De la Réunion à Madagascar
Saint Denis - Fort Dauphin
Il existe une liaison directe de la Réunion pour Fort Dauphin ( Tolagnaro en malgache) chaque dimanche matin au départ de l’aéroport Roland Garros avec la Compagnie Air Madagascar. A peine 1h 30 de vol et nous sommes déjà en vue de la côte malgache, avec sa longue plage de sable blanc, ses hautes montagnes et son paysage verdoyant. Nous pensions trouver un spectacle de sécheresse. Nous voilà sur la Grande Île. Décalage horaire d’1h30.
Nous sommes séduits par les prestations de la Compagnie, nous avons droit à un solide petit déjeuner pour ce vol très court. Le personnel est aimable. Mais on ne nous distribue les habituels formulaires à remplir qu’une fois débarqués.
La salle est trop petite pour accueillir tous les passagers, et il va falloir remplir ces fichus bulletins sous un soleil de plomb.
Puis c’est la vérification des passeports : trois douanières derrière une table, chacune effectue une tâche : vérification , cachet (sec à cause de la chaleur) signature…
Il nous faut récupérer les valises, tout un bazar ! elles sont entassées un peu partout, puis il faut passer à la douane, ouvrir chaque bagage. Notre groupe tombe sur un jeune douanier zélé et nous serons les derniers à quitter l’aéroport.
La personne qui est venue nous chercher explique qu’il pleut chaque soir depuis une semaine sur la région. Tant mieux ! Il y aurait même de gros orages.
L’aéroport est un petit bâtiment à l’intérieur des terres, au pied de montagnes élevées, qui étaient bien boisées voilà quelques années, mais la déforestation a été très rapide pour des raisons économiques.
le bâtiment " secours- incendie..."
Une petite construction m’intrigue, cela ressemble étrangement à un four. J’apprends qu’il s’agit là d’un ancien système de balisage pour les avions : on mettait le feu dans ces constructions pour guider l’avion. C’était bien avant la tour de contrôle !
Nous chargeons les paquets de médicaments, les valises et nous entassons à 6 dans le véhicule ! La voiture d’Yves - qui avait été laissée à une personne de confiance - cale au démarrage ! Bizarre ! Pourtant il avait bien envoyé les sous pour faire remplacer la batterie… Nous irons de surprise en surprise…
Le revêtement de cette route qui nous mène en ville est en macadam, mais sur un petit tronçon, quelques centaines de mètres et c’est de la piste de sable aux profondes ornières… Croisons des femmes portant sur leur tête des ballots de linge, des paniers en osier remplis de vivres, des hommes chargés de sacs de riz ou de sacs de charbon de bois… La route est aux piétons... et pour cause ! le prix du carburant est très élevé. Nous passons dans le quartier animé de Tanambo, une rue commerçante d’un autre âge, où les étals en bois sont branlants, où les vêtements à vendre sont entassés à même le sol...Notre voiture aussi semble branlante, elle est secouée par les cahots du chemin.
Les gouvernants ont dû oublier l’existence de cette ville pour négliger les voies de circulation à ce point !
Dix minutes suffiront pour arriver à l’Hôtel du Phare où nous passerons deux nuits, un petit hôtel bien situé, - comptant une dizaine de chambres climatisées, confortables, et proprettes ( 90 000 ariary par jour, la chambre double). Le petit déjeuner est copieux.