Partis de la Pointe du Tremblet, cela fait deux heures que nous marchons.
Là aussi se complaisent les dieffenbachias, qui font de jolies taches vert blanc dans le décor.
Parfois ce sont des herbes hautes qui mouillent le bas de nos pantalons. Bientôt, sur les coulées de laves apparaissent des surfaces de manioc bord de mer (scaevola taccada), qui sont en fleur ou en fruits...
Le vert sombre des feuilles de songe ( colocasia esculenta) se découpe sur l’herbe plus claire. Ces songes-là ne sont pas comestibles.
Plus rarement on aperçoit un latanier.
Puis c’est le règne du filao (casuarina equisitifolia), « casuarina » parce qu’il rappelle le « casoar » oiseau australien aux plumes filiformes. Il croît dans les endroits les plus surprenants, dans les anfractuosités de basalte, et même sur mes coulées le plus récentes.
La traînasse aussi fait partie de ce monde végétal. Je repère à ma droite un bouquet de plantes grasses que je photographie et Lauricourt de m’expliquer à notre arrivée qu’il s’agit là de la saliette (psiadia retusa) de la famille des asteraceae.
A la Pointe de la Table, un panneau indique qu’1,3 km nous sépare du Puits Arabe. Le sentier est balisé, des panneaux explicatifs le jalonnent.
Les quarante dernières minutes, le chemin est bien plus confortable, Nous marchons sur la coulée de mars 1986 : des laves de 1000°C se sont déversées dans l’océan, la coulée est devenue une rivière de pierre, elle a agrandi l’île de 25 ha. La Pointe de la Table s’est avancée de 200 m dans l’océan.
On marche sur de la lave cordée, filaos et pandanus ombragent le parcours. Sur les roches noires des pêcheurs ont installé leurs cannes. Malgré la violence des vagues qui se fracassent contre la côte, on aime s’asseoir au bord de l’eau en espérant avoir une prise. Le chemin longe des orgues basaltiques à plusieurs reprises.
Il fait bon se promener en ce mois de juillet, le soleil est moins chaud. En été à ces heures de la journée, les rayons qui frappent la roche noire rendent la balade pénible.
Des marches ont été taillées dans le basalte. Nous ne sommes pas loin de notre point de chute.
Les premiers arrivés attendent le reste du groupe sous un kiosque. Puis tous prennent la direction de Mare Longue pour rejoindre le restaurant où l'Association a coutume de se retrouver après les excursions dans le Grand Sud.