Avec l’UPTS ( Université Pour Tous du Sud), j'ai eu la chance de partir ce matin à St Leu à Kélonia pour une sortie originale : la « découverte des lieux de ponte des tortues marines. »
Stéphane Ciccione, directeur de cet établissement, a axé la visite sur la « restauration des plages de ponte ». Notre guide, un personnage passionné de botanique, nous a emmenés sur une plage réhabilitée pour accueillir les tortues marines.
Autrefois appréciées pour leur chair, elles sont aujourd’hui protégées par la Convention de Washington. A Kélonia, on soigne celles qui blessées sont rapportées par les pêcheurs et on les remet dans leur milieu naturel sitôt guéries.Certaines profitent de leur séjour pour se reproduire ici.
S.Ciccione sous un veloutier faisant observer les graines de l'arbre
Elles étaient vouées à la disparition, mais en 2004, elles sont revenues sur les côtes réunionnaises, attirées par « la plume olfactive ». Jolie expression pour désigner des odeurs générées par des plantations et transportées par les courants marins. D’où l’intérêt de mieux connaître toutes ces plantes qui favorisent le retour des tortues.
Sur la plage, nous nous sommes familiarisés avec plusieurs espèces
dont deux arbustes : le veloutier, le manioc bord de mer
et deux lianes : la patate à Durand et la patate-cochon.
Le spécialiste a fait remarquer que le veloutier mâle et le veloutier femelle n'avaient pas les mêmes fleurs, ni les mêmes graines...
le veloutier
Des graines qu'on peut planter jusqu'à 150 m d'altitude. Le veloutier peut atteindre la taille de 4 mètres.
Je sais désormais discerner ces lianes dont la discrimination devient évidente avec les explications de l’expert : la feuille de la première n’a qu’un lobe, celui de la seconde en possède trois
La première donne des graines ayant une forme de fleur (comme de petites roses de bois), l'autre fait des fruits ressemblant à des cosses de petits pois, grains qu’on devait donner autrefois aux cochons.
Ensuite, nous avons rejoint une seconde zone de plantations. Sous nous pieds, M. Ciccione a fait remarquer la présence d’une pelouse de cynodon dactylon, herbe qui se mélange avec les lianes. Ces espèces piègent les sédiments et créent la dépression d’arrière-plage.
cynodon dactylon (herbe) et patate à Durand (liane)
(à suivre)