Halte à CHAMPULAKAM
Notre house-boat fait une halte en milieu d’après-midi, nous quittons l’embarcation et sommes immédiatement plongés dans une atmosphère que nous n’apprécions pas vraiment : un piège à touristes.
A peine débarqués, on sent qu’on guette ici le chaland, forcément … tous les kettuvalloms doivent faire étape dans ces lieux. Toutes sortes de commerçants occupent l’endroit, du pâtissier au vendeur d’objets en plastique. Une fillette nous suit pour demander une pièce. Nous avons le sentiment que c’était là un passage obligé pour nous délester de nos roupies.
Finalement, je ne me laisse pas tenter mais je repère une petite boutique de 2 mètres carrés où j’achète du coton uni pour un prix modique.
Plus loin, nous regardons un artisan qui utilise des fils de cuivre pour le bobinage des moteurs.
C’est l’heure de la sortie des classes, des jeunes filles souriantes nous saluent.
Deux d’entre elles entrent dans une boutique, et nous comprenons qu’elles viennent acheter des « médicaments », en fait ici ce sont des herboristes qui soignent tous les maux, il suffit de voir la variété des conditionnements de ces plantes et de fioles pour constater que les affaires marchent.
Dans une autre échoppe, on vend du poisson, l’eau du canal semble entrer dans la boutique.
Ce qui étonne toujours, c'est la juxtaposition de deux mondes : le monde des traditions et celui des nouvelles technologies. Je me demande quel est le pourcentage d’habitants de Champulakam qui peuvent s’acheter un ordinateur…
On nous dit qu’il y a, non loin d’ici, une belle église, mais nous mettons un temps fou à trouver le chemin qui y mène. Certains de notre groupe repartiront de cette petite ville sans avoir vu cette merveilleuse construction.
Quand nous l’apercevons, après avoir pris la direction opposée (en partant à gauche, dos au fleuve), nous sommes conquis. Un homme nous vend une brochure sur cette cathédrale pour quelques roupies. Des locaux sont en train de ranger les échafaudages d’une fête récente.
Des voix nous parviennent de l’édifice, un office a lieu. Nous nous approchons discrètement. Pas de bancs d’église, mais des tapis. Les fidèles sont pour la plupart debout. Les femmes à droite, les hommes à gauche. Toutes les femmes portent le sari et un foulard ; la religieuse qu’on distingue au milieu de cette foule ne dépare pas, elle aussi est pieds nus. Les enfants sont debout devant, tout près des officiants.
Nous ne comprenons rien à la cérémonie, mais sommes agréablement surpris par la décoration intérieure de cette église. Le fond du chœur fait penser aux églises orthodoxes, mais en y regardant de plus près, on remarque qu’il il s’agit là, non pas d'icônes, mais de six niches occupées par le Christ, la Vierge et des saints, tous auréolés. L‘autel est couvert d’une nappe blanche. De part et d’autre, deux tableaux. Sur le premier se découpe un Christ en croix, sur le deuxième on peut distinguer la Sainte Famille. Nous sommes dans une église chrétienne - syriaque.
(à suivre)