L’ylang – ylang orne le blason de Mayotte, ce n’est pas sans raison. Depuis 1909, cette fleur a fait connaître la prospérité à cette île. Pierre Poivre l’avait introduite à Maurice en 1770 et à la Réunion l’ylang était également cultivé. Il paraît qu’à Saint Pierre, derrière l’église Saint Charles une distillerie existait autrefois et que le parfum des essences embaumait toute la ville. Si à la Réunion ce temps est révolu, il n’en est pas de même à Mayotte, mais le travail est long, dur et mal payé.
Sur la côte Ouest , au Sud de Sada, plus précisément à la plage Dzienguizi, existe un petit écomusée géré par une association. Ce musée présente la distillation de l’ylang – ylang, plante qui a valu à l’île son surnom d’ « île aux parfums ».
On y apprend le processus utilisé pour obtenir cette essence capiteuse dans une vidéo projetée sur un PC portable !
Vidéo sur PC portable dans un coin du musée
Des panneaux explicatifs et des objets (alambics, filtres, décanteurs, essenciers)permettent de mieux comprendre cette technique
alambic table à calibrer
alambic et serpentin
Un savoir-faire qui fait encore vivre de nombreux Mahorais, notamment dans la région de Vahibé, où a été aménagé un "sentier des alambics "
L’essencier, appelé aussi « vase florentin » est une pièce importante de la distillation. Il recueille le mélange hydrolats-huile à la sortie du serpentin, Dans cet essencier , l’essence moins dense que les hydrolats surnage et s’écoule dans le petit tuyau central Les hydrolats des petites eaux qui contiennent encore des traces de ces composantes aromatiques repartent vers la cucurbite où se produit l’hydrodistillation. La bouteille en verre permet de surveiller l’opération.
Sur le site de l’écomusée, on pensait découvrit une forêt d’ylangs-ylangs, il n’en est rien. De rares arbres, coupés à hauteur d’hommes (pour favoriser la cueillette)sont visibles devant le pavillon en bois. Si on veut en trouver il faut faire un tour au milieu de l’île dans la région de Combani, à Ouangandi ou à Vahibé.
essencier
Dans ce musée, on explique aussi la technique du tressage de palmiers en nattes pour confectionner des paniers traditionnels, "les kalagas", ainsi que la fabrication des pirogues à balancier…
De ce musée on peut rejoindre à pied M’tsanga Dienguizi, un rivage quasi désert, sauvage. On longe quelques cases et on atteint l’océan. De là, une belle vue sur le mont Choungui