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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 18:20

Il s’agit là d’une technique de broderie qui a été introduite dans l’île et plus précisément dans le Cirque de Cilaos par une jeune anglaise, Angèle Mac Auliffe, fille d’un médecin de la Marine, au début du siècle dernier.  Née à Hell-Bourg, dans le cirque de Salazie,  en 1877, Angèle avait accompagné son père à Cilaos.(Elle était le cinquième enfant de la famille et sa maman était décédée à sa naissance.) Et là, pour occuper ses longues journées dans ce décor de rêve, elle a initié les jeunes filles et femmes du village à cette technique des « jours » dans un pavillon derrière la maison de son père. Elle avait appris à faire des broderies ajourées en métropole où elle achetait toujours son coton. Angèle s'inspirait de la technique des brodeuses de Ténériffe (îles Canaries)



En 1905 son atelier comptait une vingtaine de brodeuses. Trois ans plus tard, elle meurt de la rougeole. Mais son savoir-faire a été transmis par les dentellières et aujourd’hui une association de Cilaos continue à faire vivre cette tradition. Mais les brodeuses sont de moins en moins nombreuses !

Cette technique consiste à réaliser des dessins de fils dans une toile de lin : on tire les fils du tissu et on fait passer l’aiguille dans ces fils pour en réaliser des motifs. C’est minutieux et long ! Dommage que nos grand-mères ne nous aient pas transmis cette technique, elles qui savaient si bien broder "des jours" dans les draps, les mouchoirs, les brassières… J’ai encore le souvenir de ces étoffes joliment décorées qui faisaient partie du trousseau des futures épousées. Il est aussi vrai que les longues soirées d’hiver les jeunes filles et femmes d’aujourd’hui se passent le plus souvent devant un écran !

 


Témoignage d'une enfant de Cilaos


Mariette P., née en 1942, qui est la grand-mère de Laure, une de mes élèves de 3e,  a raconté à sa petite-fille son enfance à Cilaos. En voilà un extrait :

« Je travaillais du lundi au dimanche. J‘étais obligée de faire « les jours de Cilaos ». C’est de la broderie. A la case, il n’y avait ni eau, ni électricité. Je cousais la nuit à la lueur d’une lampe à pétrole et j’allais chercher de l’eau au robinet public, à environ un kilomètre »
 

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