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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 16:09

 

Jeudi 18 mars : dernier jour du stage de broderie

Comme il a bien plu cette nuit, une quantité incroyable de cascades dévalent les pentes abruptes des falaises entourant Cilaos. "Mais au fil des heures on n'y verra plus grand chose", m'explique-t-on.
broderie 38
Je conduis l’ami Jacques aux Thermes en faisant un petit crochet par la Mare à Joncs,  et rejoins Suzanne Maillot à la Maison de la Broderie. Elle est déjà en train de travailler. Aujourd’hui,  on finit le remplissage des lancers : trois fleurs (des fraises) et deux escargots. Points noués pour les gastéropodes et points de reprise pour les pétales des fleurs. Ne pas oublier la marionnette entre chaque fleur : la marionnette est un petit carré de 6 points de reprise.

broderie 35a                                 Les "jours anciens" de Cilaos

                             

Pluie battante pendant une heure puis le soleil est de retour !

 

A midi, je vais manger « chez Nénesse ».

Le restaurant est une grande pièce avec une énorme table familiale recouverte de toile cirée. Une armoire année 50 avec des photos de fanfares. Sur une petite table au fond, deux étuis de cuivres : une trompette et un trombone. La porte de la chambre à coucher est ouverte. On a l’impression de faire partie de la famille. La gramoune édentée coiffée d’un bob, est celle qui prépare le repas. Elle est toute souriante quand elle apporte le plateau avec les carottes râpées, le boucané aubergines avec deux morceaux de poulet, du riz et des pois du Cap. Elle m’apporte une cruche d’eau de source. Le tout pour 10 euros. Copieux et très bon. Quand les anciens cuisinent, ça ne peut être que bon !

Pendant le repas, je fais la conversation avec M. Lasanté, gendre de la patronne : il a un ordinateur portable devant lui… Il a beaucoup voyagé grâce à son père qui était diplomate. Nous avons une conversation intéressante sur son séjour à Maison Alfort et ses 10 ans passés en Belgique. Il connaissait le quartier des diamantaires d’Anvers. Son beau – frère, Nénesse, fait partie d’un groupe de 5 musiciens qui jouent du maloya dans toute l’île.

La gramoune me raconte qu’elle n’a pas voulu apprendre à broder et que c’était un sujet de dispute avec sa maman. Elle, elle préférait travailler aux champs. « Je n’avais pas la patience ! ni l’envie. »

Retour à la Maison de la Broderie.

broderie 36   détails du motif : la fraise et l'escargot

Je termine mes pétales et un escargot.  Je reprends mon tambour et il me faut maintenant faire le même motif. Suzanne me demande de revenir pour qu’on fasse la finition (l’ourlet)

Je règle le prix du stage (244 euros) Cette somme était due pour 20 heures sur 4 jours, mais j’ai bien passé 28 heures sur cette broderie… J’ai eu une chance inouïe : un professeur pour moi toute seule ! Et quelle patience !

Alors qu’il pleut  sur toute l’île, à Cilaos il fait beau aujourd’hui. Je m'arrête à plusieurs reprises pour photographier le paysage, comme ici la vue sur Mare Sèche.
broderie 39
 Mais je ne serai rassurée qu'après avoir franchi les trois tunnels et être passée à l'îlet Furcy. Pas de chutes de pierres...

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