Tous les habitants de St Pierre connaissent ce vieux quartier autour duquel s’est développée la ville.
Dans les guides touristiques, on nous met l’eau à la bouche en parlant de « vieux village de pêcheurs » et quand on se promène le long de l’océan, on est déçu par les nouvelles constructions à étage, qui n’ont rien de pittoresque. Et là, les cases typiques se comptent sur les doigts de la main.
Et pour la pêche, les années fastes sont bien loin, c’était voilà 20 ans. Aujourd’hui ce sont quelques pêcheurs occasionnels qui y lancent leurs appâts. Guillaume, Paul et François y ont aussi déjà fait tremper leur ligne. Pas de barque de pêcheur visible dans cette rade… Sur le bord de mer, deux poissonniers sont livrés chaque jour, c’est bien tout !
Grâce à l'Association "Portes du Sud", avec Enis Rockel, nous avons fait un parcours à la découverte de ce quartier.
Il a retracé l’histoire du port de Saint Pierre qui est liée à celle de Terre Sainte. En 1686 Bernardin de Saint Pierre parle déjà d’un estuaire qu’il aurait découvert, estuaire où 10 bateaux de 50 tonneaux pourraient hiberner. Il faudra attendre quelque deux siècles pour que le port soit construit…
Notre guide nous a conduits d’abord vers le « Grand cabanon », puis vers la « Croix des pêcheurs », et enfin dans la « baie de Terre Sainte », avant de nous faire revenir à l’Office du Tourisme par la ruelle Charles Prince.
Si on veut se faire une idée plus réaliste de ce qu’était le village avant, il suffit de s’aventurer dans les ruelles qui remontent et on est conquis : un vrai labyrinthe de chemins très étroits où ne passe aucune voiture, des maisons serrées les unes contre les autres. On croit même briser l’intimité des gens qui vivent ici, en passant devant leur cuisine, devant leur salle de séjour… Mais c’est toujours avec le sourire que les habitants nous saluent. Si autrefois toutes les cases étaient blanches (car blanchies à la chaux) aujourd’hui elles sont parfois de couleur vive. On affectionne beaucoup le bleu.
Le Grand Cabanon de Terre Sainte.
Il en reste un énorme mur. Edifiée en 1853, cette immense bâtisse abritait 130 ouvriers qui travaillaient à la construction du Port de Saint Pierre. Ces ouvriers ont dû, sur ordre du Gouverneur Hubert Delisle, arrêter le chantier de la RN3 – route des Plaines- pour prêter main forte aux autres ouvriers du port dont 497 prisonniers venus de Saint Denis. (Ces derniers eux étaient logés à la prison datant de 1843 situé derrière l’hôtel de ville)
La Croix des Pêcheurs
Au point culminant de Terre Sainte, les villageois avaient édifié une chapelle, où ils allaient prier avant de partir en mer.
A l’heure actuelle on y voit encore la grande croix et une petite chapelle dédiée à la Vierge Marie, et devant cet espace des bancs pour les fidèles. Cette croix -ci date de 1955
Vue plongeante vers l’océan et à main droite le port de St Pierre. Quand la municipalité décide de faire sauter à l’explosif cette petite montagne, la population s’indigne et on arrachera la roche tout autour pour construire le Port et faire passer une voie ferrée ( sur laquelle passaient des wagonnets de chantier , appelés « trucs », tirés par les chevaux. Enis Rockel raconte que la tempête Gamède a mis à jour une roue de ces wagonnets, à laquelle il conviendrait de donner une place… Nous descendons de ce tertre par un escalier étroit bordé de maisons, traversons la route du littoral et arrivons à la crique bordée de banians.