Un pêcheur de Mtsahara nous a proposé de nous préparer un voulé sur la plage. Curieux de vivre cette coutume, nous sommes partis avec lui pour une journée « plongée-voulé ».
Nous avons chargé les vivres sur l’embarcation et avons largué les amarres.
La mer était un peu houleuse et nous avons été éclaboussés par les embruns, et les mouvements de la barque , mais l’ambiance était à la fête… C’était le fou rire général !
Après avoir fait une nouvelle fois,avec Magali et Charles , une randonnée aquatique au milieu des coraux aux îlots Choazil, nous avons repris la barque pour la Plage du Préfet. C’est une plage qu’on ne peut rejoindre qu’à pied (après une longue balade) ou en bateau. C’est ici qu’un préfet avait choisi de venir le week-end pour être au calme, loin de la civilisation : une plage de rêve au sable fin.
Là, notre accompagnateur est allé chercher du bois dans la montagne et a préparé le feu pendant que nous nagions. Il a lavé sa grande poêle dans l’océan et s’est mis à cuisiner. Ce pique-nique qu’il nous concoctait était « un voulé ». Les Mahorais qui allaient aux champs se restauraient ainsi avec des légumes qu’ils faisaient frire, la viande était réservée aux grandes occasions. Dans les années 1980, on a commencé à ajouter des ailes de poulet dans ce plat qu’on prépare sur les plages en fin de semaine.
C’est un peu ce qui se passe à la Réunion quand on se retrouve le week-end dans les kiosques à manger le carry cuit sur place.
Notre pêcheur avait apporté des bananes vertes déjà épluchées et du manioc pelé et coupé qu’il avait conservé dans de l’eau douce. Il a mis à frire ces légumes dans l’huile chaude. Puis il les a sortis avec une écumoire.
Il a remis dans la même huile des morceaux de poisson et des ailes et des cuisses de poulet qu’il a arrosés d’une sauce au curcuma et aux herbes.
La technique de cuisson très rudimentaire nécessitait une surveillance constante. Mohamadi avait posé de longues branches sur le foyer qu’il avait construit avec trois grosses pierres et au fur et à mesure il poussait les branches consumées vers le centre.
Nous avons mangé ensemble, assis sur la plage sous un des rares arbres qui l’ombrageait. D’ailleurs l’afflux de barques de pêcheurs, qui avaient coutume de venir ici, a failli poser problème, car les habitués voyaient d’un mauvais œil qu’on squatte leur place. Mais l’incident était vite clos, les Mahorais se sont partagé l’endroit et se sont même donné des coups de main.
Nous avons bien mangé !
Ensuite, notre cuisinier, un fan de l'OM, a lavé sa vaisselle avec du sable et a fait une sieste bien méritée sur la plage. Pendant ce temps nous sommes repartis nager dans le lagon avec masque et tuba.
Au loin, nous avons vu trois pêcheurs sur une pirogue à balancier en train d'attraper du poisson avec un fil.
Puis quand la marée est montée et qu’elle avait presque atteint notre arbre, nous avons levé le camp. L’amplitude de la marée à Mayotte est de 4 mètres ! L’eau monte assez vite…