Cette promenade m’inspire quelques réflexions.
D’abord, même si la route est escarpée et longue pour accéder au parking, c’est toujours du bonheur quand on découvre le point de vue sur le cirque de Mafate. On prétend que la vue n’est dégagée qu’au petit matin, cette fois-ci, il était déjà 11 heures et la le panorama était superbe, malgré quelques nuages qui couronnaient épisodiquement les cimes.
Ensuite, force est de constater que les comportements de certains randonneurs sont révoltants : un Réunionnais résidant actuellement à Lyon, nous dit avoir honte de ses concitoyens qui enlaidissent les sites en laissant traîner des canettes, des mouchoirs, des saletés ; je lui rétorque que bon nombre de touristes manquent aussi d’éducation à ce niveau.
Enfin, nous avons assisté à une scène qui nous a retournés : à une vingtaine de mètres du point de vue – pour ceux qui connaissent les lieux, ils peuvent confirmer ces dires, la falaise tombe à pic sur la Rivière des Galets- le pire a été évité : devant nous un jeune homme avec un bébé dans son sac à dos, à côté de lui deux enfants plus grands dont une fillette qui pleurait, et … dans le ravin, dans la falaise, une jeune maman, qui avait noué un foulard ( un simple foulard !) autour de sa taille et qui demandait à son mari de la remonter sur le sentier.
Rougeaude et fière, cette mère de trois enfants agite l’objet qu’elle est allée chercher au risque de dévaler dans la Rivière des Galets : une tétine que le bébé avait perdue. Nous n’avons pu nous empêcher de la traiter d’ « inconsciente » alors que les qualificatifs de « folle, tarée » lui auraient mieux convenu.
J’espère qu’elle s’est rendue compte de la profondeur du rempart en arrivant au point de vue. Et si en chutant, elle avait emporté son mari ?
« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » disait Descartes. C’est à se le demander. Certains en ont bien moins que d’autres.