Ce jeudi 22 septembre, le drapeau orange flottait devant le poste de secours de la Plage de l'Ermitage. A notre grand étonnement, la mer était calme, rien ne laissait imaginer un quelconque danger pour le baigneur.
Je vais donc m’enquérir de la raison de ce signal. Très avenant, un responsable explique que c’est pour « marquer le décès de Matthieu » ce moniteur de surf, qui a succombé à une attaque de requin en début de semaine. C’est un peu la façon de l’équipe de signifier leur deuil, mais aussi de susciter la curiosité des baigneurs afin d’entamer un dialogue avec eux.
Mon interlocuteur, sans animosité aucune, m’explique qu’il faut trouver une solution rapide face à ces attaques de plus en plus nombreuses dans ce secteur. Quatre ans de réflexion, c’est de trop ! Mais là aussi il admet qu’on ne peut pas faire une chasse systématique du requin, et qu’une analyse des causes est urgente de manière à trouver des solutions. Il regrette aussi qu’on ternisse l’image des surfeurs et qu’on les traite d’inconscients.
Plusieurs pistes ont été évoquées au cours de cet entretien : la prolifération des requins, la pose de balises… la présence d’une pisciculture... Eh oui, et si c'était ça ?
« Ne doit-on pas incriminer la ferme aquacole de Saint Paul ? On sait bien que les requins sont friands de poissons et leur mettre cette assiette sous le nez, c’est bien les narguer. Paraît même que des requins ont établi leurs quartiers dans cette zone. Ils s’y sont aussi reproduits.
Si vous laissez traîner des miettes, on ne peut pas interdire aux fourmis de se servir … Ôter les miettes est la solution la plus raisonnable. »
Et qui aura le courage de mettre le holà à cette pêche industrielle dans la baie de Saint Paul ? Hélas, trop souvent le profit passe avant le bon sens.
Quand on sait aussi que ce type d’élevage nécessite une alimentation ( dont la part la plus importante provient de la pêche en mer) on prélève bien sûr sur le vivier des gros poissons qui ne retrouvent plus de quoi se nourrir et s’approchent donc des lieux où ils peuvent faire bombance.Ces propos n’engagent que moi, et je pense que la piste n’est pas négligeable.
Quand les requins commencent à s’en prendre aux hommes, on a de quoi s’inquiéter et s’ils trouvent là de quoi se sustenter, l’heure est grave…
Il faut espérer que la réunion des spécialistes à Saint Denis débouchera sur des solutions concrètes.