Avant de quitter Champulakam, nous dirigeons nos pas vers le cimetière attenant à l’église. Là a été construite une grande chapelle. Pas de pierre tombale, seuls des tertres rectangulaires de terre couverts de fleurs. « Simplicité et nature », aucun étalage de richesse. Quelques croix et des inscriptions en malayam.
Nous remontons sur notre embarcation et nous revoilà prêts à naviguer . Nous longeons bientôt le St Joseph’s mission hospital, croisons des pêcheurs qui retirent leurs filets, des hommes revenant des rizières, des femmes portant sur leur tête le linge sec ou lavant une marmite en fer blanc...
Soudain, devant nous des barques sur lesquelles des hommes munis de perches essayent de diriger un « troupeau de canards », vers la rive.
Impressionnant ! la scène est peu commune. Pour nous Européens qui connaissons le retour des vaches ou des moutons à l'étable, ce type de rassemblement crépusculaire est inédit !
Des cancanements, clapotis, cris des bergers, une ambiance fébrile. Mais bientôt les palmipèdes sont dans leur enclos.
Progressivement une douce torpeur s'installe, notre kettuvallom avance imperturbable sur la grande étendue vers le soleil couchant. Nous écarquillons nos yeux pour contempler le spectacle.
Les derniers rayons du soleil jouent sur l'eau et teintent le ciel de rose : la couleur rappelle les vieilles cartes postales colorisées des années 50.