Grâce à Michael Rard, président de l’Observatoire Marin (OMAR) et intervenant à l’IUT génie biologique de Saint Pierre, nous avons pu nous familiariser vendredi avec les plans de lutte anti-pollution maritime.
Nous avions rendez-vous au Port avec M. Abelard. Au cours d’un diaporama très détaillé de trois heures, nous avons découvert toutes les facettes du plan de lutte mis en route en cas de pollution aux hydrocarbures. Puis nous avons visité le hangar de stockage du matériel utilisé en cas de menace.
Tous les aspects de ce plan de lutte ont été passés en revue : le confinement, la récupération, la décantation, le nettoyage final, le transfert et la destruction des produits. Cet article sera consacré à un seul aspect : le confinement.
Comment confine-t-on une nappe d’hydrocarbures ?
Confiner, c’est éviter le déplacement d’une nappe vers une zone plus sensible ou plus difficile d’accès. Dans le cadre du confinement des hydrocarbures, nous avons appris qu’il existait une panoplie de barrages très divers utilisés selon la spécificité des nappes rencontrées : il existe des barrages de flottants manufacturés, des barrages échouables, des barrages anti-feu, des barrages absorbants et des barrages de fortune.
Les barrages.
Par exemple pour les zones côtières exposées, on utilise un barrage lourd, un rideau gonflable. Pour les zones côtières abritées et les ports on fera usage d’un barrage moyen ou d’un rideau, pour un chantier côtier et une zone abritée on utilise le barrage léger, la barrière ou le rideau.
Le centre Polmar de la Réunion dispose de 300 m de barrage lourd Sillinger TRS de type rideau : il comprend un flotteur gonflable et une jupe terminée par une chaîne de lest qui reprend les efforts de tension. Ce barrage qui pèse 14kg par mètre se trouve sur un enrouleur hissé sur une remorque.
Le centre dispose également de 300 m de barrage lourd Aerazur bap 333 de type barrière. Il comprend un flotteur composé d’une plaque de mousse de polyéthylène et une jupe terminée par une chaîne de lest. Dans un conteneur on peut stocker 150 m de ce type de barrages qui mesure 1 ,40m et pèse 13 kg par mètre.
En ce qui concerne le barrage moyen, le centre possède 750 m de rideau d’1,02 m de hauteur pesant 6,7 kg au mètre : c’est l’Areazur Bapg 850.
Et on trouve là aussi 75 m de barrage Baraccuda 420.
Pour les barrages dits légers, pour n’en citer que quelques-uns, on dispose ici de barrages Baraccuda 150 (750 m)
Ces barrages sont utilisés pour isoler les nappes, les déplacer et éviter leur avancée.
L'amarrage des barrages
Pour les fixer, on emploie d’énormes blocs de béton. Ces blocs de 2 et 5 tonnes sont appelés ici « les corps morts ».
les corps morts les coffres
Ces corps morts sont reliés à des "coffres" par des chaînes. Et ces mêmes coffres sont reliés au barrage par un système d’amarrage. Nous avons pu voir deux types de coffres :
coffres et bouées
Et des bouées reliées à ces blocs permettent de les repérer. Très important est aussi le système de remorquage de ces barrages flottants.
Nous avons aussi évoqué d’autres systèmes d’amarrage, comme l’amarrage à quai, l’amarrage de fortune avec des pierres et des piquets…
Pour transporter ce matériel, le centre dispose aussi d’enrouleurs, de remorques… et de matériel électrique pour permettre la manutention, le levage de ces énormes équipements.
Il existe aussi bien d’autres systèmes de barrages, dits de fortune … (à suivre)