Une expédition et des rencontres.
Un axe routier relie le quartier de Trois Mares au centre ville du Tampon : il s’agit de la Rue Baudelaire qui se prolonge par le Boulevard Delisle.
Des arrêts de bus, il y en a dans notre quartier : à l’angle de la rue qui descend au collège, devant la mairie, puis au rond-point Charrière. Mais les bus sont rares ! Alors voilà quand on est sans voiture, on se dit "allons-y pour la balade pédestre." Comme je devais me rendre à la maison médicale, j’ai décidé de couvrir la distance à mon rythme et j’ai mis 40 minutes. Sur le trajet, j’en ai profité pour photographier quelques cases, une ravine, des arbres et des fleurs.
En allant au Tampon par la Rue Delisle
Quand j’arrive chez le médecin, le cabinet est exceptionnellement fermé ce jeudi 24 juin ! Je me décide donc à attendre le bus. Et là un charmant monsieur né en 1933, vivant à Bras de Pontho, et qui s’est présenté sous le nom de Marco Maillot m’a fait la causette pendant 45 minutes. Il était coiffé d’un beau chapeau, portait une chemise et un short. Un autre gramoun, également vêtu avec élégance, passait par là et a préféré rentrer à pied à Trois Mares.
Il m’a parlé du « temps lontan »
Une dame s’est jointe à nous, et lui a demandé s’il avait retiré, à la Mairie, la couette et la couverture auxquelles il avait droit. C’est ainsi que j’ai appris que la commune distribuait des centaines de couettes pour l’hiver à des personnes âgées ou démunies. A la Plaine des Cafres la température est de 15° parfois et beaucoup de cases ne sont pas chauffées. Notre Dame de la Paix connaît des hivers plus rigoureux et la température peut avoisiner les 5°
Mes deux compagnons d’infortune ont passé le temps à attendre un bus qui tardait – à cause des grèves peut-être - à s’échanger des recettes de cuisine. Marco a aussi parlé de son verger, puis d’une maladie qui l’a fait terriblement souffrir quand il était enfant. « Un bateau à Saint Paul a apporté cette maladie dans les années 40 », il a évoqué les douleurs terribles qu’il ressentait sous la peau partout, une douleur qu’il n’a plus jamais ressentie depuis, lors de ses attaques et même lors de son opération à cœur ouvert. Là-dessus, il déboutonne sa chemise et me montre une horrible cicatrice sur son sternum. Il m’a aussi confié qu’il n’a eu aucune instruction, qu’il ne savait ni lire ni écrire, mais qu’il avait toujours mis l’accent sur le respect réciproque. Il s’est aussi insurgé contre la prolifération des machines qui ont volé le travail aux hommes de la Réunion. Il n’arrêtait pas de parler, c’est là que j’ai regretté de ne pas avoir emporté mon dictaphone !
retour à Trois Mares par la Rue Delisle : rond point de la Chatoire, floraison
Finalement j’ai vu Jean Marc, Burgun, un membre de Palmeraie-Union ,une connaissance, qui repartait à pied vers Trois Mares et j’ai fait un bout de chemin avec lui. Il allait faire développer ses photos.
Le rond point du Docteur Charrière - Une ravine
Rebelote, le lendemain matin, après les cours, le bus de 10h10 est déjà passé, alors je repars en ville à pied : encore 45 minutes ! Dans la salle d’attente la foule ! Je passerai vers 11h45. Je m’installe en face de la mairie et bavarde avec deux jeunes filles, d’origine malgache. Je revois Jean Marc qui revient du marché forain ( situé au-delà de la mairie) avec l’épouse d’un ami. Nous attendons le bus puis lassés, nous hélons un taxi collectif ! 1,50 euros par personne. (le bus revient à 1,30€) Notre taxi fait un petit détour par la station de taxis collectifs située sur le parking du Leclerc, puis fait un arrêt en face du magasin Polygone, non loin de l'église, et son véhicule est plein !
Les gramouns peuvent prendre les bus gratuitement, à condition qu’il ait 60 ans et plus (soit avec une carte délivrée par la commune pour les bus le la ligne intérieure, soit une carte « Car Jaunes» délivrée par les Cars Jaunes pour les circuits inter-urbains.