A l’occasion de la disparition d’un proche, la plupart des Réunionnais poursuivent la tradition. Le corps est exposé à la maison, dans un cercueil. Souvent, une ouverture vitrée dans ce cercueil permet de revoir le défunt. Pendant la nuit, et le matin qui précèdent l’enterrement, les proches, les amis, les voisins passent le barreau (portail) paré d’une tenture mortuaire (un drap en velours pourpre ou mauve) et entrent dans la maison. Dans la salle où repose la dépouille, on a installé des chaises le long des murs et les visiteurs s’y installent pour tenir compagnie à la famille et la soutenir dans ce moment difficile. Certains viennent les bras chargés de fleurs, d’autres avec des mots de consolation, ou des gestes de tendresse.
Puis le cercueil prend la direction du cimetière. C’est à pied, en cortège, que tous les proches se déplacent vers le lieu de l’inhumation, parfois on met plus d’une demi-heure à couvrir ce trajet, par la route... Si beaucoup de Réunionnais emportent le corps à l’église, pour la messe de requiem, il en est aussi qui se passent de l’intervention du prêtre. Ainsi, chez Marie-Rose dont le fils Mickael vient de décéder, on a décidé que les membres de la famille liraient des prières à la maison avant d’emmener le corps à sa dernière demeure. Aujourd’hui à 16h30, le cortège partira donc de la maison des Perrine pour atteindre le cimetière de Grands Bois vers 17 heures.
Une particularité de la Réunion : la radio « RFO », diffuse chaque jour, et ce toutes les deux heures, les annonces mortuaires, les heures de départ des cortèges et les lieux de l’inhumation en présentant les condoléances aux familles. Impensable en métropole !
A noter que la veillée mortuaire a tendance à disparaître en ville, en raison de l'exiguité des appartements, on préfèrera la morgue. Et les cortèges funèbres s'y raréfient à cause des problèmes de circulation...