Nous n’avions pas l’eau courante. Il fallait traverser toute la cour pour chercher au robinet situé au bord de la route, l’eau destinée aux repas, à la toilette, à la lessive…
On se baignait dans des bassines. Plus tard, papa nous a installé un tuyau à l’extérieur et on prenait ainsi une douche.
Nous avions de la chance par rapport à nos familles habitant dans les écarts. Les enfants allaient chercher de l’eau avec des « fers blancs » qu’ils posaient sur la tête. Ils mettaient d’abord une galette de vacao sur leur crâne et portaient ainsi le précieux liquide.
Moi je les accompagnais mais ne rapportais qu’un fer blanc que je tenais à la main. On ne se plaignait pas. C’était comme ça, et on était heureux !
Très jeune, on m’a confié la tâche de s’occuper de mes frères et sœurs, comme j’étais l’aînée. Maman s’occupait des repas, mais moi je devais faire la lessive, laver les enfants, les habiller…
Ce que je trouvais très pénible c’était cette corvée d’eau : pour « charroyer « l’eau, on devait se rendre au bout de la cour dans la rue où se trouvait un robinet. On remplissait les arrosoirs, on redescendait et versait le contenu dans de grands bacs situés dans la cour.
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Photo extraite du livret « la Vie Lontan » réalisé par Pêcheurs Golet