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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 11:45

Deux heures trente de piste et quelques minutes épiques de pirogue...

Comme la voiture d’Yves, n’est plus en état de marche pour des raisons qui seraient trop longues à expliquer ici -  nous faisons appel à ses proches pour être véhiculés, transfert payant évidemment ( mais la réduction est intéressante)

Ainsi,  Jacques, le frère d’Yves,  nous emmène à Lokaro avec un 4X4, prêté par Mireille. Les vivres et les valises sont chargés dans le coffre, et nous nous serrons à 4 sur la banquette – arrière (pas de ceinture). Nous faisons le plein à la station où Yves achète aussi des plants.

Au loin, se découpe déjà le Pic Saint Louis, qui domine Fort Dauphin. Quelques kilomètres sur un revêtement louable, nous passons devant une cité nouvelle – anachronique-  où vivent des employés de l’entreprise canadienne  (bâtiments en dur, couverts de toits verts) puis la RN (que d’anciennes bornes jalonnent) devient une piste. Puis voilà les villages...

vers Lokaro (2) vers Lokaro (3)

On croise une foule de gens qui viennent ou repartent de la ville à pied, chargés de lourds paniers se balançant aux deux extrémités d’un bâton, posé sur les épaules, ou bien simplement posés sur la tête. Femmes et enfants, ainsi chargés avancent pieds nus dans le sable, les flaques d’eau…

vers Lokaro (4)

 Des camions où s’accrochent d’innombrables mains bringuebalent sur ce chemin défoncé.

A notre gauche, à flanc de montagne une carrière, où paraît-il les autochtones travaillent très dur dans des conditions indescriptibles. Ils vivent dans des huttes dans un village qui jouxte la RN. Plus loin, un village où on travaille le sisal. Plus loin encore la réserve de Nahampoana que nous irons visiter à la fin de notre séjour.

Bientôt on aperçoit des rizières. Malgré la pénibilité du travail, les gens nous sourient.vers Lokaro (5)

 Plus tard, la route est moins inégale et plus droite, la perspective vaut la photo. Sur les bas-côtés et dans les creux de la route, de l'eau...

  vers Lokaro (6) vers Lokaro (7)

vers Lokaro (8) vers Lokaro (9)

route inondée                                                    népenthès (plantes carnivores)

 

A l’entrée de Mandromandromatra, (prononcez Manjungdjung) des plantations d’ananas et quelques ruches. Au village, nous achetons un  sac de charbon de bois et une main de bananes.

 vers Lokaro (11) vers Lokaro (10)

Puis dans les bois, des rochers plats se dressent comme des menhirs, ce sont les stèles des ancêtres, certaines sont surmontées de crânes de zébus. Cette zone est « fadi » c'est-à-dire « tabou » gare à quiconque ose s’y aventurer, cela déclenche la colère des populations qui habitent là.

vers Lokaro (12)

 Le chemin traverse de zones humides, on voit bien le tracé des rivières grâce à la présence des ravenales  ( un peu comme les saules dans nos régions tempérées).

vers Lokaro (14)

Le chemin est étroit, inégal, il grimpe, redescend, se perd au fond d’une énorme cuvette d’eau… Bientôt à notre droite des « népenthès », plantes carnivores. Nous atteignons le village d’Evatra (prononcez « Evatcha ») village de pêcheurs. A pied, on met environ trois heures pour aller d’Evatra à Lokaro.  

vers Lokaro (15)

 Parfois, on s'extasie devant la variété des pigments (ocre-jaune-rouge...) de la terre qui affleure sur le bas-côté.

La piste parfois se divise, mais les chemins se rejoignent, il s’agit d’opter pour l’itinéraire le moins pénible pour ne pas patiner dans le sable ou risquer de verser. Notre 4X4 avance maintenant dans un sous-bois sur un chemin qui longe l’océan.

Il est obligé de s’aventurer sur la plage et tout à coup, la forêt est finie et devant nous une étendue bleue nous empêche de progresse : c’est le lac qu’il faut traverser pour atteindre la presqu’île où se trouve Lokaro,(prononcez « loukar ») notre destination. Nous apercevons devant nous les petites huttes de ce coquet village de pêcheurs.

vers Lokaro (16)

                                     chargement de la pirogue avant la traversée

 Les habitants  qui avaient envoyé des pirogues ( non motorisées)  pour nous faire faire la traversée,  sont descendus à notre rencontre. Deux hommes fins et musclés, Gervais et Bruno,  pagayent en cadence, mais nous sommes trop  lourds et à plusieurs reprises nous manquons de chavirer dans cette coque étroite et instable. Jean Michel ferme les yeux et jure, François essaye tant bien que mal de rétablir l’équilibre de l’embarcation. Ouf, nous sommes arrivés ! Les femmes et les enfants ont mis leurs beaux habits pour nous accueillir. Tous s’y mettent pour porter les provisions qui nous ont suivis dans la deuxième pirogue.

vers Lokaro

                                                            l'arrivée à Lokaro

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