Non loin de la Ravine des Cafres, se trouve le quartier de la Cafrine : ces deux lieux-dits font partie de Grands-Bois. Le dimanche 19 septembre, nous nous y sommes rendus à l’occasion des Journées du Patrimoine.
La fête avait lieu autour des « calbanons ». Il s’agit là de maisons d’ouvriers qui ont été construites pour héberger les « engagés » et leur famille, vers le milieu du XIXe siècle. Plusieurs associations de Grand(s) Bois et la ville de Saint Pierre s’étaient retrouvées pour animer cette journée.
Association : "tress ek nou"
Dans les pièces d’un des calbanons, des ateliers nous ont permis de dialoguer avec des couturières, une tisaneuse, un monsieur du terroir, des tresseuses de vacoa…
couturières tisaneuse
tresseurs de vacoa
L’intérieur d’une cabane a été reconstitué en plein air : des râpes à manioc et un bertel (sac à bretelles en vacoa tressé) étaient accrochées sur l’armature de la cahute ; « un lit court-pas » (fixé dans le sol) couvert d’une paillasse en goni (toile de jute) et d’une ouverture en tissu très colorée, avait trouvé sa place dans un angle. Au pied de cette couche, une bassine en fer blanc. Plus loin une table et une chaise. Sur la table, la traditionnelle « lampe à pétrole » qui éclairait faiblement et noircissait l’intérieur des narines, des récipients en fer-blanc, une vieille bouteille de dodo. Par terre un chapeau de paille et deux bouteilles de rhum vides, un fourneau rudimentaire.
Sur une autre table devant cet abri de fortune, une dame très souriante avait installé les accessoires dont on faisait usage autrefois : brosse-coco ( pour lustrer les parquets), coton-maïs ( pour frotter « les linges »), bouteille pour écraser les grains de café. Elle nous a fait deviner le nom de fruits contenus dans son van : les vavangues, grenades, papayes, fruit à pain, cerises péi, cœur de bœuf.
Dans la cour, une machine à griller le café, un engin mu par la main de l’homme, une machine qu’on pourrait étiqueter « développement durable » et sous un arbre étaient assises deux femmes qui préparaient le repas, l’une coupait des mangues vertes, l’autre découpait minutieusement les feuilles de brèdes. Une autre dame triait les grains de riz dans un "van"(plateau tressé). Plus loin un homme écorçait le manioc et le râpait…Là aussi, tout avec de l’huile de coude, aucun recours à l’électricité.
machine à torréfier le café
râpage du manioc tri du riz
l'effeuillage des brèdes hachage des mangues vertes
Une cour très animée par les bavardages des habitants. Il ne manquait que le chant du coq et le caquètement des poules…( à suivre)