Une association forte d’une centaine de membres siégeant à Saint Pierre et présidée par Chantal Schaeffer, organise régulièrement des sorties culturelles. Nous avons eu une chance inouïe de participer ce samedi 28 novembre, avec 38 membres de cette association, à une sortie géologique au volcan, journée animée par Olivier Hoareau.
Olivier, professeur de Science et Vie de la Terre, nous a concocté un parcours très intéressant et chaque arrêt a été l’occasion d’observations sur le terrain et de commentaires très détaillés.
De Saint Pierre à la Plaine des Cafres
Partis de Saint Pierre en bus, nous sommes remontés par la quatre-voies en direction du Tampon et là déjà au niveau du Quartier Casabona, il nous a fait remarquer à droite les couches géologiques de basalte qui appartiennent à une coulée de lave. La moitié de la ville de Saint Pierre se situe sur ce soubassement de roches volcaniques, issues des coulées descendues des Trous Blancs, voilà à peine 6000 ans. Il s’agit d’un terrain jeune ayant une pente à 15%. Même si le risque est faible, une éruption dans cette zone est toujours possible !
Nous sommes montés vers la Plaine des Cafres et avons pris un raccourci passant par une ravine. Là, Olivier nous a expliqué que ces ravines– là étaient peu creusées, et que lors de pluies importantes l’eau s’infiltrait dans le basalte. Mais sous ces coulées poreuses il existait un manteau imperméable. Et les ravines débordent : le risque hydrologique donne du fil à retordre aux communes du Tampon et de Saint Pierre ! Les communes sont donc amenées à faire des plans de prévention pour résoudre ce problème d’écoulement. On comprend mieux l’importance de grands fossés le long des routes…
En revanche les canyons du massif du Dimitile étant plus âgés, sont plus profonds et absorbent mieux ces pluies diluviennes.
Sur notre parcours, nous avons aussi vu plusieurs pitons dont le Piton de Montvert, le Piton Hyacinthe, le Piton de la Ravine Blanche. Notre guide en a profité pour expliquer qu’un piton était issu du volcanisme effusif : la coulée est fluide, a une faible teneur en gaz et les projections peuvent atteindre 200 voire 300 mètres. A l’origine le piton est un cratère dont les coulées se sont solidifiées en formant un triangle : leur pente est de 45%. Pour rassurer les habitants du Piton de Montvert présents, le jeune animateur a expliqué que la lave ne sortait pas deux fois au même piton.
Piton Hyacinthe
Edmond Grangaud, professeur retraité de SVT lui aussi, passionné de botanique, en a profité pour expliquer qu’autrefois, voilà 200 ans, toute cette région était couverte de forêts,(forêts de tamarins et forêts de bois variés) comme il en existe encore aujourd’hui à 1300 m au Piton Bébour, à 1700 m à Notre Dame de la Paix. Comme l’exploitation sur ces pitons était difficile en raison des pentes, certaines espèces endémiques ont pu être sauvées. La végétation est encore bien conservée au Piton Marabout.
Pitons de la Plaine des Cafres