Durée : 5h (1h30 de Roche Plate au sentier - 2h30 montée vers le plateau - 1 heure jusqu’au gîte.)
Après le petit déjeuner, nous préparons nos sacs, laçons nos chaussures et c’est vers 9 heures que nous nous mettons en route pour une journée sportive ! La journée s’annonce bien : pas un nuage à l’horizon.
Nous laissons le gîte derrière nous et descendons en direction de St Joseph. Nous traversons une forêt de filaos.
Le sentier s’élargit, mais c’est de la piste. Une piste qu’empruntent seulement des 4X4 ! Ce n’est qu’après une bonne demi-heure de marche que nous atteignons les éboulis qui rappellent l’effrondrement de Mahavel.
Dans l'éboulis du Mahavel qui a détruit le village en 1965
Nous descendons dans la dépression en marchant sur des galets, sous un soleil de plomb. Plus d’ombre ! la vallée est large mais seul un tracé est emprunté par les promeneurs et les engins motorisés. Parfois les 4X4 progressent moins vite que nous, la piste est inégale, certains endroits sont très escarpés et il faut qu’ils réduisent aussi leur vitesse pour ne pas projeter des pierres sur les randonneurs.
un 4X4 qui nous croise pour rejoindre Roche Plate
Encore une demi-heure de marche et nous voilà au pied du sentier qu’il va falloir emprunter pour « escalader » la falaise. Le sentier est d’ailleurs impossible à localiser pour quiconque n’a pas fait de reconnaissance. Ti Yab et Jean-Paul le connaissent. Avant d’entreprendre cette montée, nous nous reposons et mangeons un brin. Voilà que nos guides se mettent à entasser des cailloux ! Ca y est, ça se précise : ils sont en train de construire un signal, un cairn pour mieux pouvoir repérer cette jonction de sentiers. Et le jeu en amuse plus d’un, voilà que chacun y va de sa pierre !
construction d'un cairn
Nous sommes à l’altitude 464 avant d’entamer l’ascension sur le « Rein du Dimitile » et sur le plateau nous atteindrons les 1142 mètres. Mais il nous faudra encore franchir un dénivelé supplémentaire de 300 mètres pour arriver au gîte de Jean Jules à Grand Coude. Nous étions à cent lieues d’imaginer ce qui nous attendait…
D’abord, les premiers deux cents mètres ça grimpe sec, dans une sente étroite envahie par la végétation. Ti Yab doit ouvrir la voie avec son sabre à canne. Bientôt le chemin devient moins sauvage. Yvan nous conseille de goûter les fruits de la vigne marronne, de grosses framboises orange ! Confiants, nous suivons ses conseils et ne sommes pas déçus : ça a effectivement le goût de la framboise ! Il paraît qu’on peut aussi manger les baies des galaberts quand elles sont très mûres…
Cette montée est épuisante : parfois il faut se hisser à la force des poignets, parfois il faut chercher des prises, ça ressemble plus à de l’escalade qu’à de la randonnée ! Heureusement qu’il ne pleut pas…
la baie de la vigne marronne à la file indienne dans la montée
Et deux oiseaux la vierge sont là pour nous motiver, peu farouches ils sont parfois à cinquante centimètres de nous et prennent la pose. On a aussi le loisir d’observer l' orchidée angraecum qui s'agrippe comme nous aux troncs ( et dégage un parfum suave) , on est accomapgné par les papillons…
L'oiseau la vierge, un charmant compagnon de rando !
des baies bleues ( non encore identifiées) l'orchidée agraecum
A quelques reprises, on peut voir à travers les frondaisons la Rivière des Remparts et les îlets qui la bordent. Vertigineux !
Vue plongeante sur la Rivière des Remparts depuis le Rein du Dimitile.
Et voilà qu’il faut encore s’agripper à des échelles (pas très rassurantes, il faut l’avouer) . C'est pas le moment de prendre des photos ! Comme si on n’était pas assez gâtés, voilà qu’il se met à pleuvoir à verse, il s’agit d’enfiler nos ponchos. Encore 20 minutes de grimpette sous la pluie, nous progressons prudemment sur les dernières marches moussues et hautes et nous voilà arrivés. La tête du groupe a une bonne demi-heure d’avance sur les derniers… mais sous cette averse pas moyen de casser la croûte, peut-être peut-on s’abriter à l’église. Le sentier longe des champs où le foin a fini de sécher pour aujourd’hui. Nous sommes sur la route goudronnée, passons devant l’église parce qu’elle est occupée par des paroissiens, en ce dimanche de Pâques.
L'automne à la Réunion.... qui l'eût cru ?
Encore une bonne heure de marche dans un paysage rural pas très différent de ceux qu’on peut rencontrer en métropole. Des érables dont les feuilles rougissent déjà et la pluie font du décor un paysage automnal de rentrée des classes. Des vaches, des Prim’Holstein, nous regardent passer… Les hirondelles sont alignées sur les fils comme des notes de musique surleur portée ! Etrange, c'est vraiment l'automne !
Et ça n’en finit pas de grimper, la lassitude s’installe. Parfois on s'arrête pour souffler et regarder le village de Grand Coude qui est à nos pieds.
Il est 15h30 quand nous arrivons au gîte « le Malmany » situé à 1446 m d’altitude.
Mon avis : une randonnée comme il en existe beaucoup à la Réunion, mais celle-ci est particulièrement technique, je ne la conseillerais pas à des enfants, ni à des gens souffrant des articulations... Une bonne forme s'impose ! D'ailleurs ce n'est pas un tracé balisé... il faut savoir lire les cartes !