Nous laissons derrière nous l'église de St Gabriel.
Le sentier pédestre se trouve 200 m plus bas à gauche, au lieu-dit Padejérome. Là, un panneau indique « Circuit des Bois de Chandelles ». Un petit sentier balisé d'un trait jaune, s’enfonce dans un sous-bois.
Nous arrivons bientôt près d'une source. Cette fontaine a un débit régulé par l’homme : il faut ôter le morceau de bois qui y est enfiché pour faire couler l’eau. Comme l'eau est précieuse, on l'économise.
Un lavoir surplombe cette fontaine. Ce matin nous avons la chance de voir des femmes laver leur linge. Le samedi, les enfants n’ont pas classe : certains aident leurs parents. Comme le balisage est inexistant, nous demandons notre chemin.
Pendant cette heure de randonnée nous ne croiserons personne sur le parcours, si ce n’est des vaches.
Les paysages sont superbes, parfois le sentier est envahi par le vétiver. A notre droite, une ravine que nous longerons pendant plus d’une demi-heure. Le fond est tapissé de pâturages. Des pailles en queue y planent.
De temps à autre, nous passons sous les vacoas. Dans les pâturages paissent des vaches attachés par des cordes à des piquets. Une génisse effarouchée par notre passage court autour de son pieu, tombe, fait une culbute et manque se rompre le cou. Apeurée, elle se redresse. Elle a sans doute été effrayée par le mouvement du chapeau qui se balançait dans la main de François.
Parfois, nous avons du mal à retrouver le balisage du sentier qui devient une ligne étroite dans l'herbe. Les traits jaunes, parfois ternis, nous remettent dans le droit chemin.
La promenade est agréable. Nous bénéficions de vues splendides sur le lagon et l’île de l’Ermitage.
Nous sommes surpris de trouver en altitude la patate à Durand, cette herbe rampante aux fleurs mauves, qu'on ne voit plus que sur certaines plages à la Réunion.
Dans la descente, nous rencontrons une charmante Rodriguaise qui nous fait prendre un raccourci pour rejoindre plus vite la route. Nous passons devant une case où sont attachés des cochons.
Après une bonne heure de marche, nous voilà sur la route qui longe le littoral.
Nous marchons une douzaine de minutes sur l’asphalte qui chauffe, en direction de Mourouk, gardant l’espoir qu’un véhicule remontant vers là s’arrêtera pour nous emmener. Pas de voiture... alors nous continuons de marcher. Un car arrive mais le chauffeur nous fait signe qu'il rejoint son dépôt.
Nous poursuivons sous un soleil de plomb. Près d’un "bus stop", une jeune Rodriguaise attend. Nous l’imitons et profitons dix minutes de ce coin d’ombre. Nous bavardons avec elle : native d’ici, mariée à St Gabriel, elle nous raconte qu’il est difficile de trouver du travail sur l’île. Ayant fini les études, elle a attendu 3 ans (2009 -2012) pour un poste d’animatrice culturelle, elle ajoute : « Tous les jeunes qui ont fait des études partent »
Non loin de nous pousse un de ces arbres dont les branches sont chargées de fruits orange que personne ne cueille. La jeune femme explique qu’il s’agit là de « boules de gomme » , des fruits non comestibles dont on se sert comme colle.
Après une dizaine de minutes, un car s'arrête, nous y montons pour rejoindre Mourouk. (à suivre)