Je suis retournée au lavoir de St Pierre pour remettre les photos promises à Yolande. J’allais les déposer dans sa boîte aux lettres, comme convenu, quand je l’ai aperçue dans la petite ruelle, devant les bacs à laver. Elle était de nouveau au lavoir pour bavarder avec une jeune dame qu’elle m’a présentée comme étant sa « commère». J’ai cru comprendre qu’il s’agissait de sa voisine.
J’en a profité aussi pour « casser un blag' » avec Madeleine, âgée de 69 ans, qui habite aussi à deux pas d’ici. Elle vient régulièrement laver son linge dans ces bacs où coule une eau claire et "potable" précise-t-elle. Parfois même, elle s'y rend trois fois par jour.
C’était aussi l’occasion de faire vivre à Robin, notre marmaille de 4 ans, un moment exceptionnel. Quel enfant de sa génération aura encore une telle occasion ?
Ici, la vie se déroule au ralenti, on n’a même pas l’impression d’être dans une ville. Le quartier semble épargné. Les gens y sont souriants, heureux. Un monde attachant !
Cette fois-ci j’ai arpenté tout le lavoir. Au bout de la rangée de bacs, quatre gramouns bavardent près d’un panneau qui prévient que l’alimentation des bassins est coupée de 18 h à 6 h pour des raisons d’économie.