alix a expliqué que la femelle devenait noire et tachetée quand elle pondait, qu’elle se nourrissait d’insectes mais aussi de fruits : elle apprécie les grains rouges d’une fleur en grappe dontje n'ai pas retenu le nom.
"La belle endormie"
Bientôt le chemin a disparu et nous a fallu franchir à gué la Rivière des Pluies, un passage qui nécessite de bonnes chaussures étanches, aux semelles bien collées, vu le caractère périlleux et humide des lieux – tout ceci pour dire que nous avons eu quelques petits soucis de semelles décollées et de glissades dans l’eau.
Chantal, prête pour l'Ecole du Cirque !
- Ah la fraîcheur de la rizière...euh non, de la rivière !
Nous avons longé le premier cours d'eau sur la rive droite, il aurait peut - être mieux valu rester sur la rive gauche jusqu'au rivage... il faut une vigilance de tous les instants por ne pas déraper sur les gros galets. Garder les yeux rivés au sol permet aussi de faire de jolies observations comme ces fleurs que Jolaine m'a demandé de photographier.
- 1 caillou, moi j'aime bien les cailloux, 2 cailloux....
Près du rivage, çà et là, des abris de pêcheurs ont été montés . Les hommes y aménagent de petits bassins pour piéger les « bichiques », des alevins très chers et très recherchés sur l’île. L’un d’entre eux m’a montré sa vouve ( une nasse pour pêcher, dont il a annoncé un prix exorbitant : une vouve peut valoir de 120 à 150 euros .)
Le pêcheur de bichiques et sa vouve
ll nous a fallu à plusieurs reprises faire preuve de souplesse et d’imagination pour trouver des passages : ce sont plusieurs filets d’eau plus ou moins profonds, plus ou moins larges qui composent cette rivière.
Viser les cailloux "en l'air" comme Eddy ou traverser dans les cailloux comme Hélène
Après bien des efforts "conjugués" nous avions franchi la rivière et avons atteint le sentier qui longe l’aéroport Roland Garros (entre la piste d’atterrissage et l’océan)
Nous étions aux premières loges lors d’un atterrissage et au décollage d’un boeing d’Air France.
Jamais encore nous n’avons été aussi près d’un avion pendant ces phases…
La distance entre ce début de piste et le port de Ste Marie était très pénible à parcourir : d’abord le sentier de terre n’était pas ombragé, puis sur les plaques en béton qui ont replacé la terre, le soleil se réverbérait. Avant d’arriver à la marine de Ste Marie, le paysage s’est enlaidi : de gros blocs gris de béton séparant la mer de la terre nous donnaient l’impression de faire une marche forcée vers un camp de prisonniers.
- Chers passagers du Vol AF747.. Ce n'est pas une erreur ! Vous êtes bien à la Réunion à un mètre de l'océan...
Bientôt l’allée était bordée de deux rangées de ces blocs hideux. Au bout, dans la descente une marine agréable, avec des snacks, mais toujours peu d’ombre : la Marine de Sainte Marie. Tout près d'ici habitent des amis de nos enfants.
Les réserves d’eau étant épuisées, certains ont fait le plein de boissons fraîches dans un bar du port.
Puis nous sommes remontés vers Bois Madame pour pique-niquer. Personne ne nous a chassés quand nous sommes entrés sur le circuit alors que se passait là un championnat départemental d’endurance. C'est avec le sourire qu'on nous a regardé passer. Mais nous avons bien senti que nous n’étions pas à notre place sur ce plateau sportif en herbe, entre ces bandes rouge et blanc qui délimitaient la piste…
L’endroit, malgré l’animation qui y régnait, était plaisant car ombragé et nous avons trouvé un endroit au calme pour casser une graine.
Là encore notre « M. J’ai Rares Gadgets » nous a fait connaître le réchaud de poche et la pile plate écossaise au « remontant dix ans d’âge » et ses mini-gobelets.
Une dizaine de randonneurs ont interrompu leur balade et nous ont rejoints plus tard en bus à Ste Marie. Quatre heures de marche, c'est déjà bien ... Nous autres randonneurs en avions encore pour trois heures... ( à suivre)