Après nous avoir parlé des plantes qui ne craignent pas les embruns, Stéphane Ciccione, le Directeur de Kélonia, a fait découvrir l’arrière –plage aux visiteurs de l'UPTS. Les tortues ne s'aventurent pas dans cet espace, préférant ramper dans le sable abrité par les veloutiers.
Pour commencer, nous avons appris à observer et déterminer trois espèces d’hibiscus
- le thespesia populnea (la feuille en forme de coeur ressemble à celle du peuplier) hibiscus à fleurs jaunes qui deviennent orange puis ocre avant de devenir des fruits dont les rats sont friands
- le thespesia populnoides (feuilles vert olive, les jeunes feuilles sont cuivrées)
- le thespesia tiliaceus ou "mova" ou encore " bord d’mer" aux feuilles bien plus larges que celles du populnea ; sa fleurest jaune.
Des plantes endémiques peuplent cette zone de forêt sèche de littoral : contrairement au manioc bord de mer et au veloutier, elles craignent les embruns, raison pour laquelle elles affectionnent les zones plus abritées.
Dans cet espace pousse le tamarin d’Inde, arbre introduit. On le conserve ici parce que ses fruits sont mangés par les oiseaux. On en faisait aussi de la colle autrefois.
Là, on rencontre également le prosopis aux branches épineuses, espèce envahissante. Finalement, on garde quelques pieds pour leur ombre. Nous y découvrons aussi le coco margot (un gros arbre aux racines puissantes), le bois de chandelle, le latanier rouge (un endémique qui perd sa couleur en vieillissant), le bois rouge ( bel arbre qui peut atteindre 12 mètres et qui résiste bien aux cyclones), le bois rouge ( pas le même que celui qu’on peut trouver sur les sols humides de Mare Longue), la pomme jacquot, le bois d’arnette ( ou bois de reinette, dont les feuilles écrasées sentent la pomme, il peut atteindre 3 mètres )
La Forêt sèche de basse altitude a quasiment disparu. Il en reste un peu à la Grande Chaloupe. Autrefois, à Saint Leu, pour alimenter les fours à chaux (chaux obtenue à partir des coraux), l’homme a prélevé le bois avec les conséquences que nous connaissons. Avec le concours de l’ONF, la DIREN et le Conservatoire Botanique de Mascarin, les espèces en voie d’extinction sont réintroduites, et la population est sensibilisée.
Petite parenthèse très perso « Ce qui n’empêche pas les promoteurs de bétonner allègrement » ajouterais-je. Depuis quelques semaines à Saint Leu par exemple, on croit rêver… ou plutôt cauchemarder : à quelques mètres de l’océan, au bord de la route, à l’entrée de la ville, les logements poussent comme des champignons. A Saint Gilles, c’est le délire. Tout ça peut-être parce que la Route des Tamarins convainc les Dyonisiens de venir habiter dans l’Ouest, ou le Sud – ils préfèrent faire la route, et être dans les bouchons de St Paul, au lieu de payer des logements aux prix prohibitifs sur Saint Denis- Tout ça se fait au détriment de la végétation. Heureusement que certaines zones sont protégées, par le Conservatoire du Littoral par exemple. Cela me fait penser à ce gouverneur de l’île qui avait eu l’idée géniale de préconiser des plantations sur 50 m depuis l’océan vers l’intérieur des terres. Par endroits, on voit encore cette bande, qui s'est réduite comme pot de chagrin.
Revenons à notre forêt sèche. On s’y intéresse de plus en plus et quelques efforts sont faits pour la replanter, on y convie les écoles, et même les associations Ainsi, au cours de notre visite, les 21 membres de l’UPTS ont participé à cette replantation..
Ils ont été invités par Stéphane Ciccione, directeur de Kélonia à creuser des trous destinés à accueillir 7 plantes endémiques, une activité très prisée par tous ces défenseurs du patrimoine, amoureux de la Réunion.
Pour terminer, le groupe s’est retrouvé dans la nurserie de Kélonia pour voir de près les bébés- tortues nés voilà 4 jours. Fascinant.
Là aussi, M. Ciccione, a répondu à toutes les interrogations des visiteurs sur le passé, le présent et l’avenir de ces petites bêtes si vulnérables et qu’on a envie de voir revenir sur nos plages en plus grand nombre.
lien intéressant