Sur le pas de sa case, dans le ti village de l'Entre-Deux, un gramoun est assis et tient devant lui un gros légume qu’il découpe avec un grand couteau. Comme Francine et moi, sommes intriguées par son activité, il nous invite à franchir le barreau (portail) et à le rejoindre. Il nous explique qu’il est en train de râper le ti jaque. Comme Francine pense que la texture est dure, il nous propose de toucher les morceaux tombés sur le sol.
Quand je lui demande son nom, il s'amuse à nous le faire deviner : "lé un zaffaire que na su le baro" Une chose qui se trouve sur le portail, pardi.... une clé ? Eh oui, nous sommes en train de casser un blag avec M. Clé Robert.
Nous apprenons en continuant à bavarder avec lui, qu’il a 71 ans, et qu’il était autrefois facteur à l’Entre-Deux : il montait au Dimitile chaque lundi et chaque jeudi, il descendait vers le Tampon par le Bras de la Plaine. Le jeudi, il parcourait 36 km, à pied… Sa tâche consistait à aller distribuer les pensions. Mais il auarita ussi été cusinier dans un gîte du Dimitile.
Notre conversation roule ensuite sur la cuisine, et là il nous confie sa manière de préparer le ti jacque : il fait cuire son ti jacque avec de l’ail, du gingembre , du caloupilé. Et il aime bien le manger avec du poulet.