Avec Enis Rockel, conférencier des Portes du Sud, nous avons découvert ce matin le temple Guandi , une pagode chinoise, située rue Marius et Ary Leblond à St Pierre.
L'entrée du temple chinois
Plus de 20 personnes ont participé à cette visite. A Saint Denis, il existe 3 pagodes chinoises et chacune accueille une communauté différente : les Chan,les Lao (lan ou law), les Ah- K, alors qu’à St Pierre, il n’en existe qu’une, créée par les Ah-Ka. Les Chan et les Lao de St Pierre allaient autrefois dans leur temple respectif à Saint Denis
Depuis les années « 1980 » grâce à un journaliste très impliqué, qui a pris son bâton de pèlerin , toutes les communautés du Sud, qu’elles soient d’une culture ou de l’autre, se retrouvent au Temple de St Pierre pour les trois fêtes les plus importantes de la communauté chinoise, à savoir : l’Anniversaire de Guandi, le Nouvel An Chinois et la Fête des Morts. Ce sont près de 600 personnes qui se rassemblent dans ce temple à ces occasions.
Dans le temple, un temple ouvert à tous...
Le temple est équipé d’une cuisine. Et cette dernière a une fonction essentielle, car elle permet à tous les Chinois, leur famille, leurs proches de partager des repas à ces grandes occasions. On invite aussi des personnalités politiques.
A l’origine, ce temple était une cabane qu’on avait bâtie à l’attention des Chinois engagés. Peu à peu des murs en dur ont remplacé les premières cloisons, on avait aussi aménagé deux appartements à vivre pour y accueillir des vieillards. Ceux-ci rendaient des services divers à la communauté.
De grandes salles pouvant accueillir des centaines de fidèles
Dans ces pagodes, aucun prêtre n’officie. On peut y entrer quand on le souhaite, et se diriger soit vers l’autel des Ancêtres, situé à gauche, soit vers la statue centrale de Guan-Di, soit vers la statue d’une divinité taoiste située à droite.
autel des ancêtres autel de Guandi autel taoiste
Les Confucéens , qui vénèrent Guandi,et souhaitent son aide, dans les moments difficiles de leur vie, s’approchent de l’autel, prennent au hasard une baguette placée dans un gobelet, situé aux pieds de la divinité. Et chaque baguette porte un numéro. La personne en souffrance prend cette baguette et se dirige vers un tableau d’où elle peut décrocher un feuillet, correspondant au numéro qu’elle a tiré au sort : et sur ce document elle lit l’acte qu’il lui faut accomplir pour mettre un terme à son problème. Ainsi, elle aura par exemple comme consigne soit de « rendre visite le même jour à une personne malade de son entourage »soit de « faire un don à une association… »
les baguettes les prescriptions
Vu le nombre de prescriptions, on peut imaginer tout le bien que peuvent faire tous les Chinois autour d’eux. J’aurais bien aimé connaître le contenu de toutes ces fiches indéchiffrables (uniquement des idéogrammes chinois)
Mais avant d’atteindre ce tableau, il lui faut passer devant la statue de Guandi, et lui faire une promesse – qu’il lui faudra absolument tenir – Finalement ce sont deux projets qu’il faudra mettre à exécution. La journée qui s’annonce a des chances d’être bien remplie et de lui faire oublier sa peine ( momentanément).
Il existe une grande solidarité entre les Chinois de l’île. Ils font vivre leur culture en effectuant des dons, et les noms des généreux donateurs sont gravés dans le marbre. En bonne place, d’abord les plus généreux et à la fin du tableau les moins généreux.
Une autre page concernant cette visite s’impose, compte- tenu de toutes les informations glanées pendant cette conférence passionnante. ( à suivre )