Tiens, il pleut au Paradis ! 1ère partie
Ce dimanche 31 octobre, nous sommes 28 marcheurs des Jolis Pas, à fouler un sentier de l’Est sur 17 km. Nous quittons le Tampon où le soleil est déjà levé. Le ciel est bien dégagé. On distingue nettement le Piton des Neiges. Mais des nuages menacent de crever sur Saint Benoît.
Le temps se couvre
A Bras Panon, plus précisément à la Caroline près de Bras Pétard, au départ d’un chemin d’exploitation de « La Caroline » nous quittons le bus pour partager le petit déjeuner .
Nous voilà partis à 8h10 vers les hauteurs. Nous sommes d’abord dans une vaste plaine, sur une voie bétonnée qui traverse les champs de canne à sucre, et débouchons sur un étroit sentier qui s’enfonce dans la végétation. Dans la montée, à notre droite des roses de porcelaine. Près d’un sanctuaire tamoul, des bananiers, dont un régime jaune n’a pas encore été cueilli, ce qui étonne bigrement nos randonneurs locaux.
Les premières fougères que nous longeons ressemblent à de petits "sapins de Noël". On appelle cette fougère "fougère mariée" ou "gâte-ménage" C'est une lycopodellia cernua.
Nous sommes sur un sentier plus large bordé de fougères à larges feuilles. Et voilà que la pluie se met à tomber, nous protégeons nos sacs à dos, enfilons Kway et ponchos. Impression désagréable, ça colle sur la peau.Ti Yab a opté pour une canne qu’il a transformée en parapluie… La grimpette est dure et le terrain commence à devenir glissant.
On ne pense pas à s’arrêter pour admirer la végétation. Pourtant, c’est joli. Pas le temps d'identifier les baies roses qui jaillissent d'un tronc, ni les clochettes blanches à nos pieds.
Nous entrons bientôt dans une zone magique où des pandanus émergent de la brume, au milieu de la bruine...
Et nos randonneurs ne s'en laissent pas conter, ils avancent entre les merveilleux bouquets d'ambavilles aux petites fleurs blanches.
Il pleut, il pleut...
les ambavilles
Remarquent-ils seulement LE BOIS DE RAISIN aux fines grappes ?
Cette plante de la famille des rubiacées est endémique de la Réunion, son nom latin est "bertiera rufa". Les fruits sont des baies globuleuses bleu pourpre à nombreuses petites graines très souvent en partie mangées par les oiseaux. L'infrutescence prend alors l'allure d'une grappe de raisin.
Nos marcheurs sont bien plus occupés à éviter les passages glissants et les flaques d'eau. Aujourd'hui "les Jolis Pas" ont bien marqué le sentier de leurs empreintes...
"Les Jolis Pas"
Parfois on traverse des ruisselets sur des roches glissantes, on trempe ses godasses dans les flaques d’eau. Sylviane a l’impression d’avoir des tonnes de boue sous les semelles. Après 2 heures 30 de montée les premiers de la troupe marquent un arrêt pour attendre ceux qui ferment la marche. Soulagement ! 600 m de dénivelé, sous une pluie battante, faut aimer marcher ! Mais on sait bien que dans l’Est, c’est prévisible, d’où l’intérêt de bien s’équiper, de prévoir 3 t-shirts de rechange. Nous atteignons une zone découverte aménagée par une association.
Sur un panneau on lit : « Introduite à la Réunion en 1729 par le Chevalier Du Guay , sur ordre de la Compagnie des Indes, on a ici cultivé le thé au siècle dernier jusqu’en 1920. Le dernier propriétaire de cette plantation était M. Dureau de Volcomte. L’exploitation non rentable fut alors abandonnée… En 2005, l’AAPPMARE, en collaboration avec le département a décidé de redonner vie à ce jardin de Thé en effectuant la replantation de jeunes plants, la taille et l’entretien du jardin de thé afin de promouvoir le patrimoine culturel et le savoir-faire réunionnais » (texte recopié sans les fautes d’accent )
Notre président s'essaye à jouer les cueilleuses de thé pendant que Jean- Jacques et moi découvrons que les théiers portent de petits fruits ressemblant à des pommes. Nous poursuivons notre chemin sur le sentier de l'Eden, toujours sous la pluie, et nous nous arrêtons successivement à deux kiosques: le premier ne peut suffire à nous abriter tous, mais nous en profitons pour manger un peu et nous changer. Le deuxième emplacement est plus vaste. l'endroit planté de camélias doit être superbe par temps dégagé, mais aujourd'hui, nous ne pouvons apprécier la beauté de l'endroit, ni le point de vue sur le littoral Est.
Les seules photos intéressantes à faire, sont celles de nos randonneuses trempées, en train de casser la graine, assises sur un barbecue...
A SUIVRE...