Marie Claire nous a conseillé de faire une promenade intéressante vers une crique paradisiaque, située au Nord de Lokaro en passant par le village de Vaturuk. Voilà le récit de ce début de promenade.
De Lokaro à Vatoroka (Vaturuk)
Le village voisin de Lokaro se situe à une vingtaine de minutes de marche. Accompagnés de Rumbak, nous sommes partis vers 9h30 alors que le soleil était déjà haut dans le ciel mais habitués aux fortes chaleurs nous avions prévu chapeaux, bouteilles d’eau, crème solaire, anti-moustique…
C’est une petite expédition par le sentier étroit qui mène à Vatoroka, dans une succession de paysages variés. Parfois, il faut marcher dans des endroits humides.
Et voilà, mon bermuda est maculé de projections de boue. Pas agréable du tout ! Mais quelques mètres plus loin, on franchit une autre zone humide, où l’eau est plus profonde et j’en profite pour bien frotter le tissu, qui sèchera en un clin d’œil.
Les ravenales sont là pour nous rappeler que l'eau est proche. Parfois nous marchons sur de la roche, parfois dans du sable.
A notre gauche, le lac que nous longerons jusqu’à Vaturuk.
De temps à autre nous apercevons des rizières.
Après un quart d’heure de marche, nos apercevons les cases du village en contrebas.
Le sentier est sablonneux. Parfois, près des maisons, on remarque des filets de pêcheurs. Que d’enfants ! En 2009, une vingtaine d’enfants ont vu le jour dans ce village.
Ce qui surprend est que c’est un jour de classe et que tous n’ont pas la chance d’assister aux cours, à moins que l’instituteur ne soit malade. Il paraît que beaucoup d’enfants de Vaturuk vont à l’ école de Lokaro, question de choix ! ils empruntent donc chaque matin et chaque soir le sentier par lequel nous sommes venus.
A Vaturuk, la population est bien plus importante qu’à Lokaro - environ 300 habitants (à vérifier) - , et davantage de gens cultivent la terre, élèvent des poules, des zébus… Le zébu était un hôte indésirable à Lokaro, parce qu’il mangeait les arbres fruitiers fraîchement plantés, il attirait les mouches… Peut-être que dans le village voisin, il a davantage d’espace !
Si certains Vatorokais partent pêcher le poisson, d’autres élèvent des crevettes. De nombreux endroits d’élevage sont visibles au bord du lac. Je regrette de ne pas m’être approchée davantage pour apprendre comment on procède…
Sur la colline, une dame nous fait de grands signes depuis sa hutte, c’est une des « casseuses de pierres » qui a travaillé avec l’équipe à la construction de la Case – Santé. Rumbak s’éloigne quelques instants pour aller saluer des connaissances.
Le village est assez étendu. Ce qui frappe, c'est l'extrême dénuement des gens, on a l'impression que chaque jour est un combat pour trouver sa subsistance ; à plusieurs reprises, ils sont venus prêter main-forte à l'association AAHL ( transport de matériaux, taille des pierres...) pour gagner des ariarys. Chaque jour, la petite pêcheuse de crevette faisait la navette entre les deux villages, parfois elle avait un énorme poisson à proposer, et tout ça elle le portait ...
Question hygiène et santé, on ne peut que se révolter de voir dans quel état déplorable on peut laisser autant d'habitants...
Nous quittons le village pour nous rendre à la crique. A notre gauche, un bâtiment en dur qui jure avec les constructions en falaf des habitants. Il n’a rien de pittoresque, mais semble solide : c’est l’école !
Nous poursuivons notre chemin et grimpons sur la colline (à suivre)