Ce n’est pas la première fois que nous visitons à Saint Leu ce prodigieux site dédié aux Tortues. Cette fois-ci, notre plaisir était décuplé parce que nous avons eu la chance de participer à une visite guidée de Kélonia sous la conduite d’Alain, un animateur passionné par le sujet.
Intarissable, il nous a parlé des sept espèces de tortues marines qui peuplent l’Océan Indien. Dans le premier bassin, il nous a fait observer quatre espèces de tortues marines.
Nous avons eu le loisir de regarder plonger, émerger, nager la tortue « imbriquée » aux écailles superposées comme des tuiles, la tortue verte ( la seule qui soit herbivore), la tortue caouanne et la tortue olivâtre.
Nous avons appris qu’ici on soignait, on nourrissait et même on « brossait » les tortues.
la tortue "imbriquée"
Une fois "retapées", les tortues sont redonnées à l’océan, et chacune est parrainée par un enfant des écoles avec qui travaille le centre. L’aspect pédagogique est fondamental à Kélonia, là on sensibilise dès leur plus jeune âge les enfants au respect du milieu marin : tous savent après un passage à Kélonia que les sachets plastiques qui flottent sur l’eau peuvent asphyxier les tortues, ils participent aussi à la replantation des grèves, où les tortues pourraient revenir pondre et se nourrir.
Nous avons évoqué avec Alain le balisage des tortues et étions loin d’imaginer qu’une seule balise valait 10000 euros. Puis il faut payer un abonnement pour la maintenance et le suivi. Récemment seules 3 tortues ont été équipées de balises.
La sympathique tortue qui se laissait caresser par les enfants et qu’on nourrissait de feuilles n’occupe plus le deuxième bassin. Blanche, âgée de 23 ans est morte en janvier des suites d’une insuffisance rénale.
Les tortues selon l’espèce pondent de 80 à 120 œufs et seul 1/100e des petites tortues peut survivre (soit 1 tortue par ponte !) Dès leur naissance, elles sont menacées par les oiseaux, les crabes, et ... l’homme.
Il paraît qu’il ne faut pas aider les bébés à rejoindre la mer (en les portant), elles doivent trouver le chemin toutes seules. Mais on peut éloigner les prédateurs comme les crabes et les oiseaux, avec force gestes.
Dans la salle consacrée aux caractéristiques des tortues, nous avons vu une tortue empaillée : la caouanne. A sa mort, elle avait été confiée aux soins d’un taxidermiste de saint Denis.
la tortue caouanne
Nous sommes toujours impressionnés par la maquette de la "tortue – luth".
la tortue luth
De la plateforme qui domine le musée, nous avons pu observer le manège d’employés qui nettoyaient un bassin, d’autres qui effectuaient la pesée hebdomadaire des tortues.