Au train où vont les choses, où on bétonne à tout va, il est à craindre qu’un jour, la Réunion assiste impuissante à la disparition de ces boutiques pittoresques tenues par les Chinois.
On y trouve de tout : aiguille à coudre, boîte d’allumette, râpe à manioc, moules, raquette anti-moustique… Ce sont des familles chinoises qui de génération en génération se transmettent ce petit commerce qui est très prisé en cas d’urgence…
L’endroit ne paye pas de mine, mais on y trouve invariablement un grand comptoir avec une vitrine, et des étagères sur le mur du fond…étagères remplies de bric et de broc, de flacons, de boîtes, de cartons…
Au musée Stella Matutina, on consacre une petite place à ce sujet dans l’espace « Patrimoine » : la « boutik chinois », ou « bazar » fait partie du patrimoine, c’est sûr !
On y apprend que les Chinois arrivent sur l’île en 1844 comme engagés. À la fin de leur contrat, certains deviennent colporteurs. Ce n’est qu’à partir de 1862 qu’ils ont le droit de circuler, et de résider, puis d’installer leur commerce. En 1863, on recense 22 boutiques : ce sont à la fois des épiceries et des débits de boissons. On les voit le plus souvent près des usines, à l’angle des rues…
Autrefois, les gens n’avaient pas de salaire régulier et ceux qui allaient y faire leurs achats avaient droit à un crédit et tous les achats étaient consignés dans un carnet.
Dès 1960, les supérettes puis les supermarchés ont contribué à la fermeture de ces boutiques.
Certaines résistent et c’est une chance. Il serait urgent de les répertorier … Pour les touristes, c’est aussi un passage obligé !
Boutik chinois à l'Entre Deux
colporteur (gravure de Roussin)
dans une boutait chinois autrefois
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