Aller-retour pour un marcheur moyen « entraîné » :1h (aller) + 1h30 (retour) à faire par temps sec. 300 m de dénivelé positif, 300 m de dénivelé négatif , départ parking près de l'église de Cilaos
Partis peu après 7 heures, nous avons rejoint La Rivière-Saint-Louis par le Ouaki et sommes arrivés à Cilaos, vers 8h30. Les paysages sont toujours aussi époustouflants. On peut faire la route plusieurs fois et c’est chaque fois une redécouverte. Pour les personnes qui doivent emprunter ces lacets tous les jours pour leur déplacement professionnel, ce ne doit pas être aussi exaltant, d’autant plus que la route est dangereuse en raison des chutes de pierres.
Le temps est splendide, le Peter Both est bien dégagé, peu de circulation à cette heure de la journée. Nous nous garons sur le parking de l’église, chaussons nos godasses de rando et empruntons le sentier qui débute derrière le muret (marque rouge et blanche du GR2)
Le départ du "Sentier des Porteurs"
C’est le "sentier des porteurs" qui descend vers les anciens thermes. Les plus pressés peuvent couper par les escaliers, les plus prudents suivent les courbes du chemin.
Descente agréable au milieu d’une végétation variée, deux bancs de pierre (dont l’un est envahi par la végétation), des filets d’eau à maints endroits, même dans une grotte aménagée à main droite dans la roche.
Nous traversons une passerelle, puis remontons 200 m sur la route. Petite grimpette jusqu'au fléchage. Et là, nous plongeons dans le sous bois, à main gauche.
Le sentier est bien balisé. Nous sommes incommodés par le soleil, pas une once d'ombre sur cette descente : tous les cryptomérias ont été abattus et gisent encore à terre. Se promener à cette heure de la journée sans couvre-chef relève de l'inconscience... Et prévoir au moins un litre d'eau dans son sac à dos relève du bon sens.
L’odeur des résineux nous rappelle les Landes et nos forêts vosgiennes. Nous continuons en direction de la cascade dont le bruit se rapproche au fil de notre progression. Nous traversons des bois de couleur, passons sous un petit tunnel artificiel créé par une chute de roches, passons dans la ravine Ferrière. Le sentier est étroit, le terrain parfois pierreux, parfois sablonneux ou encore couvert d’épines de filaos.
Par temps de pluie, ce ne doit pas être une promenade de santé, cela doit glisser pas mal. Alors, on s’étonne que dans la plupart des guides, on classe ce sentier dans les « randonnées faciles ». Il est à noter qu’on prévient le randonneur que la subite montée des eaux peut le mettre en péril. L’an dernier, à plusieurs reprises, les secours ont dû intervenir dans cette zone, en raison de la négligence des promeneurs.
La balade est égayée par le chant des tec-tec, du merle péi, du bulbul condé, de l’oiseau blanc… Cette année – ci, il n’a pas beaucoup plu et les ruisseaux que nous croisons sont peu alimentés. Nous avançons en direction du Pain de Sucre. Au loin, on voit la « tête de Pluto » du Taïbit, col à franchir si on veut rejoindre Marla dans le cirque de Mafate. Avec netteté, on distingue les trois pics des Salazes. Il faut compter 4h de plus depuis la cascade si on veut prolonger la randonnée en direction du Taïbit.
Le sentier plonge vers la cascade. Des enfants et des ados nagent dans les bassins au-dessus de la cascade. Par cette chaleur, la température de l'eau doit être supportable.
Pour photographier la chute, à notre gauche, ce n’est pas une mince affaire, il faut oser grimper sur les gros rochers lisses (qui peuvent être très glissants) et se contorsionner pour voir tomber l’eau.
Nos amis aussi se déchaussent pour faire trempette : ça fait du bien aux pieds, et ça rafraîchit bigrement ! Il fait déjà très chaud. Les vasques d'eau chaude, situées en amont de la rivière et vantées dans les guides touristiques n'existent hélas plus, elles ont été ensevelies sous des éboulis.
Les hommes remontent sous la chaleur vers les sommets, pendant un quart d’heure, sur le versant opposé de la rivière, mais bientôt ils rebroussent chemin. Ils n'ont pas l'intention de parcourir ce dénivelé ni d'entrer dans le cirque de Mafate. D'ailleurs, il leur faudrait encore compter ces 4 heures sportives...
La remontée vers Cilaos est ardue, les rayons du soleil sont brûlants, les passages dans
les sous-bois ombragés sont très appréciés, mais nous ne faisons que de courtes haltes, ne serait-ce que pour écouter le chant des oiseaux et repérer un oiseau-la vierge, un tec-tec, ou pour observer un bébé-tangue en train de fouiner dans les feuilles mortes. C'est l'occasion aussi de photographier les arbustes, leurs baies et leurs fleurs pour tenter de les identifier une fois de retour dans nos cases.
Nous sommes surpris par le nombre impressionnant de marcheurs de tous âges sur ce sentier, mais il est vrai que nous sommes dimanche, que le temps est superbe et que c’est la saison touristique ! Des framboises sauvages, des lys et des agapanthes bordent le chemin.
Nous croisons, en train de se rafraîchir près de la grotte où coule de l'eau fraîche, un Réunionnais en nage qui vient de faire le circuit " Cilaos- Marlat - Cascade de Bras Rouge- Cilaos " ( par le col du Taïbit) en 6 heures !!! en courant, évidemment ... Quelle santé !