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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 16:32

Cette semaine, avec l’UPTS, nous avons visité une exposition inédite au MADOI ( Musée des Arts Décoratifs de l’Océan Indien) à Saint Louis. La signalétique pour y accéder laisse toujours à désirer : pas de panneau pour le Madoi sur la quatre voies, ni à l’entrée de Saint Louis, avis aux développeurs qui s'occupent du tourisme à la Réunion  et aux autorités locales !  Cette fois-ci encore des visiteurs ont été ennuyés par cette absence d’indication.

Deux groupes d’une vingtaine de personnes ont néanmoins pu se familiariser ce jour-là avec « des meubles créoles anciens. »

Pas de « lit court pas », ni de tapis mendiant, dans cette exposition qui présente avant tout des madoi (3)pièces de collection : on y voit des meubles rares importés de Pondichéry, des toiles indiennes…- je dirais le mobilier des classes aisées-,  tout un arsenal  que M. Tchakaloff concepteur du musée est allé chercher, acheter ou emprunter… Le seul mobilier réalisé sur l’île et exposé ici consiste en deux armoires en bois local de facture sobre. Il nous a été donné à comprendre qu’autrefois à la Réunion on avait peu de meubles et le savoir-faire faisait défaut, pas de compagnons du devoir, pas d’ébénistes chevronnés sur l’île ! Absence peut-être aussi d’outils. Pour la réalisation de tissus, on savait bien tisser le coton qu’on y cultivait, mais la toile était grossière, les tissus les plus fins venaient d’Inde. Pour les techniques de teinturerie, là aussi on manquait de ressources sur l’île. Et les plus belles étoffes teintes venaient d’Inde elles aussi .
madoi (2)M. Tchakaloff, en personne, nous a guidés dans cet espace très sécurisé en répondant à toutes nos interrogations. J’ai ainsi appris que le cannage de certaines pièces étaient en rotang, une fibre de palmier ( d’ailleurs des fiches explicatives très détaillées sont à la disposition des visiteurs pour comprendre la facture des brins)  et ce rotang, on le vernissait. De nombreuses pièces étaient en bois et en cannage. Plusieurs fauteuils attirent l’attention, certains ont un dossier triangulaire, d’autres un dossier arrondi. Certains de ces sièges ont des assises rondes surprenantes, on les appelle les  fauteuils « Bürgermeister ». Dans une vitrine immense en acajou étaient exposées de magnifiques porcelaines de Chine aux motifs bleu et blanc. Plusieurs meubles de travail (écritoire, secrétaire…)  font partie de cette collection.

  Parfois la facture des pieds étonne : certains pieds de meubles se terminent par des mains ( symbole indien ?). Nous avons été séduits par une table en marqueterie composée de bois divers (ébène, citronnier…) une table dite « de voyage » (parce qu’on peut la démonter). Une chaise longue en bambou et en cannage transformable grâce à un plateau sur roulettes qui coulisse sous le siège nous a impressionnés. Je regrette surtout de ne pouvoir illustrer mes propos avec des photos parlantes. Mais la maison interdit la photo ! Allez savoir pourquoi … comme si on allait faire des copies des meubles. Je me suis donc contentée de photographier le groupe et son guide.

Nous sommes restés deux heures dans ce musée, à écouter un personnage intarissable, passionné par l’histoire et les caractéristiques des objets qu’il a glanés dans le monde.

 madoi (4) madoi (5)

 

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