Mercredi 17 mars
Aujourd’hui je peux aller plus tard à mon travail de brodeuse, parce que Suzanne Maillot a pris le car pour St Pierre (elle a une consultation chez son ophtalmo). Il paraît que les cars partent déjà vers 5 heures du matin.
Un petit détour par les thermes de Cilaos
On m’attend pour 9 heures. Je prends mon petit déjeuner quand Mme Gardebien me demande un petit service : comme sa fille –qui devait emmener le monsieur à la cure- est en retard, elle me demande si je peux le conduire aux Thermes. Aussitôt dit, aussitôt fait : je traverse le village et remonte derrière l’église vers la route de Bras Sec et tourne à gauche vers le petit complexe qui n’ouvre ses portes qu’à 8 heures.
Je fais la conversation avec un autre monsieur âgé originaire de Bérive qui m’explique les raisons de cette cure, heureusement prise en charge par la caisse. Il n’avait pas eu la chance d’être reconnu handicapé parce qu’il n’avait pas été déclaré pour le travail qu’il faisait, il avait des broches dans le bras et dans la jambe et ne pouvait plus reprendre son travail de maçon à la suite de l’accident de voiture, alors que ses passagers ont bien été indemnisés. Il a d’affreuses cicatrices à l’avant – bras et souffre encore souvent. La cure thermale le soulage. Le monsieur de Sainte Marie quant à lui souffre terriblement des deux jambes pour un mal qui n’a pas été soigné à temps.
En y regardant de près il n’y a pas que des gens souffrants à la cure. Ici on propose des prix à la séance ou des forfaits pour des soins, massages, remises en forme.
Comme il me reste encore du temps avant l’ouverture de la Maison de la Broderie, j’envisage de descendre vers Ilet à Cordes. C'est un endroit où on n'accédait qu'à l'aide de cordes autrefois.
Oh là là ! ça descend sec, la route est étroite en lacets et vertigineuse : 11 km comme ça, je ne suis pas près d’arriver, tout compte fait après quelques photos, je rebrousse chemin en remettant mon expédition à plus tard.
Tant qu’à faire, comme on n’est pas loin de Bras Sec non plus, alors c’est parti pour cette destination. Ca grimpe mais la route est confortable. Par endroits, elle est usée, et dans un virage, des ouvriers construisent un muret de protection. Montée agréable dans la forêt , passage de torrents, un parking pour randonneurs, appelé « le bloc » c’est là le départ pour le Piton des Neiges. Plus loin une plaine plantée de cryptomérias géants et plus jeunes, et nous voilà à Bras Sec.
Retour à Cilaos par la même route. Une oie blanche se dandine devant la voiture.
Le travail progresse grâce aux conseils éclairés de Régine, je termine les festons, mais n’ose pas faire les coins. Elle coupe le tissu qui dépasse à l’arrière, ôte les fils superflus. L’après midi sera consacré aux fleurs et aux escargots.
Midi .
Repas au restaurant « Les Sentiers » Cabri massalé, (plat à 12 euros, copieux et bien préparé) en dessert glace ( goyavier-mangue- coco) et un verre de vin blanc. J’en ai pour 19 euros. La salle se remplit de randonneurs trempés et de touristes déjà croisés – ils étaient venus à la Maison de la Broderie -Heureusement que Régine m’a prêté un parapluie-. Je retourne au gîte avant de retourner en ville, cette fois-ci en voiture…
Mon professeur est de retour, elle n’a pu s’empêcher de faire quelques points pour faire avancer l’ouvrage. Elle est contente d’avoir pu rentrer plus tôt, car avec les trombes d’eau tous les automobilistes redoutent les chutes de pierres près du Petit Serré. Ca promet demain : il paraît que les éboulements ont lieu après les pluies.
Elle m’explique comment faire les pastilles au milieu de la fleur, puis la couronne de nœuds et enfin les points de reprise (un au dessus, un au dessous) pour les pétales : sur six lancers faire 12 lignes, puis sur 4 lancers 10 lignes et sur 2 lancers 8 lignes et un petit carré appelé marionnette (carré de 8 lignes) ce qui m’agace le plus, c’est les nœuds qui se mettent dans le fil…
Je regarde encore Régine et Jacqueline travailler, puis je les aide à fermer les volets.