Il arrive qu’en se promenant le long de la Plage Ti sable, à Grands Bois, on fasse des rencontres sympathiques. Parfois, on s’arrête sous les banians ou les vacoas « pour casser un blague » (papoter) avec les ouvriers chargés de l’entretien des espaces verts. Une autre fois, on bavarde avec un parent qui surveille ses enfants dans le bassin, Sur les rochers battus par la houle, des pêcheurs à la gaulette attendent que le poisson morde, et là je ne suis pas assez hardie pour m’aventurer dans leurs parages. Et d’ailleurs, je risquerais de les déranger.
Mais quand j’ai vu dernièrement, à marée basse, deux femmes de Grands Bois en train de se pencher dans le lagon à la recherche de "je ne sais quoi", j’ai aussitôt remonté mes pantalons et me suis déchaussée, au risque d’être piquée par les beaux oursins mauves qu’on distinguait entre les galets . L’eau était chaude et une multitude de petits poissons colorés y nageaient .
Les dames grattaient les roches avec un couteau pour en déloger … des moules qu’elles déposaient, l'une dans son seau, l'autre dans son sachet.
Quelle patience pour réussir à récolter de quoi faire un ti cari. Elles doivent être délicieuses, vu le cœur que ces femmes mettent à l'ouvrage.
Ces moules sont petites, complètement couvertes d'algues et résidus de coques : j'imagine le travail qui attend les cuisinières à leur retour.
Il est de plus en plus rare d'assister à ce type de pêche traditionnelle, vu que le milieu marin s'appauvrit chaque jour. J'ai eu de la chance !