La commune de Saint Philippe est née en 1830. Et 67 années plus tard, le 14 janvier 1897, à 2 heures 30 du matin, très précisément, un navire était en détresse sur ses côtes. Il s’agit du vapeur Warren Hastings dont 1260 passagers sur 1262 furent sauvés, comme le rappelle la plaque commémorative de la petite marine. (Ce naufrage vous sera narré dans un prochain article.)
Avant-hier, quand j’ai découvert cette marine, la mer était houleuse. Le vent faisait pencher les filoas et les vacoas, et je n’ai pas osé m’aventurer sur la petite jetée, dissuadée par le déchaînement des vagues contre les roches noires et un décret communal d’octobre 2002 figurant sur un panneau mettant en garde contre le caractère imprévisible de la houle et qui conseille de ne « pas s’approcher du bord de mer ».
Dans cette marine, une bâtisse – qui a l’air récente- carrée, proprette, est cernée sur deux murs de barques de pêcheurs. Sur le mur de façade, a été joliment peint en noir et blanc, le vapeur qui avait fait naufrage voilà plus d’un siècle. Un vieux Réunionnais élégant (chapeau, pantalon,chemise) se promenait là, deux jeunes à vélo arrivaient, certainement pour voir l’état de la mer avant de jeter l’hameçon.
La Maison des Pêcheurs
La route conduisant à cette marine est en sens unique, à cause de l’étroitesse de la voie. Nous avons continué une centaine de mètres entre les vacoas, en longeant l’océan.
Là, je savais que le sol était jonché de feuilles sèches de vacoa, mais l’ONF était passé par là et avait nettoyé – les feuilles sèches avaient été jetées dans des excavations de roches. J’en ai ramassé quelques-unes, les moins atteintes (non moisies) pour pouvoir les tresser chez moi. Puis nous sommes remontés sous le soleil et le vent vers le village.
De là, nous avons rejoint les hauteurs du Tampon, où la pluie avait sévi toute l’après-midi !