Dans la Ravine Saint Gilles...
nous avons quitté le bassin des Aigrettes pour revenir à l’embranchement. Là, nous avons suivi des promeneurs qui semblaient connaître le sentier menant à un autre bassin. Comme l’ONF n’entretient plus ce sentier nous avons eu quelque difficulté à nous orienter, mais la vue d’ une croix rouge sur une pierre et de gros clous fixés dans le sol au niveau de marches disparues nous ont incités à descendre à cet endroit. Faire ce chemin avec des sandalettes relèverait de l‘inconscience. Grâce à nos godasses de randonnée, nous avons pu traverser les passages boueux, des ruisseaux, enjamber les rochers massifs et inégaux qui jalonnaient le parcours. A notre gauche, nous avons même aperçu une habitation et entendu chanter un coq. Quelle idée d’aller se perdre dans ce trou où la lumière du soleil ne réussit pas à percer les frondaisons !
les escaliers descendant vers l' usine électrique
Bientôt, nous avons eu la surprise de découvrir une quarantaine de marches bétonnées, mais inégales et usées qui débouchaient sur les ruines d’une maison haute et carrée dans laquelle traînaient du matériel rouillé : un axe, des engrenages... Curieuse d’en savoir plus, de retour au bercail, j’ai fouillé dans les ouvrages historiques, notamment dans le 2e tome de l’Histoire de la Réunion de D. Vaxelaire, et j’en ai déduit qu’il s’agissait là d’une ancienne usine électrique qui était alimentée par les cours d’eau et les retenues (les bassins). D’ailleurs d’autres traces de conduites forcées sont visibles dans cette ravine.
ancienne usine datant de 1935 conduite rouillée dans la falaise
Cette usine aurait été construite en 1935. Ce genre d’usine était minuscule et alimentait une dizaine de maisons et permettait de faire fonctionner les premiers appareils électriques dont la radio. J’ignore à Saint Gilles on avait la chance de posséder une radio. Il serait intéressait de savoir aussi si cette usine était doublée comme certaines de ces congénères par des moteurs à gaz pauvre.
Nous voilà sur la berge de ce bassin, on croit rêver : la Nature à l’état pur, et pas la foule du bassin des Aigrettes, faut dire que l’accès est plus compliqué. L’endroit est merveilleux, on ne se lasse de le contempler et de le photographier.
Une cascade tombe dans une cuvette bordée de papyrus, de bambous gigantesques. Au fond des pigeons survolent les grottes où ils nichent. Des belliers (tisserins) cherchent des feuilles dans les papyrus pour construire leurs nids, des pailles en queue viennent pêcher et remontent vers les falaises. Un havre de paix, comme on n’en rencontre plus souvent
les bambous...
Paradisiaque...
Nous remontons le sentier, qui progressivement n’est plus ombragé, repassons sur des murets et des endroits humides et admirons le vol de deux pailles en queue.
Une bonne dodo au bar pour nous désaltérer : nous avons bien transpiré, il faisait déjà 30° à midi, et la pente était escarpée ! Faut bien se justifier...
Dommage que cette promenade qui figure dans tous les guides soit interdite mais on comprend qu'on veuille protéger les promeneurs (éboulements possibles, sentiers parfois dangereux, roche friable autour des bassins)